Interviewé le 1er juin par l'Institut français pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (iFRAP), Mathieu Andro, responsable de la numérisation du fonds documentaire à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, dresse un état des lieux de l'avancée numérique au sein des bibliothèques universitaires.

Le mouvement de numérisation entamé depuis plusieurs années ne cesse de s'étendre du fait, notamment, des prises d'initiatives de certains établissements qui, comme la BSG, encouragent le développement numérique au sein de leur service. Malgré cette tendance, Mathieu Andro reconnaît que ce procédé n'est pas réellement valorisé par les pouvoirs publics ; "la coordination et la mutualisation de la numérisation sont encore insuffisamment développées en France" déclare t-il.

Étape incontournable de la numérisation, la mutualisation dépend encore de "la bonne volonté des uns et des autres". Si elle est relativement bien accueillie par l'ensemble du personnel bibliothécaire, "certaines individualités peuvent avoir des difficultés à communiquer et à travailler en commun ou peuvent se sentir dépossédées de leurs contributions propres". À défaut de pouvoir généraliser la mutualisation, la BSG multiplie les partenariats avec d'autres bibliothèques afin de "s'ouvrir sur l'extérieur". La BSG tente ainsi d'organiser, avec la Bibliothèque Inter Universitaire de Pharmacie, le Service Commun de Documentation de Paris 8, la Bibliothèque de la Sorbonne et peut-être bientôt, la bibliothèque Mazarine, des visites et des entretiens communs et met tout en oeuvre pour que des documents de synthèse puissent être partagés via un site intranet.

Concernant la consultation des ouvrages anciens, Mathieu Andro met un point d'honneur à ce que soit appliquée la gratuité afin que les missions premières des bibliothèques, à savoir la "conservation, diffusion, valorisation, participation à la formation et donc à l'innovation", ne soient pas remises en cause. En outre, l'accès payant sur abonnement à cette base de données numériques pourrait permettre d'instituer une rétribution des droits d'auteurs, des éditeurs et des bibliothécaires.

Sujettes à de nombreuses critiques, il est encore trop tôt pour que la numérisation et la mutualisation des fonds documentaires soient envisagées à une échelle nationale. Il est donc important que les initiatives inter-bibliothèques perdurent en attendant que ce procédé soit apprécié à sa juste valeur

 

À lire :

- La numérisation des bibliothèques universitaires (01.06.09), iFRAP.