Inutile d'évoquer l'apparition des e-books pour constater les transformations et les déséquilibres qui touchent aujourd'hui le monde de l'édition, du fait de son entrée dans l'ère du numérique. En effet, il existe, au sein même de l'impression, des changements notoires : les statistiques de la base de données bibliographiques Bowker, auxquelles la revue Livres Hebdo consacre un article, révèlent ainsi qu'aux États-Unis, l'auto-édition se fait de plus en plus ressentir, et ce, aux dépens de la production traditionnelle.

Avec 275 232 titres publiés par des méthodes d'impression classiques, le nombre de nouvelles parutions a, par rapport à 2007, baissé  de 3% aux États-Unis. Ces chiffres, établis par Bowker, prennent en compte la production de 75 000 éditeurs américains.

Cette baisse significative s'oppose à "l'explosion" des ouvrages imprimés à la demande. Depuis 2007, la publication de ces titres a augmenté de 132%. En 2008, 285 394 nouvelles éditions ont ainsi été publiées. Parmi ces parutions, nous trouvons des livres "auto-édités", des ouvrages publiés par des "auteurs en ligne" ou des "publications scientifiques à diffusion confidentielle".

Grâce à la hausse manifeste des ouvrages imprimés à la demande, la production éditoriale aux États-Unis, incluant tous livres confondus, a ainsi grimpé de 38% par rapport à l'année précédente.

L'éloquence de ces chiffres est d'autant plus significative si on suit leur évolution depuis 2002 : les ouvrages imprimés à la demande ont ainsi augmenté de 774% tandis que ceux publiés selon des méthodes tradionnelles ont subi un augmentation de 126%.

Qu'il s'agisse des avancées technologiques ou des principes d'impression et de publication, les évolutions techniques influent une fois de plus sur le domaine éditorial