Henri Meschonnic, linguiste, poète et traducteur, est mort le 8 avril à 76 ans. Plusieurs témoignages d'estime sont rendus dans les médias à cet artiste penseur qui a marqué la vie intellectuelle du siècle : Il fut successivement ou à la fois professeur à l’université Paris-VIII Vincennes depuis sa création,  traducteur de la Bible (Les Cinq Rouleaux : Le Chant des chants, Ruth, Comme ou les Lamentations, Paroles du sage, Esther - Gallimard, 1970), président du Centre national du Livre, auteur de nombreux essais, poète, à qui divers prix ont été décernés (Dédicaces proverbes, Gallimard, prix Max Jacob, 1972, Voyageurs de la voix, Verdier, prix Mallarmé, 1986, Et la terre coule, Arfuyen, Prix de littérature francophone Jean Arp, 2006). Depuis les années 1970, son œuvre mêle singulièrement la création poétique, la théorie littéraire et la pensée philosophique, car elle tourne autour du langage et du rythme dans toutes leurs implications : du spéculatif au politique (un de ses ouvrages majeurs, Critique du rythme, Anthropologie historique du langage, paru en 1982, vient d'être réédité en poche chez Verdier).

France culture permet de réécouter sa voix, par la rediffusion aujourd'hui   d’une émission de Tout Arrive consacrée entre autres à son ouvrage Le nom de notre ignorance, la Dame d'Auxerre (Laurence Teper, octobre 2006). Henri Meschonnic revient dans cet entretien avec Michel Onfray sur ses combats : sa haine de Heidegger, "grand nazi et petit penseur", sa théorie du langage et de la construction des identités, sa conception de l’art, selon laquelle c’est le poème qui fait le poète, et non l’inverse