Le 1er avril denier, Christine Albanel annonçait que l'accès aux musées et monuments nationaux serait désormais gratuit pour les jeunes de la communauté européenne âgés de moins de 26 ans ainsi que pour les enseignants du premier et du second degré. L’annonce faisait suite à une expérimentation conduite durant les six premiers mois de 2008, et destinée au départ à la mise en place d’un accès gratuit généralisé aux collections permanentes des musées.

Des craintes s’étaient en effet exprimées au sujet d’une mesure qui, parce qu’elle était généralisée, susciterait des effets d’aubaine, profiterait aux tour-operators et aux touristes de tous bords, et produirait in fine un effet contre-productif en incitant les musées à compenser le manque à gagner par des coupes dans les budgets d’accueil et d’accompagnement des visites.

La mesure de gratuité ciblée, qui n’est pas exempte d’effets de manche – nombre de musées municipaux notamment la pratiquent de longue date -, ne devrait pas léser les établissements, le ministère s’étant engagé à en compenser les conséquences budgétaires. La mise en application de nouvelles dispositions a donné lieu à une campagne de communication et à de nombreuses manifestations, plus sûrs moyens d’afficher des hausses de fréquentation et de mettre en évidence son effet immédiat sur les statistiques de fréquentation.

Rappelons-le toutefois. Premièrement, ce ne sont que les entrées dans les collections permanentes qui bénéficieront de la gratuité ; au Royaume-Uni où la gratuité a presque toujours été de mise, les entrées dans les expositions, évènements brefs qui suscitent fréquemment des engouements collectifs auprès de publics parfois plus populaires, sont de plus en plus coûteuses. Deuxièmement, la seule vraie politique de démocratisation ne passe pas par le prix, variable importante mais non déterminante, mais par des investissements éducatifs de long terme. Bien entendu, choisir cette voie plus ingrate rendrait difficile l’affichage de bons indicateurs d’efficacité des ministres dans l’application des objectifs définis par le président