À la différence du domaine musical où les conflits entre artistes et producteurs sont chose courante, les rapports entre auteurs et éditeurs ont longtemps reposé sur une relation de confiance ; est-ce à dire que ces rapports n'ont pas évolué au cours des années ? La Société civile des auteurs multimédia tente, dans une enquête parue au début du mois de mars, d'apporter des éléments de réponse à cette question en donnant la parole aux auteurs. 

Sur l'initiative des écrivains membres de la commission Scam de l'écrit, 400 auteurs on été invités à répondre de façon anonyme à cette enquête, dont la mission est d' "effectuer un état des lieux des pratiques contractuelles du secteur de l'édition". À travers 34 questions, les écrivains nous précisent leurs relations contractuelles avec leurs éditeurs. Comment la rémunération de l'auteur est-elle calculée ? Comment sont établis les contrats ? Quelles sont les modalités de la reddition des comptes et des versements des droits ?… Plusieurs questions qui dressent les grandes lignes de l'enquête menée par la Scam.

"Si 60% des auteurs se disent satisfaits des relations avec leurs éditeurs, 40% se déclarent insatisfaits, parmi eux, 9% estiment même ces relations conflictuelles". À l'origine de ces litiges se trouvent la rémunération de l'auteur et la reddition de comptes. En effet, selon la Scam, 5% des écrivains interrogés affirment que "leurs droits d'auteur sont calculés sur le prix de vente en gros, contrairement à ce que prévoit le législateur" ; par ailleurs, plus de la moitié des auteurs affirment ne pas recevoir de manière régulière les comptes d'exploitation de leurs oeuvres. Devant l'éloquence de ces chiffres, la Scam et les auteurs demandent, d'une part, "aux éditeurs et aux pouvoirs publics de travailler ensemble à l'élaboration d'un relevé des droits d'auteur harmonisé entre les différents éditeurs", d'autre part, qu'un contrôle des comptes par un organisme tiers soit instauré.

Ces requêtes sont d'autant plus importantes que le marché du livre ne cesse d'évoluer… Face aux livres audio ou aux e-books, tel que le Kindle 2 d'Amazon, les auteurs doivent pouvoir continuer à jouir de leurs droits.

 

 À lire :

- Je t'aime moi non plus, La Scam (06/03/09)