La mise en place du Conseil pour la création artistique annoncé par Nicolas Sarkozy lors de ses vœux à la culture en janvier dernier ne s’est pas fait attendre. L’équipe constituée par l’animateur du nouvel organisme, Marin Karmitz, a été présentée hier à Paris. Sous la tutelle du président de la République, elle aura pour mission de faire vivre un véritable "laboratoire d’idées" devant donner lieu "à des propositions concrètes" pour redonner du souffle à la création.

Quid du ministère de la Culture ? Si Christine Albanel a tout de même reçu un poste de consolation au sein du nouveau conseil, une analyse du Monde (24.01.09) décrit les relations difficiles que pourraient entretenir les deux structures. "[La] simple existence [du Conseil pour la création artistique] fragilise la ministre et, au-delà, le ministère tout entier" commente l’article, avant de suggérer la possibilité d’un effet recherché par le président. Cette annonce pourrait donc à nouveau mettre du plomb dans l’aile de l'institution, après la polémique suscitée par Jean-Jacques Aillagon. En décembre dernier, l’ancien ministre de la Culture avait en effet déclaré que la question de la suppression du ministère "pouvait se poser".

"L’existence de ce ministère a été très fortement confortée par le président de la République lors de son discours de Nîmes. Elle est au cœur de l’identité française." s’est défendue Christine Albanel dans un entretien accordé au quotidien La Croix (02.02.09). Faisant le bilan de la loi sur l’audiovisuel qu’elle juge "très positif", elle vante également les vecteurs de "démocratisation culturelle", que représentent les récentes annonces destinées aux jeunes   . Elle dépeint également une France "en pointe" concernant les droits d’auteurs. Sur cet aspect, le président de la République compte en effet poursuivre rapidement le chemin, en annonçant, hier, le vote définitif en mars prochain de la loi Création et Internet. "La France qui a inventé les droits d’auteur ne laissera pas détruire ce qui est tout simplement le respect de la propriété" a-t-il prévenu, avant d’exprimer une totale confiance quant à l’impact positif de cette loi sur les comportements