L’idée de créer une "mauvaise banque aggréagatrice" est-elle mauvaise?


Paul Krugman explique pourquoi les "mauvaises banques"   sont une mauvaise idée : il est impossible de fixer un prix correct pour les actifs toxiques, et cela revient à sauver non seulement les banques, mais aussi leurs actionnaires. Une bien meilleure idée serait celle de recréer la "Resolution Trust Corporation" qui avait permis de mettre fin à la crise des "Savings and Loans" dans les années 1980, en nationalisant, restructurant, puis reprivatisant les banques. Willem Buiter est aussi hostile à l’idée d’une mauvaise banque, et y va franchement: "Mais nationalisez les donc toutes!". Pour un florilège, FT Alphaville a préparé pour vous une "link-fest", et le débat continue chez Felix Salmon   .


L’équilibre du commerce international : la tâche du G20 et celle d’Obama

Pour Martin Wolf , il ne faut pas attendre d’Obama qu’il règle la crise seul, puisqu’il l’interprète comme un produit de l’économie globale. Il doit avant tout prendre les commandes dans l’effort mondial pour régler une des causes de la crise : le déséquilibre mondial qui est "une interaction perverse entre la propension de certains pays à maintenir une offre excessive [par exemple : Chine, Japon Allemagne, note du traducteur] et celle d’autres pays qui ont une demande excessive [par exemple, États-Unis, Royaume Uni, Portugal]". Parvenir à gérer cet ajustement est de très loin le plus grand défi pour le G20. Un échec conduirait à un retour au protectionnisme généralisé. C’est d’ailleurs mal parti : dans ses réponses aux questions des sénateurs, le nouveau secrétaire au Trésor, Tim Geithner, a expliqué que : "Le président Obama – suivant en cela les conclusions de nombreux économistes – croit que la Chine manipule sa monnaie". Cette remarque, un tournant radical par rapport à l’approche précédente si elle se confirmait, a généré de très nombreux commentaires   .


À combien se montent les pertes du système ?
 

Calcuated Risk discute l’estimation de Nouriel Roubini (connu pour son pessimisme, mais aussi ses prédictions souvent justes sur la crise) quant à la valeur des "actifs pourris", qui se monterait à 3,6 trillions de dollars. Dans ce cas là, le secteur financier américain serait effectivement insolvable. Le capital dont dispose le secteur étant de 1,4 trillions, ce constat est plausible, même si le chiffre était exagéré.


Jusqu’où les prix de l’immobilier vont-ils aller ?
 

Yves Smith, du blog Naked Capitalism  montre que les perspectives sont catastrophiques. Selon les statistiques fournies par les constructeurs immobiliers, les prix devraient tomber de 29% cette année, soit 50% depuis le pic de la bulle en 2006. C’est gigantesque, d’autant plus que les économistes savent que les effets d’une récession sont plus forts quand les actifs mobiliers ou immobiliers chutent rapidement.


"Une assurance contre la récession ?"
 

Robert Shiller commente l’idée d’Oliver Blanchard (Chef économiste au FMI) de mettre en place une "assurance contre les récessions", grâce à laquelle les entreprises ou individus paieraient une prime périodique, et recevraient une certaine somme si un indicateur donné (la croissance du PIB par exemple) tombais en deçà d’une certaine limite. Si Shiller trouve l’idée intéressante, parce qu’elle briserait le cercle vicieux de l’incertitude, il n’est pas certain que le secteur privé soit à même de fournir un tel système.


Le vrai problème d’une récession chinoise
 

Brad Setser fait l’observation intéressante qu’une récession en Chine ne permettra pas de réduire les surplus commerciaux du pays. Au contraire, il explique en détails qu’une chute de l’activité mettrait en action une force de déflation qui s’étendrait dans le monde.


De la dépense verte pour aujoud’hui, et impôt vert dans le futur

 

La politique écologique peut faire d’une pierre de coup. Du moins, c’est ce qu’explique Jeff Frankel : "D’un point de vue macroéconomique, le but est de relancer en 2009 et  de discipliner la dépense après. Pour la politique de l’environnement, le but devrait être de commencer rapidement à entreprendre les investissements dans les nouvelles énergies qui passent le test de l’analyse coût-bénéfice, et envoyer le signal que le prix de l’énergie sea plus élevé dans le futur. Ces quatre buts sont cohérents : dépensez vert aujourd’hui, taxez vert demain"


Et si l’économie comportementale pouvait aider à trouver des solutions ?
 

James Surowiecki se base sur le fait que les individus ne basent pas leur comportement sur leurs revenus futurs ou en fonction des actifs qu’ils détiennent, mais selon leur revenu présent (contrairement à la théorie économique classique). Il propose donc de verser non pas un gros chèque qu’ils verront non comme un revenu mais comme de la richesse, mais des petits montants à chaque fois, qu’ils dépenseront. Sur Vox, Leigh Caldwell propose un élégant résumé des théories de rationalité limitée, et en envisage les implications en termes de politique budgétaire.


Reconstruire la confiance pour l’économie réelle


Dani Rodrik pense que nous avons besoin d’aller au delà des solutions keynésiennes classiques, et soigner les plaies qui vont au coeur de la crise actuelle. En particulier, il recommande de reconstruire la confiance aussi bien dans le système financier que dans les filets sociaux pour ceux qui pensent pouvoir être licenciés. Protéger l’emploi directement pourrait être une solution