Dans son billet sur le départ de Jean-Pierre Jouyet de son poste de secrétaire aux Affaires européennes, Jean Quatremer profite de l’occasion pour dresser un bilan peu engageant sur la place de la politique européenne dans l’exécutif français.

Après avoir énoncé l’évidence – Jean-Pierre Jouyet sera unanimement regretté, tant en France et qu'en Europe, comme la personnalité la plus compétente et la plus efficace à ce poste depuis des temps fort reculés – Jean Quatremer fait le tour des hommes clés de la politique européennes dans l’exécutif français. Ses jugements sont sans appel : europhobie, amateurisme, arrogance ou manque de substance, tout le monde en prend pour son grade à l’Elysée et au Quai d’Orsay.

On s’étonnera du fait que Jean Quatremer, qui nous a habitué à des papiers plus exhaustifs et argumentés, n’évoque pas le rôle central que joue le Premier ministre dans l’élaboration concrète de la politique européenne de la France. Notamment via le Secrétariat général des Affaires européennes, qui coordonne la politique des différents ministères, prépare les arbitrages et s’assure que la "France parle d’une seule voix" dans les instances communautaires, ce qui ne va pas de soi.

Après ce constat sans nuances, Jean Quatremer dresse à traits délicats le portrait du successeur idéal de Jean-Pierre Jouyet aux Affaires européennes. Une personnalité "d’envergure" qui accéderait au rang de ministre de plein exercice, parlerait l’allemand et aiderait au rabibochage entre Paris et Berlin. Pour ceux qui se demanderaient qui pourrait être cette perle rare (qui n’est pas un coq), un indice : Jean Quatremer semble s’être bien amusé à l'Université d'automne du Mouvement Européen - France...

 

* Jean Quatremer, "Jean-Pierre Jouyet quitte le gouvernement", Coulisses de Bruxelles, UE, 16.11.2008.