Des millions de personnes – dont 9 millions d’enfants – sans aucune couverture maladie ; des millions d’autres luttant quotidiennement pour acquitter des cotisations maladie au coût sans cesse croissant ; la moitié des faillites personnelles dues précisément à des dettes d’assurance maladie accumulées par des ménages devenus insolvables ; la nation la plus riche de la planète – également celle consacrant la part de sa richesse nationale aux dépenses de santé la plus forte du monde – et néanmoins placée au 47e rang mondial pour l’espérance de vie et au 43e pour la mortalité infantile ; un pays frappé par une grave épidémie d’obésité et consacrant moins de 4% de son budget sanitaire à la prévention et à la santé publique. Tel est le sombre tableau qu’offrent les États-Unis d’Amérique en ce lendemain d’élection présidentielle. On comprend mieux ainsi que la principale demande "remontée" des platform hearings organisés par le Parti démocrate soit : "Une sécurité sociale pour tous !". Et c’est pourquoi Barack Obama propose la couverture maladie universelle, la fin de la sélection des patients par les assureurs, la lutte déterminée contre les inégalités sanitaires, la mise en œuvre d’une grande politique de prévention et de santé publique. Et aussi – car la sécurité sociale c’est aussi la retraite –, la consolidation des systèmes privés et publics existants, la création d’une assurance vieillesse universelle. Et de conclure ainsi sur la création de cette Sécurité sociale : "We believe that it’s indispensable. We will not privatize it". Les idées les plus simples et les plus justes restent souvent les plus neuves : entendons le message de l’Amérique