Élie Wiesel a publié le mois dernier Le Cas Sonderberg, roman du jugement d’un jeune Allemand plaidant à la fois coupable et non coupable pour le meurtre de son oncle durant la Seconde Guerre mondiale. "Une somme de mes obsessions", explique, dans un entretien paru dans les colonnes du Nouvel Observateur cette semaine, Élie Wiesel, qui par son roman déclare vouloir s’intéresser cette fois aux "bourreaux" qui sont d’une certaine manière eux aussi des "victimes". Dans l’entretien, l’auteur se livre sur ses peurs et espoirs liés à la mémoire, sa banalisation, et son exposition. Témoin direct des camps, il s’interroge sur les enseignements du monde, soixante ans après la guerre. À la fois choqué et ému par l’idée de Nicolas Sarkozy de confier la mémoire d’un enfant déporté à chaque élève de CM2, Élie Wiesel déclare craindre la trivialisation de la mémoire, le manque de retenue, l’utilisation abusive de certains mots. Finalement interrogé au sujet d’Israël, il sait également se montrer optimiste : "Je suis convaincu qu’avant la fin de l’année il y aura une sorte d’accord de paix" conclut-il
 


* Élie Wiesel : "Pourquoi le monde n'a-t-il rien appris?", Le Nouvel Observateur, 23.10.2008