Ironie de l’actualité, deux "innovations" touchant la presse aux perspectives asymétriques sont annoncées au même moment. La première n’en est pas une, puisqu’il s’agit au contraire de revenir à une ancienne méthode : le SPQN   a relancé mardi la vente à la criée dans les métros parisiens, après l’avoir expérimentée depuis mars dans les gares. Dans un article du Monde daté du 9 septembre, on apprend qu’ "une vingtaine de vendeurs proposent 12 quotidiens nationaux (Aujourd'hui en France, La Croix, Le Figaro, Le Monde, Libération, L'Humanité, Les Echos, La Tribune, L'Equipe, Paris Turf, France Soir, International Herald Tribune), plus Le Parisien, et le Journal du dimanche, dans une dizaine de stations de métro et de RER (République, Bastille, Saint-Lazare, La Défense, Châtelet, Denfert-Rochereau, Saint-Michel, Gare de Lyon, Bibliothèque François-Mitterrand) et les gares de Rueil-Malmaison et de Saint-Germain-en-Laye." Le but est bien de répondre à la crise persistante que traverse la presse en France, dont les ventes ont encore stagné en 2007, en multipliant les points de vente et en permettant aux Parisiens d’accompagner leur voyage quotidien.

À l’opposé de cette méthode de vente resucée, c’est une nouvelle étape de la lecture numérique qui vient d’être franchie. Le blog Transnet annonce qu’un lecteur électronique de journaux pourrait être mis en vente avant un an aux États-Unis. L’objet correspond peu ou prou au Kindle d’Amazon et au Sony Reader, lecteurs électroniques déjà commercialisés, mais son écran devrait être plus grand et en couleur. Les informations seraient transmises en temps réel par wifi.

Il serait malaisé de souligner le synchronisme de ces deux nouvelles et d’ironiser sur l’esprit pionnier de la SPQN. Le lecteur électronique de journaux n’est en effet pas pour tout de suite, alors que la presse française souffre de dépression depuis plusieurs années : tout est alors bon pour enrayer le déclin des ventes, même en appliquant des méthodes élimées. Cependant, tirant les leçons des industries du disque et du cinéma, le secteur de la presse serait bien avisé de surveiller de près ces mutations technologiques pour les accompagner – et, pourquoi pas, les devancer. L’avenir de la presse se joue peut-être par là


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