Le constat dressé par Françoise Benhamou sur le site de Rue89, dans son blog consacré à l’économie de la culture, est alarmant mais il était à prévoir.

En ce jour de rentrée, le pouvoir d’achat reste en baisse, l’inflation redécolle, tandis que le PIB recule toujours. Et le ralentissement de la consommation n’est pas de très bon augure, notamment en ce qui concerne les industries culturelles.
En effet, la journaliste et professeur d’économie à l’université de Paris-I note un net déplacement du consommateur vers les consommations gratuites.

4 à 5 %, c’est la part du budget que les ménages accorderaient aux dépenses culturelles. Si le petit équipement (téléphones et ordinateurs portables en tête) détrône les consommations culturelles payantes, son usage permet néanmoins une diffusion des consommations culturelles plus massive.

Et face à la stagnation des loyers et à l’augmentation du prix des produits alimentaires comme du budget rentrée scolaire, le déplacement vers ces consommations gratuites (internet, circulation des œuvres...), ne se réfreine pas vraiment. De plus, la "morosité"  des consommateurs, alliée au "désamour" qu’évoque Françoise Benhamou n’est pas sans rapport aucun avec la désertion des salles de spectacles et des librairies.

Alors que reste-t-il à faire face à cette recrudescence d’une consommation gratuite banalisée ? Se tourner vers la télévision, nous dit Françoise Benhamou, qui, malgré sa ringardisation dûe à l’invasion internet, reste le premier moyen de diffuser l’offre culturelle. 

Bien que la confiance qu’accorde Benhamou au service public ("le service public a de longue date su promouvoir les livres, les films, les spectacles nouveaux") reste à discuter, on peut espérer compter, entre autres, sur l’opération "rajeunissement" de la chaîne Arte, le reformatage des grilles de rentrée et, surtout, la suppression de la publicité à partir de janvier 2009, pour encourager la diffusion des programmes culturels.

Toutefois, comme Benhamou le rappelle en fin d'article, la lutte anti-piratage du gouvernement semble pour l’instant relativement compromise, compte-tenu de la croissance grimpante de la consommation gratuite


*Lire l'article de Françoise Benhamou, "Pouvoir d’achat et culture : du gratuit sinon rien ?" sur Rue89