Le New York Times signale un livre particulièrement important dans les débats autour de la "guerre contre le terrorisme" et des problèmes juridiques qui en découlent, et ce sur deux plans essentiels.

D’une part, en relatant l’itinéraire d’un enfant des rues yéménite devenu le chauffeur d’Oussama ben Laden, puis le suivi de son parcours depuis sa capture en Afghanistan, ce livre contribue à donner une vision concrète et subjective au concept de jihadisme. Loin des fantasmes ou des généralisations à partir des cas des auteurs des attentats du 11 septembre, on a ici l’occasion de poursuivre la réflexion, commencée autour de al-Zarkaoui sur le jihadisme populaire, de gens ordinaires, issus des milieux les plus pauvres de leur pays d’origine, et soudainement propulsés au sommet de l’actualité.

D’autre part, ce livre s’inscrit dans le débat sur les sanctions et les conditions de détention des prisonniers capturés depuis 2001. En faux par rapport à un anti-américanisme primaire, il présente certains des personnages à avoir lutté pour un meilleur respect des droits des détenus, personnages installés, issus de l’Université, de la Navy, et non seulement les activistes en qui certains sont tentés de voir la quintessence de "l’autre Amérique"… Parfois, un membre du JAG   pourrait en remontrer à Michael Moore sur ce point. Loin de tout monolithisme, une Amérique complexe, où l’opinion d’un président ne fait pas loi et dont les institutions sont traversées par des courants divers, en débat, et … à l’image du New York Times lui-même, qui, tout en étant de sensibilité démocrate, regrette justement ici que le livre ne laisse pas davantage de place à l’expression de ses adversaires.  


Jonathan Mahler, The Challenge. Hamdan v. Rumsfeld and the Fight Over Presidential Power, Farrar, Straus & Giroux, 334 pages, $26.


Notre photo : Jonathan Mahler.