Bronislaw Geremek est mort, et c’est un peu de l’idéal européen qui disparaît avec lui. En effet, comme n’ont pas manqué de le rappeler tous ceux qui ont rendu hommage à ce médiéviste reconnu, Bronislaw Geremek croyait résolument en l’avenir d’une Europe unifiée, seul rempart aux dérives totalitaires qu’il n’aura cessé de combattre tout au long de sa vie.

Une vie de combat, voilà qui résume bien le parcourt d’un ancien marxiste qui rejoint les rangs des dissidents au soviétisme après l’épisode tragique du Printemps de Prague en 1968. Personnage clé de la montée au pouvoir du syndicat Solidarność, et par ailleurs ami proche de Lech Walesa, il devient ensuite ministre des Affaires étrangères entre 1997 et 2000. Trois années au cours desquelles il travaille à l’ouverture de la Pologne à l’Ouest (adhésion à l’OTAN en 1999 puis à l’Union européenne en 2004). Eurodéputé depuis 2004, il fut pressenti pour accéder à la présidence du Parlement européen. Outre la figure emblématique qu’il était, et sa foi inébranlable en la démocratie, ceux qui l’ont côtoyé soulignent aujourd’hui son extrême amabilité et sa simplicité.

Bronislaw Geremek est donc décédé le 13 juillet dans un accident de voiture, à l’âge de 76 ans. Paroles d’européens ! l’avait interviewé au printemps dernier. Retrouvez l’intégralité de cet entretien au cours duquel il évoque son idée de l’Europe : celle d’un continent fondé sur la solidarité, la participation citoyenne et l’échange.