Aux États-Unis, l’élection est aussi largement en ligne : les candidats se sont procurés la plupart de leurs fonds et de leurs soutiens sur le net. Même YouTube, site de partage de vidéos mondialement connu, a crée un espace consacré aux internautes exprimant leur préférence, et parfois même leur vénération pour les candidats. Cette présence sur la Toile a le mérite de mobiliser des Américains se tenant ordinairement loin de la vie politique. La "génération numérique" est évidemment la première concernée : nombre d’étudiants se rencontrent par exemple sur le site de Barack Obama, qui possède son propre réseau social. Mise à part la communauté qui s’est construite sur son site, le sénateur de l’Illinois appartient à tous les réseaux sociaux en ligne. Dave Senay, PDG du réseau Fleishman-Hillard, avance dans Le Figaro que Barack Obama "a près de 400 000 'amis’ sur MySpace […] C’est encore plus frappant sur Facebook où il a près d’un million de supporteurs". Vingt employés de son équipe sont spécialement affectés sur ces réseaux où ils représentent le candidat.

On serait tenté de voir dans ce phénomène un véritable tournant dans la stratégie communicationnelle des candidats. Jamais ceux-ci n’ont été capables de diffuser leurs messages à un public d’une ampleur pareille. Et le prétendant qui possède une connaissance du web et la dextérité pour l’exploiter bénéficie d’une longueur d’avance décisive. Pour Dave Senay, même si John McCain n’a que 56 000 contacts sur MySpace, "le combat se mènera partout, dans la rue, sur Internet, à la télévision". Cependant, si chaque moyen de communication a ses avantages, Internet devient réellement un lieu de débat privilégié pour les électeurs.

 

* À également sur nonfiction.fr

- notre dossier : Comprendre Facebook et l'Internet Social
- la critique du livre de Joe Trippi, La Révolution ne sera pas télévisée, par Frédéric Martel