En janvier 2009, l’euro sera introduit en Slovaquie, pays indépendant depuis quinze ans, et membre de l'Union européenne depuis quatre. Jusqu’à janvier, le ministre des Finances, Jan Pociatek, continuera à se pencher sur la valeur de la devise slovaque, la couronne, afin de mener à bien ce processus. Problème : la Banque centrale européenne a récemment ouvert une enquête sérieuse visant ce dernier.

Jan Pociatek est accusé d’avoir révélé des informations confidentielles relatives à une réévaluation de la couronne à certains fonds d’investissement slovaques, notamment la compagnie J&T. Au 28 mai, le taux de change entre la couronne et l’euro a grimpé de 15%. C’est en observant des flux de transactions atypiques entre les deux devises que des soupçons de corruptions ont éclaté. Que Pociatek nie n’y changera rien : les enquêteurs persistent à chercher dans sa direction.

Le ministre des Finances profite pourtant du soutien de Robert Fico, Premier ministre slovaque. Celui-ci garde une distance prudente avec les groupes financiers. Mais il ne peut contester la persistance des relations politico-financières en Slovaquie, qui s’étaient mises en place durant les années 1990.

L’introduction de l’euro en Slovaquie peut donner un nouveau souffle à l’économie européenne. Mais ces soupçons de corruption pesant sur le ministre des Finances risquent de refaire surface en janvier 2009. À ce moment là, la République Tchèque dirigera la présidence de l’Union européenne. Quel rôle jouera la Slovaquie ? La question se pose, tant les liens entre Tchèques et Slovaques sont restés forts. Quoiqu’il en soit, cette affaire aux relents de scandale politico-financier ne peut qu’alerter les Tchèques, à six mois de leur accession à la tête de l’UE.
 

 

* Lire l'article de The Economist