La génération numérique n'avait pas encore touché les maisons d'éditions. En fait, l'Internet servait de portail pour la vente et la diffusion des livres. Même si chaque année les sondages relèvent une diminution de la lecture, les librairies en ligne, par exemple amazon.com, continuent à grandir. Pourtant, l'invention récente du Kindle, un livre électronique, pourrait lancer en tête d'industrie la compagnie amazon.com, et sérieusement menacer les éditeurs.
Le Kindle s'utilise comme un livre augmenté : les lecteurs peuvent télécharger n'importe quel ouvrage (et bientôt en plusieurs langues) sur un petit appareil à peine plus grand qu'une main d'adulte. Il peut contenir plus d'une centaine de titres. Et puisque le Kindle permet aussi de lire les plus importants journaux (y compris Le Monde et le New York Times), on peut imaginer toutes les possibilités qu'offre un tel appareil, qui coûte $359.
Chaque œuvre est disponible en permanence par téléchargement rapide, accessible de partout par Wifi. Un nouveau livre, s'il est très connu, peut être vite épuisé, même par achat en ligne. Finies les gestions de stock, le Kindle saute l'étape, et vous recevrez votre sélection en un clin d'oeil. La plupart des livres coûtent $9.99 de moins qu'un livre papier. Cette technologie va donc bouleverser l'édition, mais aussi le transport de marchandises. Selon The Economist, en une année, la version numérique des quelques 125.000 titres disponibles dans les deux formats représente 6% des ventes. Est-ce que le Kindle va créer une communauté de "livrenautes"? En novembre le Kindle aura un an, sans doute le début d'une nouvelle phase de la génération numérique : le "Livre 2.0".
* Voir l'article de The Economist.