A travers le cas de Fort Huachuca, camp militaire réservé aux soldats africains-américains, Pauline Peretz examine un laboratoire de l'intégration raciale de l'armée américaine au XXe siècle.

Entre 1941 et 1945, en pleine guerre mondiale, 30 000 Africains-Américains (dont une part de femmes) sont enfermés à Fort Huachuca en Arizona, à proximité de la frontière mexicaine. Loin des champs de bataille, l’historienne Pauline Peretz livre une monographie saisissante sur l’application d’une ségrégation particulièrement rude envers les soldats noirs. Si la violence de la ségrégation demeure l’axe structurant de ce système, les autorités du camp et les Africains-Américains parviennent à y établir une vie culturelle et sportive, alors que ces derniers se démarquent dans la pratique de la médecine.

Si le thème de Terminale consacré à la guerre et la paix se concentre principalement sur les formes de conflits et leur dimension diplomatique, il demeure pertinent de partir des soldats pour bien saisir la réalité de la guerre et la façon dont y sont préparés les hommes.

 

Nonfiction.fr : Vous placez votre étude à l’échelle locale d’un point de vue géographique, à Fort Huachuca en Arizona, puis vous ciblez un groupe restreint, à savoir deux unités. Quels avantages avez-vous trouvé dans cette démarche ?

Pauline Peretz : L’objet même de mon étude a imposé l’écriture d’une microhistoire. Mon livre n’est pas né de la volonté d’écrire une histoire raciale de l’armée durant la Seconde Guerre mondiale et de l’ancrer spatialement dans un lieu significatif. C’est l’inverse qui s’est passé. J’ai rencontré Fort Huachuca dans les archives, à l’occasion d’une recherche précédente sur la déségrégation des hôpitaux de vétérans. J’ai compris que sur ce fort avait eu lieu le premier cas d’intégration médicale dans un hôpital militaire et cela m’a intriguée qu’un tel endroit, si contraint par l’objectif de sécurité nationale en temps de guerre, ait fait naître une telle expérimentation. J’ai ensuite découvert que Fort Huachuca, en Arizona, avait eu une histoire unique pendant la guerre : c’est le seul vrai « all-black post » du pays, le seul endroit où n'ont été entraînés que des soldats noirs, sous commandement blanc, dans une ségrégation absolue, subvertie au fil du conflit.

La concentration de deux fois 15.000 fantassins africains-américains, membres de deux divisions d’infanterie successives, a donc présenté une configuration exceptionnelle qui nécessitait selon moi une étude au plus près du terrain et des hommes. J’ai voulu montrer qu’en consacrant une micro histoire à cette situation hors du commun, on pouvait comprendre les contradictions dans lesquelles était prise la politique raciale de l’Etat fédéral alors qu’il combattait les Etats racistes de l’Axe. La focale microhistorique permet de montrer que derrière une ségrégation stricte, il y a eu de la place pour des aménagements, tant à l’initiative du commandement militaire que sous l’effet de revendications des soldats. La microhistoire peut montrer comment s’est préparée et a été testée, au fin fond de l’Arizona, l’intégration raciale de l’armée qui aura lieu progressivement à partir de 1948.

 

Votre corpus archivistique est particulièrement dense et diversifié : archives militaires, personnelles, témoignages oraux, photographies (dont certaines sont présentes dans l’ouvrage) ou encore la presse. Vous regrettez néanmoins l’absence des dossiers concernant la justice et l’hôpital de Huachuca, détruits à la fermeture du camp. Comment avez-vous conduit votre travail sur le plan matériel ?

Les sources étaient à la fois abondantes et très lacunaires. Du côté de l’armée, les archives orientaient toujours vers la dimension strictement militaire de la vie sur le fort - l’entraînement, les performances, les évaluations…  Ce sont des sources très répétitives et assez peu engageantes pour quelqu’un comme moi qui ne vient pas de l’histoire militaire. J’ai donc cherché à contourner ces sources, en cherchant les correspondances qui étaient adressées à deux personnalités noires clés : le juge William Hastie, assistant civil au secrétaire à la Défense, partisan de l’intégration raciale, et le général Benjamin Davis, le plus haut gradé africain-américain de l’armée, inspecteur général des troupes noires. Ils ont été les destinataires de nombreuses lettres et rapports sur l’état des relations interraciales sur le fort, qui traitent tant de l’entraînement que des relations interraciales, de la prostitution, etc.

Lorsque le fort a momentanément fermé en 1947, les archives de l’hôpital et celles de la justice militaire ont été détruites ; c’est une grande perte qu’on ne peut pas toujours contourner en consultant les dossiers individuels passés en cour martiale. J’ai complété ces sources par des archives du gouverneur et des sénateurs de l’Etat d’Arizona ; et surtout par des fonds individuels de soldats, de médecins, et de femmes auxiliaires et infirmières qui ont été postés à Huachuca pendant la guerre. Par ce biais, j’ai pu être au plus proche des hommes et des femmes, les entendre directement sans passer par le prisme déformant des officiers et des rapports officiels.

Une grande chance a aussi été de découvrir des fonds de photographies très nombreux - dans l’armée et hors de l’armée, notamment des albums privés. Ces photos sont devenues des sources à part entière pour mon histoire, et m’ont permis de toucher du doigt des faits sur lesquels les archives étaient totalement silencieuses, en particulier sur la proximité physique entre Noirs et Blancs. J’ai donc fait le choix de les intégrer au récit, auquel elles contribuent pleinement à mes yeux.

 

Bien que Franklin Delano Roosevelt ait bénéficié du vote des électeurs noirs, les élus démocrates du Sud ont entravé la moindre avancée contre la ségrégation. Dans le cadre militaire, vous soulignez que pour accepter dans ses rangs davantage d'Africains-Américains, l'armée doit renforcer la ségrégation en son sein, tant au combat qu'à l'entraînement.  Pourquoi ?

L’état-major, composé très largement d’officiers sudistes, souhaite conserver le statu quo racial dans l’armée, c’est-à-dire une ségrégation stricte, dans laquelle Noirs et Blancs sont séparés à l’entraînement comme au combat. Pour cela, il étend à toute l’armée et à toutes les bases la ségrégation raciale ayant lieu légalement dans le Sud du pays. Par ailleurs, il continue à tenir dans le plus grand soupçon les soldats africains-américains qui sont considérés comme insuffisamment combatifs et agressifs, et en même temps, paradoxalement, comme insuffisamment disciplinés et obéissants. Les préjugés racistes de l’armée américaine les tiennent donc pour non fiables et mauvais combattants - ainsi le rôle notable des soldats africains-américains de Harlem auprès des troupes françaises dans les offensives décisives des Ardennes durant la Première Guerre mondiale a été totalement oublié.

En 1939, l’état-major souhaite donc poursuivre la marginalisation des Africains-Américains au sein de l’armée. Mais les organisations militantes noires font pression sur Roosevelt pour obtenir l’inscription du principe de non-discrimination dans la loi de conscription de septembre 1939 - à défaut de lui arracher l’intégration raciale qui était l’objectif prioritaire qu’elles visaient. La non-discrimination ne sera pas rigoureusement mise en œuvre, mais l’armée devra cependant essayer de mettre en œuvre un quota de 10% d’Africains-Américains dans ses rangs - c’est leur part dans la population américaine. Pour intégrer dans les rangs de l’armée un aussi grand nombre d’Africains-Américains, la solution de la création d’unités noires de très grande taille va être explorée - d’où la création de deux divisions d’infanterie africaine-américaine (l’arme la plus méprisée au sein de l’armée) et de très importantes unités de soutien et de logistique qui vont être mises au service des combattants non noirs.

 

Comme dans la plupart des armées, et de manière officieuse, l'armée américaine fait en sorte qu'aucun Blanc ne soit en situation de recevoir un ordre d'un officier noir. Comment cela se ressent-il dans le système de promotion ?

C’est au niveau des officiers que la ségrégation et la discrimination se font le plus sensiblement sentir. En effet, le filtre du rang effectue automatiquement la séparation entre des Blancs qui sont exclusivement officiers et les Noirs qui sont soldats. Mais il ne fonctionne plus pour distinguer officiers blancs et noirs. Or pour l’armée, l’égalité de rang ne doit pas conduire à une égalité de valeur intrinsèque ou une égalité sociale. Une ségrégation spatiale va donc être créée pour séparer officiers noirs et officiers blancs dans la vie du camp, d’où la coexistence de deux clubs d’officiers qui va faire l’objet d’une très grande amertume côté africain-américain.

Par ailleurs, une règle non écrite veut qu’aucun officier noir ne commande un officier blanc ; les Africains-Américains sont donc « frozen in grade », ils ne peuvent avoir de promotion tant que les Blancs au-dessus d’eux n’ont pas été promus ou transférés vers un autre camp. Cela crée un très fort sentiment de mécontentement de la part des officiers noirs, mais aussi des dysfonctionnements - ainsi les officiers médicaux blancs sont bien moins qualifiés que les noirs à Huachuca.

Face aux menaces de rébellion qui grondent dans les camps où sont entraînés des soldats noirs en 1943, l’état-major décide cependant de promouvoir les officiers noirs qui étaient bloqués dans leur avancement en libérant des postes de commandement à leur intention, mais cette mesure n'est pas appliquée dans tous les camps et les officiers noirs continuent à faire l’objet de vexations et de mesures de répression disproportionnés par rapport à leurs homologues blancs.

 

Quelques centaines de femmes noires, volontaires, sont aussi présentes au sein du camp et sur de nombreuses photographies, certains mariages y ont même eu lieu   . Quelles sont leurs fonctions et quelles relations entretiennent-elles avec les hommes ?

Comme la plupart des armées au même moment, l’armée américaine ouvre ses rangs aux femmes pendant la Seconde Guerre mondiale - jusqu’alors seules les infirmières avaient été acceptées. Accueillies au sein d’un nouveau corps - le Women Army Auxiliary Corps -, elles sont censées remplacer les hommes aux fonctions dans lesquelles ils sont substituables, pour qu’ils puissent se consacrer pleinement au combat. A un moment de très forte bureaucratisation, c’est un rôle essentiel qu’elles vont pouvoir jouer pour l’institution militaire, dans les bureaux certes mais aussi dans d’autres lieux et à d’autres fonctions : dans les cuisines, les standards téléphoniques et les services de divertissements où elles remplissent des fonctions traditionnellement réservées aux femmes, mais aussi à réparer et conduire les camions.

Le WAC a eu du mal à faire accepter son existence au sein de l’Armée, car les conservateurs redoutaient que l’arrivée des femmes vienne remettre en cause les assignations traditionnelles de genre dans la société américaine, ils craignaient le trouble qu’elles pouvaient créer également pour les identités genrées des hommes et des femmes. Le WAC a donc veillé à sélectionner des femmes volontaires irréprochables, dont la moralité était scrutée encore plus attentivement que les compétences. Les exigences étaient encore plus fortes à l’égard des compagnies africaines-américaines, elles aussi ségréguées. Les deux premières compagnies vont être intégralement affectées à Fort Huachuca, où l’absence de concurrence de la part d’auxiliaires blanches va permettre aux Wacs noires d’occuper des postes de responsabilité qui vont les qualifier pour l’après-guerre et leur donner une forme d’empowerment et de confiance en elles.

Pour le commandement militaire du fort, leur présence à partir de décembre 1942 va constituer un autre atout : elles vont pouvoir tenir le rôle de partenaires sexuelles pour les soldats et les officiers noirs, et ainsi les détourner des femmes blanches voisines du fort - il faut se rappeler que les relations sexuelles interraciales représentent encore un tabou à l’époque. Les aumôniers du camp encouragent donc à l’union et effectivement plusieurs mariages vont être célébrés. Mais les Wacs sont insuffisamment nombreuses pour que chaque soldat puisse avoir une partenaire ; et surtout, l’expérience militaire est pour beaucoup d’entre elles un temps d’émancipation par rapport au patriarcat de la société, elles recherchent une forme d’émancipation, notamment sexuelle, et remettent pour partie en cause les assignations de genre.

 

D’un point de vue militaire, la formation de ces hommes est-elle une réussite ?

Au début de l’expérience d’entraînement des 92ème et 93ème divisions d’infanterie, l’état-major n’a pas l’intention de les envoyer combattre. La durée et les besoins du combat restent encore incertains. Surtout, l’état-major est toujours empreint d’un doute très fort à l’égard de la valeur combattante des hommes noirs. Il s’agit donc plutôt de les occuper, et de donner l’impression aux organisations et à la presse noirs qui regardent l’expérience de près qu’ils sont bien entraînés. Les fantassins de Huachuca vont donc passer par les mêmes étapes d’entraînement que leurs homologues blancs, mais ceux qui les forment sont loin d’être les meilleurs de l’armée (ce sont les officiers blancs les plus mal notés qui encadrent les soldats noirs) et ils sont les derniers à recevoir l’équipement moderne - sur les photos de 1942 de l’armée donnant à voir l’entraînement à Huachuca, les hommes portent des casques Brody datant de la Première Guerre mondiale. Lorsqu’ils vont être évalués avant de partir en manœuvre en Louisiane, un retard va donc être diagnostiqué. Leurs supérieurs se déchargent de toute responsabilité en pointant du doigt leur faible niveau initial (il est vrai qu’étant donné la faible scolarisation des Africains-Américains dans la vie civile, ils arrivent avec de grosses lacunes, mais le test qui les classe en catégories I à IV évalue les acquis et non la capacité d’apprentissage).

A partir de 1943, la pression des organisations noires va être telle que l’état-major va devoir montrer qu’il prend au sérieux l’entraînement et qu’il prépare réellement les hommes au combat - une partie de la 93ème va d’ailleurs être envoyée sur le Front pacifique, puis l’année suivante une partie de la 92ème sur la ligne gothique en Italie. Des livraisons de tanks et de munitions vont avoir lieu pour que les hommes s’entraînent dans des conditions les plus proches possibles du combat et l’entraînement va être prolongé de plusieurs semaines pour que les carences et retard initiaux soient comblés. Mais les expériences de combat vont être très mitigées - les commandants blancs diront qu’elles confirment leurs préjugés sur les qualités combattantes très inférieures des soldats noirs, les activistes que les hommes ont été mal formés, mal sélectionnés et humiliés.

 

Les élites noires utilisent l’exemple de Fort Huachaca pour montrer les compétences des Africains-Américains, au-delà du militaire, notamment dans la médecine   . Dans quelle mesure, cette expérience est-elle utilisée sur le plan politique ?

Pour l’élite d’un groupe extrêmement divers, venu du nord et du sud, des villes et des campagnes, l’expérience militaire à Huachuca est l’occasion de faire la démonstration de son talent hors de la communauté. C’est le cas pour les hommes et les femmes venus de Detroit et de Chicago en particulier, mais aussi pour les artistes et les sportifs qui vont arriver à intégrer les services spéciaux en charge du divertissement sur le camp.

Les postes d’officiers noirs ont d’abord été octroyés aux aumôniers et aux officiers médicaux, deux fonctions qui requièrent de fortes qualifications. A Huachuca, un hôpital noir d’excellence a été ouvert pour qu’y soient soignés les milliers de soldats africains-américains. Il est confié au Dr Midian Bousfield, une éminence de la médecine noire qui a été un partisan de la médecine d’excellence ségréguée pendant l’entre-deux-guerres. Il parvient à faire employer ses collègues dans l’hôpital et à y assurer un service d’une qualité telle que même des blancs - officiers mais aussi civils de la région - demandent à s’y faire soigner.

L’équipe médicale noire manifeste, dans cet hôpital excellement équipé et doté, ses talents manageriaux et de son professionnalisme médical. Il y fait aussi l’expérience de traitements inédits, comme l’usage novateur de la pénicilline pour soigner les maladies vénériennes. Certes ils ne parviennent pas à obtenir la pérennisation de l’hôpital, mais ils parviennent à l’intégrer tant au niveau des patients que des soignants : c’est la preuve de leur excellence. Cette expérience va faire école et sera retenue comme exemple au moment d’envisager la déségrégation des forces armées d’abord, puis les hôpitaux publics plus tardivement au milieu des années 1960.

 

Vous parlez de ce lieu comme d’un « ghetto noir » pour son enfermement et la domination numérique des Africains-Américains. Comment expliquez-vous l’absence de mutinerie ?

J’ai voulu suspendre jusqu’à la fin du livre la qualification de ce lieu, pour ne pas en figer l’interprétation. Cela m’a permis d’entendre la comparaison faite par les soldats eux-mêmes : la plantation, héritage commun des Africains-Américains, fait d’exploitation économique et d’humiliation ancrée dans le racisme. Mais l’analogie avec le ghetto est plus puissante et plus juste, même si elle conduit à un anachronisme qui me paraît acceptable dès lors qu’il est assumé et explicité. A l’époque, le terme de ghetto commence à peine à être utilisé pour qualifier les enclaves culturelles et nationales dans les grandes villes de l’ouest - à l’image des ghettos juifs dans les villes médiévales d’Europe et de ceux que le régime nazi est en train de reconstruire dans une phase préalable à la destruction de masse. Ce que les sociologues qualifient peu de temps après de ghetto noir est en train de se constituer, en particulier à Chicago et New York, sous l’effet des arrivées d’Africains-Américains du Sud et de l’adoption de contrats immobiliers de droit privé ayant des clauses raciales restrictives et de réglementations racistes initiatées par la Federal Housing Authority.

Il y a de nombreux points communs entre l’expérience du ghetto urbain et la situation raciale à Huachuca : l’enfermement (même si celui-ci est propre à l’expérience militaire), la discipline extrêmement sévère, la répression disproportionnée, le déséquilibre numérique entre Blancs et Noirs, etc. Mais le ghetto est ambivalent, comme le montre bien la définition proposée par Loïc Wacquant que j’ai décidé d’utiliser. Il présente à la fois une face excluante et ostracisante - dont je viens de parler - et une face intégratrice et protectrice, car l’entre-soi, même imposé de l’extérieur, peut être facteur d’empowerment, il peut faire naître des opportunités. Ce second visage est particulièrement visible à Fort Huachuca où l’absence de concurrence avec des soldats blancs ouvre des possibilités nouvelles aux Africains-Américains, dans les domaines du sport, de la médecine et du divertissement. C’est probablement ce qui a permis d’éviter l’explosion, qui a eu lieu sur de nombreux autres camps.

Le dosage, plutôt habile de la part du commandant du camp, entre enfermement (les lieux autorisés aux soldats se resserrent de manière drastique autour du fort), répression d’une part, et octroi d’un certain nombre de bénéfices symboliques (comme l’accès à des divertissements de qualité et une forme de reconnaissance de leurs qualités pour les officiers) et de distinctions bien comptées d’autre part, a permis d’éviter que le ressentiment ne dégénère en mutinerie. Et puis, fait très important, une partie des hommes a été envoyé combattre, dégonflant ainsi le désœuvrement et la frustration en les emmenant ailleurs.