Elle mise sur une politique de publications restreintes, avec la parution de six à dix livres par an, essentiellement dans le domaine de la fiction étrangère, et plus particulièrement anglo-saxonne, politique qui n’est pas sans rappeler celle de la maison d’édition américaine Walter Twelve, dirigée par Jonathan Karp. Les essais ou les auteurs français ne sont pas pour autant absents de sa ligne éditoriale, mais ne représentent qu’environ un quart des parutions. Ce choix d’un nombre limité de publications s’explique en partie par la volonté de Cynthia Liebow, directrice et PDG de Baker Street d’origine américaine, non seulement de sélectionner soigneusement les ouvrages qu’elle entend publier - dont elle connaît personnellement les auteurs - et qu’elle souhaite faire découvrir au public français, mais également de faire de la parution de chaque livre l’occasion d’un certain nombre de manifestations dépassant le strict cadre du monde de l’édition pour toucher à ceux du théâtre, de l’art, de la politique ou encore de la culture au sens large.
Ainsi, la sortie, prévue pour l’automne, de La privatisation de la paix de Shimon Peres, donnera-t-telle lieu à un colloque autour de l’auteur. De même, la publication des Mémoires de Madeleine Malraux, en projet, devrait s’accompagner d’une exposition de la collection Malraux, d’un concert ainsi que d’un film retranscrivant les rencontres avec l’auteur. Par cette connaissance approfondie des ouvrages et de leurs auteurs, auxquels elle souhaite faire vivre de véritables aventures, Cynthia Liebow entend créer un pont, non seulement entre la littérature et les arts, mais entre l’Amérique et la France. C’est tout le succès qu’on lui souhaite.