Le XIXe siècle est au cœur des cursus liés à l'Histoire en France. Longtemps abordé sous le seul angle politique, il est aujourd'hui pensé par le social, les territoires coloniaux et l'environnement.
Le XIXe siècle français est devenu le pilier du programme de Première en Histoire et sa compréhension est nécessaire pour aborder plusieurs thèmes de spécialité (La démocratie et S’informer notamment). À l’occasion de la sortie de leur Atlas de la France au XIXe siècle, Aurélia Dusserre et Arnaud-Dominique Houte* reviennent sur ce siècle marqué par des conflits politiques et sociaux desquels émergent une certaine vision de la République.
Nonfiction.fr : Après avoir vu sa place diminuer dans les programmes, le XIXe siècle français constitue le cœur du programme de Première. Il occupe aussi une place majeure en CPGE et à l’Université. Pourquoi ce siècle est-il fondamental pour la formation des enseignants et des historiens ?
Aurélia Dusserre/ Arnaud-Dominique Houte : En découvrant les nouveaux programmes du lycée, nous avons en effet eu la surprise d’observer ce retour en grâce inattendu après plusieurs décennies de déclin du XIXe siècle. Nous nous en réjouissons, bien sûr, même si nous aurions quelques réserves à exprimer sur le XIXe siècle des programmes scolaires, qui survalorise les aspects institutionnels, politiques et diplomatiques, au risque de négliger les soubassements sociaux et culturels.
Le XIXe siècle n’est plus « le siècle dernier » : il faut en tenir compte et ne plus se focaliser sur l’érudition des événements et des personnalités (quel que soit l’incontestable et légitime intérêt qu’on peut y trouver si on aime bien cette période...).
En revanche, le XIXe siècle reste un “siècle fondateur” en ceci qu’il est confronté à de nouveaux défis : la mondialisation des échanges, l’accroissement des inégalités, la démocratisation des pouvoirs, la liberté d’expression, la gestion de l’ordre public, etc. C’est cela que nous avons placé au cœur de cet atlas pour comprendre cette époque comme un champ d’expérimentations.
Et non seulement l’histoire du XIXe siècle fait réfléchir, mais elle s’impose comme une base indispensable pour aborder aussi sereinement que possible les questions les plus brûlantes du débat contemporain : la colonisation (et ses contestations), la laïcité (et le poids du religieux), le féminisme (et l’ordre patriarcal), trouvent leurs racines au XIXe siècle !
Votre Atlas revient sur des événements et mécanismes incontournables comme l’affaire Dreyfus, la politique étrangère de Napoléon III ou encore l’affirmation de la bourgeoisie. Vous n’en tenez pas moins compte des apports de l’historiographie récente, notamment en ouvrant ce siècle sur le séisme de Tambora (Indonésie) en avril 1815 et en le connectant à l’histoire de la France. Comment se pense le XIXe siècle français en 2021 ?
En construisant la bibliographie de cet atlas, nous avons été frappés de constater le grand nombre de références récentes et même très récentes (la moitié des titres cités ont été publiés dans les cinq dernières années). Les historiens et les historiennes continuent en effet à mener des recherches sur ce XIXe siècle dont on n’a pas épuisé toutes les saveurs.
Les renouvellements viennent notamment des apports de l’histoire globale, qui permettent de mieux connecter la France au reste du monde. S’agissant du siècle du « tour du monde en 80 jours » et de la colonisation, c’est évidemment fondamental. Les nouvelles recherches sont aussi le fruit d’un élargissement constant des thématiques. On s’intéresse à des objets méconnus (le crime, la police), on redécouvre de grands sujets qui ont pu sembler, à tort, moins centraux (l’environnement, l’hygiène publique, la sexualité). Ce qui caractérise l’historiographie du XIXe siècle aujourd’hui, c’est un grand éclectisme qui témoigne d’une ouverture des curiosités.
Vous avez opté pour un plan chronologique : les combats pour les libertés (1815-1851), le temps de la modernisation (1851-1879) et l’affirmation de la République (1880-1914). Bien que l’exercice soit complexe, pourriez-vous présenter un événement majeur pour chacune de ces périodes ?
Parmi les grandes mobilisations politiques et sociales qui marquent la première moitié du XIXe siècle, on peut accorder une place à part à la révolte des canuts (et pas seulement parce que l’une des deux auteurs est née à la Croix-Rousse…). Révoltes au pluriel, d’ailleurs, dans la mesure où les premières confrontations de l’automne 1831 se prolongent au printemps 1834. C’est un épisode qui montre la dureté de la condition ouvrière : ouvriers de la soie, employés dans de petits ateliers, les canuts subissent une exploitation contre laquelle ils se révoltent, grâce à tout un travail de mobilisation collective. En témoigne la publication d’un journal ouvrier, L’Écho de la Fabrique, qui tient lieu de trait d’union et d’espace d’éclosion de revendications. Les canuts rêvent d’une démocratisation sociale et politique, mais ils font l’objet d’une violente répression militaire. Du côté du pouvoir et des élites, cette révolte est un motif d’inquiétude : « les Barbares qui menacent la société sont dans les faubourgs de nos villes manufacturières », écrit un journaliste. L’épisode fait toutefois prendre conscience de la nécessité de penser la « question sociale ». À plus long terme, il s’inscrit dans la mémoire des révoltes ouvrières, immortalisée par l’émouvant « chant des canuts » (composé à la toute fin du XIXe siècle par Aristide Bruant) : « Nous tisserons le linceul du vieux monde, car on entend déjà la révolte qui gronde ».
Il nous semble ensuite pertinent de faire un détour par l’Algérie coloniale, où le Second Empire renouvelle la politique. L’historiographie a longtemps valorisé la période dite du « royaume arabe », diffusant l’image d’une politique napoléonienne favorable aux « Arabes », dont Napoléon III se dit être l’empereur, au même titre que le reste des Français, influencé en cela par ses conseillers qui, pour certains, ont pu avoir des vues originales. Cependant, la période est beaucoup plus ambiguë dans la mesure où elle contribue à établir les fondements de la domination française en Algérie, et, plus largement, dans le reste des territoires qui seront colonisés. Si le sénatus-consulte de 1863 vise à interdire la spoliation des terres des tribus et la pratique du cantonnement, il ne concerne pas la colonisation par les grandes sociétés, capitaliste, qui progresse ; de plus, le recensement des terres contribue à déstabiliser les équilibres et les solidarités tribales, fragilisant la société algérienne. Le sénatus-consulte de 1865, qui vise à régler le statut des personnes, crée une nouvelle catégorie juridique : l’indigène. Celui-ci est français, mais non citoyen, puisqu’il conserve son statut personnel confessionnel (jusqu’en 1870 et le décret Crémieux, cela concerne aussi les populations juives). L’indigène pourrait être défini comme un « sujet » français : il est français, mais il ne peut pas voter et il ne peut pas accéder à l’ensemble des emplois publics. Possibilité est offerte aux indigènes de rejoindre le corps des citoyens, mais, dans les faits, un nombre minime demandera la naturalisation. Ce sénatus-consulte introduit donc, en droit, une distinction entre les Français, qui se traduit par un droit civil et un droit pénal particulier pour les indigènes, en rupture totale avec le modèle du citoyen national qui se construit en métropole. L’indigénat sera étendu aux autres colonies, ainsi que le régime de répression spécifique qui lui est associé, dans les années 1880 ; il n’est aboli qu’en 1946.
La période dite de la « Belle Epoque », enfin, peut être symbolisée par l’Exposition universelle de 1900, qui incarne plusieurs aspects majeurs du moment et qui est bien plus que le simple étalage des richesses du monde. Elle permet tout d’abord, pour le régime, de réaffirmer l’unité nationale et la confiance retrouvée, peu de temps après l’Affaire Dreyfus. Gigantesque par sa superficie (216 hectares, deux sites), l’Exposition universelle accueille plus de 50 millions de visiteurs, confirmant l’image de Paris comme une ville ouverte sur le monde, lieu de création et du progrès scientifique, capitale intellectuelle et artistique. La France accueille les visiteurs et les richesses du monde entier, profitant de l’occasion pour combler le retard parisien en matière de transport urbain grâce à la construction du métro. Les pavillons des colonies européennes donnent l’image d’un monde maîtrisé, folklorisé, et permettent aux visiteurs un dépaysement immédiat. L’Exposition universelle de 1900 propose une vision optimiste, un monde idéal de richesses et de savoirs partagés, diffusant une conception française de l’histoire, alors même que le pays, tout comme ses voisins européens, est dans un moment du basculement (tensions impérialistes, montée en puissance des États-Unis et du Japon, crise du scientisme).
Vous consacrez logiquement une double-page à la Commune dont nous célébrons les 150 ans. Malgré sa brièveté, cet événement continue de cristalliser les passions. Peut-on dire que la Commune est un condensé du XIXe siècle sur les plans politique et social ?
La Commune a souvent été vue, au XXe siècle, comme le premier acte ou la répétition générale de la révolution communiste. C’est aussi cela qui suscite encore des réflexes de haine dans certains milieux conservateurs, on en voit de fréquents exemples dans l’actualité commémorative.
En réalité, Jacques Rougerie l’avait montré et Quentin Deluermoz le rappelle dans son dernier ouvrage, la Commune est incontestablement une révolution du XIXe siècle, qui se pense dans l’héritage et la continuité de la Révolution Française, mais aussi de 1848.
Si les idées socialistes y font leur chemin, portées par l’internationalisme des années 1860, il faut aussi souligner l’importance du moteur patriotique : les Parisiens insurgés rejettent ainsi l’armistice imposé par le gouvernement, et leur solidarité revendiquée a d’abord été une fraternité d’armes pendant le siège subi la capitale à l’hiver 1870-71.
Et puis les réformes discutées et mises en œuvre s’inscrivent au cœur du programme républicain et démocratique du XIXe siècle. On veut défendre la « Sociale », c’est-à-dire une République respectueuse et garante des droits ouvriers et de la protection du travail. On veut la séparation de l’Église et de l’État. On défend le droit à l’éducation. On revendique certains principes de démocratie directe. Ces questions ne sont certes pas désuètes, et elles restent des points de débat au XXIe siècle, mais elles s’inscrivent d’abord dans le contexte du XIXe siècle des révolutions démocratiques.
La IIIe République est autant celle qui a affirmé les libertés publiques et l’école que le régime qui a renforcé l’expansion dans les colonies, tout en revêtant celle-ci d’un discours humaniste. Les pères de la IIIe République voyaient-ils cette situation comme un paradoxe ?
Il faut tout d’abord préciser qui sont les « pères » de la IIIe République : sur le plan de la politique coloniale, Ferry, Gambetta et Clemenceau ont des positions très différentes. D’une manière générale, il n’y a pas de programme républicain en matière coloniale, le projet colonial ayant été rationalisé pour grande partie a posteriori. Ainsi, l’opposition entre une politique française d’assimilation, érigée en modèle face à la politique britannique d’association, est en soi un mythe colonial, qui circule des deux côtés de la Manche dans l’entre-deux guerres, l’une et l’autre politique étant censées incarner des traditions politiques nationales dissemblables.
Concernant les objectifs de la politique coloniale républicaine, certains recoupent des ambitions métropolitaines : quand Ferry parle du devoir des « races supérieures » envers les « races inférieures », avec l’idée de porter les « Lumières françaises » outre-mer, nous ne sommes pas très loin de sa politique scolaire. Il est cependant vrai que bien des mesures mises en place dans les colonies sont en contradiction avec les idéaux républicains tels qu’ils sont définis au même moment en métropole, en particulier la question de l’indigénat. Si sa création remonte au Second Empire, c’est sous la IIIe République qu’est adopté, d’abord en Algérie en 1875, le « Code de l’indigénat », qui prévoit des peines d’exception s’appliquant à la seule catégorie des indigènes ; c’est également dans les années 1880 qu’il est étendu à l’ensemble des colonies françaises, s’adaptant dans chaque territoire aux « spécificités » locales qui touchent à la vie des colonisés. Il ne faut pas ici se laisser tromper par le terme de « code » : il s’agit d’une liste d’infractions qui ne s’appliquent qu’aux indigènes, un collage de textes de circonstance qui permet de contrôler les populations et d’assurer le maintien de l’ordre. Tout ceci, comme nous l’avons dit, est en contradiction avec le modèle du citoyen valorisé par la IIIe République, et une dérogation aux principes républicains, puisque les sujets coloniaux sont soustraits du droit commun.
Concernant la politique coloniale, l’analyse est cependant compliquée par deux éléments. D’abord, la complexité de la nébuleuse coloniale en France, où l’on retrouve des partisans de l’expansion qui ne sont pas motivés par les mêmes objectifs, à l’image du “parti colonial” de la Chambre, qui regroupe les partisans de la colonisation de toutes les tendances politiques. Certains tenants de l’expansion ont pu ainsi se montrer sensibles à la cause des populations locales : au début des années 1880, la Société française de protection des indigènes entend réagir à la mise en place des mesures réglementant le statut des indigènes en Algérie ; elle compte dans ses rangs des coloniaux influents, comme Victor Schoelcher, Paul Leroy-Beaulieu ou Lesseps. Ce comité, qui prône le dialogue avec les élites colonisées et une colonisation respectueuse de l’universalisme, s’inscrit néanmoins dans la logique coloniale, dont il montre la complexité.
Il faut aussi tenir compte de l’extrême diversité des situations locales, et de l’éloignement entre la métropole et les colonies. On peut évoquer ici l’exemple de la mission Voulet-Chanoine (1899), paroxysme de la violence coloniale : si certains observateurs contemporains ont pu évoquer, pour expliquer les exactions commises, la « soudanite » (avec l’idée que les territoires lointains étaient propices aux dérèglements de la “raison” européenne), il faut aussi parler de la marge d’initiative laissée aux acteurs locaux. Les chefs de la mission étaient des officiers aguerris, familiers des terrains coloniaux ; ils se sont arrogés un certain nombre de prérogatives, à la tête de centaines de soldats, de porteurs et de femmes africains, loin des ordres de Paris. La mission (qui reste cependant une initiative publique et s'inscrit dans un programme de conquête précis) est stoppée lorsque la métropole, informée, envoie le colonel Klobb pour mettre fin aux exactions. Klobb est abattu par Voulet en juillet 1899.
Au-delà de cet événement particulier, il est nécessaire de rappeler que les statuts administratifs des territoires sont multiples (colonies, protectorats, fédérations…) et surtout complexes : partout domine une sorte de « bricolage », les principes ne résistant souvent pas aux réalités locales (cela montre tout l’intérêt des études historiques situées, dans une perspective de micro-histoire). Il faut aussi évoquer les acteurs privés, qui échappent souvent aux règles de l'État (comme les compagnies concessionnaires, à l’exemple du Congo). En situation coloniale, l’exception semble être la règle, à l’image des gouverneurs des colonies, qui cumulent plusieurs pouvoirs, à l’inverse du principe de séparation des pouvoirs qui prévaut en métropole. Sur place, les fonctionnaires doivent aussi composer avec les pouvoirs locaux, car le sous-encadrement est la règle. Ce manque de personnel métropolitain est constant et il explique aussi, pour une grande partie, les décalages entre les ambitions affichées des Républicains et les réalisations dans les territoires colonisés : en Afrique, l’enseignement reste largement aux mains des missionnaires, tandis qu’en Algérie, la « médecine de colonisation » peine à recruter, avec les conséquences sanitaires que l’on connaît.
Vous rappelez que la Grande Guerre ne suscite pas d’élan patriotique mais la République entre néanmoins en guerre sans résistance majeure en août 1914. Cette « Union sacrée » peut-elle être considérée comme une réussite de la IIIe République ?
Dès les premiers jours d’août 1914, on observe en effet une « trêve des partis » : alors que l’état-major redoutait des insoumissions et que le gouvernement craignait l’agitation ouvrière, on ne relève presque rien de tout cela. Cette « union sacrée » témoigne de la force du lien social et de la cohésion du pays : l’identité nationale y est finalement plus ancrée que les identités de classe ou que les convictions idéologiques.
Pour autant, on ne peut pas dire que les idées et le débat politiques disparaissent pendant la guerre, durant laquelle se maintient une activité parlementaire soutenue. À la suite des travaux de Christophe Charle, on peut sans doute considérer que la Troisième République a favorisé l’apprentissage du « dissensus » ; elle a appris aux adversaires politiques à exprimer leurs désaccords sans renverser la table, ce qui n’est pas rien !
Mais la République a surtout su organiser la mobilisation, et c’est là son principal « triomphe ». La logistique est globalement maîtrisée, chacun sait ce qu’il a à faire, personne ne se pose de questions. C’est ce qu’écrit Léon Werth dans son très beau Clavel soldat, à propos des soldats mobilisés de 1914 : « Il est calme, il n’a pas de décision à prendre : le gouvernement a tout prévu pour lui ». On peut donc dire que la mobilisation de 1914 consacre le resserrement séculaire de l’emprise étatique sur la société.
Vous accordez une part importante à l’histoire sociale : inégalités, urbanisation, ou encore pollutions par exemple. Peut-on faire un bref bilan de ce siècle sur le plan environnemental puisqu’il est certes marqué par l’industrialisation mais aussi par la politique de reboisement de Napoléon III ?
Le XIXe siècle inaugure l’ère de l’anthropocène, avec son lot de pollutions. Les milieux urbains sont profondément transformés par l’industrialisation, ce qui suscite des inquiétudes de la part de la population, comme en témoignent de nombreuses enquêtes, en particulier celles faites auprès des riverains lors de l’installation de nouvelles usines. Cependant, il ne semble pas que l’on puisse parler de réelles préoccupations écologiques, au sens contemporain du terme : si l’on prend l’exemple des calanques de Marseille, celles-ci ont abrité des usines très polluantes jusqu’à une date récente sans que cela fasse l’objet de critiques. Il s’agissait avant tout, comme dans d’autres territoires, d’éloigner les usines des centres-villes, davantage pour des raisons de risques d’accidents (cela permettait aussi de trouver des terrains moins chers et disponibles pour les industriels). Quant aux paysages ruraux, ils sont eux aussi transformés, en raison de la spécialisation de l’agriculture vers un modèle plus spéculatif, avec l’idée également de « rationaliser » l’exploitation de nouveaux terroirs. Le reboisement des Landes met fin au système agro-pastoral, dans une optique hygiéniste (assainir des régions de marais) mais aussi d’exploitation (la sève des pins permettant de fabriquer de la térébenthine et de la colophane pour l’industrie). Il s’agit donc d’une optique de « mise en valeur », qui transforme profondément les milieux et les activités, sans forcément, pour le cas des Landes, avoir une cohérence globale (les arbres sont répartis de façon aléatoire, entraînant des incendies au mitan du siècle).
*Les interviewés :
Maîtresse de conférences à l’Université d’Aix-Marseille, Aurélia Dusserre est membre de l’IREMAM (Institut de Recherches sur les Mondes Arabes et Musulmans). Après avoir travaillé sur l’histoire de l’exploration et de la cartographie au Maroc, elle s’intéresse aujourd’hui aux questions d’histoire culturelle et politique touchant à l’histoire du Maghreb contemporain, plus particulièrement colonial, notamment à partir de sources photographiques. Il s’agit de sa troisième collaboration avec Arnaud-Dominique Houte pour la rédaction d’atlas d’histoire de France publiés chez Autrement (Nouvel atlas de l’histoire de France, 2016 et Atlas de la France au XXe siècle. 1914-2002 de la Grande Guerre à une nouvelle société, 2018)
Professeur à Sorbonne-Université et membre du Centre d’Histoire du XIXe siècle, Arnaud-Dominique Houte explore l’histoire de la société française contemporaine par le biais des questions de sécurité. Après avoir consacré sa thèse au Métier de gendarme au XIXe siècle (Rennes, PUR, 2010) et élargi cette enquête à l’ensemble des polices, il vient de publier une étude sur les sensibilités à la propriété et au vol : Propriété défendue. La société française à l’épreuve du vol, XIXe-XXe (Paris, Gallimard, 2021). Outre les atlas d’histoire de France publiés chez Autrement, il a notamment publié Le triomphe de la République (1871-1914) (Paris, Seuil, 2014) et La France sous la IIIe (La Documentation Photographique, 2014).