Un essai d’iconologie consacré au compositeur français Camille Saint-Saëns, dont l’année 2021 va permettre de célébrer en France et à l’étranger le centenaire de la disparition.
Le dernier ouvrage de Stéphane Leteuré se présente comme un essai d’iconologie consacré au compositeur français Camille Saint-Saëns dont l’année 2021 va permettre de célébrer en France et à l’étranger le centenaire de la disparition.
Après une préface de l’historien Bertrand Tillier, spécialiste de la caricature, l’auteur se lance dans l’analyse de 78 documents essentiellement composés de caricatures (réalisées par une quarantaine de dessinateurs et par un sculpteur) mais aussi de photographies ou montages divers. Le classement thématique de ces sources allant de 1862 à nos jours (le voyage, la pratique musicale, l’engagement politique…) aide à comprendre la variété des situations que l’image met en scène. Qu’elle soit intime, réservée à un cercle privé composé d’amis proches, ou bien publique et éditée dans un journal, parfois en couverture, la caricature contient toujours une part de vérité et de mensonge, d’exactitude et d’exagération dont Stéphane Leteuré décrypte les significations, c’est à dire les aboutissants en lien avec la carrière de Saint-Saëns ou avec tel ou tel épisode de sa vie. L’image prend sens et révèle à la fois une part du musicien mais aussi et surtout la manière dont telle ou telle société (française ou étrangère) le perçoit.
L’auteur s’attache en particulier à révéler la dimension politique de dessins qui sont loin d’être innocents et qui visent soit à défendre, soit à attaquer Saint-Saëns en raison de ses divers engagements et de son positionnement au sein de la Cité républicaine.
Cette succession d’analyses où descriptions et interprétations dégagent de la figure du musicien des significations profondes et renouvelées, dresse in fine le portrait de Saint-Saëns tel que son époque se le représenta. Ce premier essai iconologique exclusivement consacré à un compositeur français contribue à la connaissance et à la redécouverte du « phénomène Saint-Saëns » et ouvre avec enthousiasme « l’année Saint-Saëns ».