Le raccourci qui consiste à associer les crises de l’édition et de la presse n’en est peut-être pas un quand il s'agit de plagiat. Suite aux révélations d’Acrimed et de L'Express sur le goût de Joseph Macé-Scaron pour le roman plagié, l’hebdomadaire dirigé par Christophe Barbier accuse le directeur adjoint de la rédaction de Marianne d’user des mêmes méthodes dans ses articles. Jérôme Dupuis, le reporter qui avait déjà révélé l’affaire PPDA, donne un exemple flagrant de copier/coller dans un article de Macé-Scaron, "Catulle, le Rimbaud de Vérone", publié le 8 juillet 2006 dans Marianne : "Il se passe toujours quelque chose chez Catulle : une noce, une danse, des ragots d'alcôve et de caniveau, un copain cocu, des blagues de potaches bourrés au falerne pur. (...) Mais après la bonne fortune viennent les chagrins d'amour, la mort d'un frère, un voyage au loin pour oublier et la beauté des mythes grecs traduit avec une infinie tendresse : 'Bien que le lourd chagrin qui sans trêve me ronge/Me tienne loin, mon Ortalus, des doctes vierges.' Catulle a gardé intacte sa veine sarcastique, mais il est atteint au plus profond. C'est le roman d'un homme blessé qui donne à voir ses plaies sans forfanterie. On est touché au coeur."

Ce passage est copié quasiment mot à mot d’un article de Laurence Liban publié par le magazine Lire   en juillet 2004. Et Jérôme Dupuis de citer d’autres emprunts directs à des articles de Lire ou au journal suisse Le Matin. De la pratique communément répandue à l’emprunt en passant par l’intertextualité, Joseph Macé-Scaron semble avoir épuisé tous ses moyens de défense

 

A lire en exclusivité sur nonfiction.fr :

- Nos révélations sur une biographie plagiée de Mishima chez Gallimard

- "Un Mishima emprunté", par Thomas Garcin. 

- Les suites de notre enquête

 

A lire aussi :

- Jérôme Dupuis, "Plagiat : Macé-Scaron le journaliste aussi...", L'Express.fr.