Quelques jours après la célébration du 60e anniversaire de la déclaration des droits de l'homme, un dur constat s'impose. Au-delà des principes que se sont donnés les démocraties au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et des dispositifs juridiques qu'elles ont adoptés, elles n'en ont pas moins continué de porter atteinte à leurs propres valeurs, en ayant recours à une pratique telle que la torture.

À la suite du traumatisme du 11 septembre, la torture s'est retrouvée au cœur de nombreux débats, devenant de moins en moins cachée. De nombreux processus ont été mis en œuvre pour tenter de la rendre moralement acceptable et protéger sur le plan de la loi ceux qui seraient amenés à la pratiquer. De la série populaire 24 heures chrono jusqu'aux prises de position d'intellectuels libéraux, à tous les niveaux de discours cette pratique s'est vu justifiée, sur la base d'arguments trompeurs.

Le dernier livre de Michel Terestchenko, Du bon usage de la torture. Ou comment les démocraties justifient l'injustifiable (La Découverte) revient sur ces tentatives pour les démonter minutieusement. Alors que s'achève l' "ère Bush", ce retour critique sur ce que les démocraties, en proie à la peur, ont laissé se produire s'avère nécessaire

 

Au sommaire de ce dossier :

- Michel Terestchenko, Du bon usage de la torture. Ou comment les démocraties justifient l'injustifiable (La Découverte), par Dorothée David.

Comment, malgré les dispositifs juridiques qui la prohibent, la torture a-t-elle pu être pratiquée, et même légitimée ?

 

- Entretien avec Michel Terestchenko. Cet entretien est en quatre parties.

 

- Les vidéos de l'entretien

 

- Entretien avec Tzvetan Todorov : "Si la torture est légalisée, l'idée de justice perd son sens"

- Entretien avec Darius Rejali, auteur de Torture et démocratie : "Le rôle principal de la torture est d'augmenter l'insécurité"