Le mois de mai cette année multiplie les anniversaires. Il y a 20 ans, pour permettre à l'édition du livre d'art de se développer, le Mai du livre d'art, ensemble de manifestations autour de cet objet singulier, a été créé à l'initiative du Syndicat national de l'édition.

Samedi 17 mai, à l'occasion de la Nuit des musées, le livre d'art tient pour la première fois salon au Centre Pompidou. À 19h, sera remis à un éditeur le Prix du Mai, doté par des imprimeurs et papetiers, ainsi qu'à un éditeur jeunesse, en présence de Charlotte Rampling, marraine de l'événement.

nonfiction.fr vous propose un dossier pour rendre compte de cet événement, ainsi que de la place de l'édition d'art dans la France culturelle d'aujourd'hui, à travers un interview, des critiques de certains livres sélectionnés pour le Prix du Mai, ainsi que d'autres livres d'art (ou sur l'art) parus récemment et importants.


Interview de Mijo Thomas

Mijo Thomas, présidente du groupe Art au Syndicat national de l'édition, revient avec nous sur le contexte qui a déterminé la création du Mai du livre d'art, et des évolutions qu'a connues ce secteur particulier de l'édition dans les 20 dernières années.
Propos recueillis par Sophie Rosemont, Olivier Sécardin et Hervé Charton.
Lire l'interview.


Livres sélectionnés

Une critique du livre de Sabine Melchior-Bonnet, "La jeune fille au miroir" de Titien (Armand Colin), par Alice Billard.
Sabine Melchior-Bonnet fait oeuvre d'historienne et d'amoureuse de l'art, dans une synthèse réussie et accessible sur le célèbre tableau de Titien.

Une critique du livre de François Cheng, Pélerinage au Louvre (Flammarion), par Anne Coudreuse.
Un livre merveilleux qui invite à (re)découvrir le Louvre et ses trésors dans le dialogue des cultures, une fête d'intelligence et de sensibilité.

Une critique du livre d'Eliane Strosberg, Expressionnisme et humanisme. La représentation de la figure humaine et l'expérience juive (Somogy), par Marie Frétigny.
Cette tentative de synthèse adopte une démarche d’histoire culturelle intéressante mais échoue à convaincre par manque de rigueur scientifique.

Une critique du livre de Jean Baronnet, Les Parisiens sous l'Occupation (Gallimard), par Eléonore Challine.
Un livre qui mérite d'être vu, offrant un regard essentiellement esthétique sur Paris occupée. Ce qui peut choquer. Y manque une mise en contexte critique.


Autres livres d'art

Une critique du livre dirigé par Roland Recht, Catherine Périer d’Ieteren et Pascal Griener, Le Grand Atelier, Chemins de l’art en Europe (Ve- XVIIIe siècles) (Actes Sud), par Cécilie Champy.
Du Moyen-Âge au XVIIIe siècle, un ouvrage impressionnant pour rendre compte de l'Europe à travers la circulation des idées et des artistes.

Une critique du livre dirigé par Xavier Salmon, Marie-Antoinette (RMN), par Anne Coudreuse.
Le catalogue de l'exposition en trois actes retraçant la vie de Marie-Antoinette, avec une scénographie d'opéra signée Robert Carsen.

Une critique du livre de Jean Clair, Autoportrait au visage absent (Gallimard), par Marion Naugrette.
Jean Clair, critique et historien d'art essentiel, livre 26 ans de réflexions et méditations sur l'art contemporain, de Klimt à Parmiggiani. Superbe.

Une critique du livre de Danièle Roussel, L'actionnisme viennois et les autrichiens (Presses du réel), par Jérôme Provençal.
Un stimulant livre d’entretiens qui ausculte les rapports entre l’actionnisme et le pays qui l’a vu naître.

Une critique du livre de Michel Melot, Daumier. L'art de la république (Les belles lettres - Archimbaud), par Stéphane Leteuré.
Un ouvrage de référence pour la compréhension du phénomène Daumier, caricaturiste et peintre (1808-1879).

Une critique du livre de Josef Koudelka, Invasion Prague 68 (Tana Eds), par Emeric Lhuisset et Frédéric Martel.
Un livre magnifique des photos inédites de Josef Koudelka sur l'invasion de Prague en 1968. Un document historique inestimable et un livre de photographie bouleversant. Commentaire et entretien avec Koudelka.

Une critique du livre d'Olivier Cinqualbre, Richard Rogers (Centre Pompidou), par Tony Côme.
La matière visuelle et conceptuelle de trente-cinq années de conception architecturale réunie par le Centre Georges Pompidou.


--
crédit photo : brewbooks/flickr.com