En mai dernier, le Parti communiste indien (marxiste) qui présidait traditionnellement à un front des gauches au Bengale occidental, dans le Kérala et à Tripura, a connu une cuisante défaite dans les deux premiers Etats. Alors que la gauche dite établie (established left) a remporté une belle victoire dans le petit État du Kérala, elle a subi une sévère défaite dans le Bengale occidental où elle a régné sans interruption durant trente-quatre années (1977-2011).

L’Inde du Premier ministre Narendra Modi suscite l’inquiétude chez de nombreux observateurs. Ceux que l’on nomme communément les nationalistes hindous, mettent en péril la construction nationale que les pères de l’indépendance ont tenté laborieusement de promouvoir. Ces derniers étaient conscients de la nécessaire harmonie qui devait rythmer la vie quotidienne des diverses communautés religieuses que le pays accueillait. La gauche, dont la composante communiste marxiste est la plus significative, ne semble pas être parvenue à mobiliser une population de plus d’un milliard d’individus. Pourtant la plus grande démocratie du monde tant célébrée en Occident est le champ d’immenses inégalités. Les personnes dont le niveau de vie se situent en dessous du seuil de pauvreté seraient aujourd’hui au nom de 300 millions, et cela en dépit de manipulations statistiques difficilement quantifiables.


Cette chronique consacrée à la gauche indienne débutera par l’analyse de la scène indienne que le Parti communiste indien (marxiste)   effectue, puis elle reviendra sur les élections législatives dont le Bengale occidental (West Bengal) et le Kérala ont été les théâtres.

Nombre d’Indiens n’adhèrent pas à la vision nationaliste hindoue qui promeut un nationalisme sourcilleux étroit, tandis qu’elle se propose de propulser le pays au rang mondial qui, estime-t-elle, lui revient. Reste que les electeurs inquiets des menaces qui pèsent sur le secularisme tendent cependant, lorsqu’ils se prononcent lors des scrutins régionaux et locaux , à privilégier des questions plus immédiates qui ont trait à leur vie quotidenne.

 

1. L’Inde de Narendra Modi

2. Les communistes indiens face à la vague Modi

3. Le PC Indien Marxiste rejette toute alliance congressiste

4. L'échec de la gauche indienne

5. Quelles stratégies électorales pour la gauche indienne vaincue ?