Si le débat sur les primaires françaises du Parti socialiste ne cesse de faire l’actualité dans la presse française, Nonfiction se faisait l’écho également d’un autre. Celui naissant au sein du Parti Socialiste Européen (PSE), au sujet des primaires européens, pour le scrutin de 2014, un débat amené sur la scène française par le collectif "27roses". 

L’article publié cet été a vu son actualité redoubler ces derniers jours. En effet, si le groupe Facebook, promu par l’Irlandais Desmond O’Toole et le portugais José Reis Santos, voit son effectif augmenter, la population concernée est à l’image de la médiatisation des faits politiques européens : tout à fait modéré.

Néanmoins, son impact, en terme politique, est très important dans l’arène de la politique socialiste européenne. En effet, ce mouvement a suscité une invitation des leaders du PSE, pour discuter de cette idée de primaire européenne à Bruxelles auprès d’autres représentants européens. De plus, Poul Nyrup Rasmussen (président du PSE) et Philip Cordery ont adressé une lettre publique témoignant de la reconnaissance et de l’opportunité de lancer ce débat là. Ce qui était, il faut le comprendre ainsi, le message maximal qu’ils pouvaient effectuer en tant que représentants de la diversité des partis socialistes européens.

Ensuite, la presse commence également à s’en faire l’écho : la version allemande du Financial Times a interviewé Desmond O’Toole et a témoigné des discussions naissantes autour de ce projet des primaires européennes pour les partis progressistes.

Enfin, il semblerait que les langues se délient du côté des représentants politiques européens. Hier, des députés européens – respectivement du PS belge du SPD, et du Partidul Social Democrat roumain – commencent à sortir de l’ombre sur ce débat, affirmant leur enthousiasme pour adapter l’idée d’une primaire pour le scrutin européen.

Et Pierre Moscovici, parmi les personnalités françaises, a semble-t-il saisi le premier publiquement le débat sur les primaires européennes en ces termes : "Il faut à ce titre accorder de l’attention à l’initiative de primaires ouvertes proposées par certains pour désigner le prochain candidat socialiste à la présidence de la Commission, qui conduirait donc les listes du PSE. Cette initiative peut contribuer à « percer » le silence médiatique sur les questions européennes et ranimer l’intérêt des citoyens pour ces élections." Il s’exprimait alors ce week-end, lors du débat du Forum Libération, à Lyon.

L’ancien vice-président du parlement européen et l’actuel député français ne sera sans doute pas le seul à s’exprimer sur cette question. Et ce, même si les termes d’une éventuelle primaire sont encore très loin d’être clairs pour chacun des acteurs en présence. Rappelons que le PSE a décidé lors de son Congrès de 2009 à Prague de nominer un leader commun lors du prochain scrutin européen, pour prétendre au poste de président de la Communauté Européenne. Alain Richard, l’ancien ministre de la Défense sous le gouvernement français et actuel vice président de PSE, est d’ailleurs chargé de la question.

Et si nous disons que Pierre Moscovici sera bientôt rejoint par d’autres personnalités politiques socialistes, c’est en partie parce qu’une solution de la sorte pourrait bien émerger, sous une forme ou sous une autre. De sources sûres, le SPD, le parti Belge comme même le Labour semblent de plus en plus enclins à envisager ce type de démarche. L’article de la version allemande du Financial Times vient, de ce fait, sans aucune surprise, narrer tout haut, ce qui circule de plus en plus dans les officines socialistes européennes. D’ailleurs, le vice président du parti social démocrate Roumain Valeriu Zgonea vient de lancer un appel pour supporter la cause des primaires pour son parti et pour le PSE. Reste à savoir qui d’autres voudra s’y engager publiquement dans le débat, non seulement en Europe, mais également en France…