La réforme du lycée modifie le contenu des enseignements en Sciences Economiques et Sociales. Revue de presse sur les derniers événements et points de vue.

A l'instar de l'an dernier, comme nous avions parlé ici et , l'enseignement de Sciences Economiques et Sociales au lycée devrait connaître différents changements. Parmi les nombreux points de la réforme jugés problématiques par l'Association des Professeurs de Sciences Economiques et Sociales (APSES), les médias se sont emparés depuis mardi 26 janvier de la question du programme enseigné en Seconde et du retrait particulier de la question du chômage (pour comparaison, voir le BO actuel).

Envoyé le 21 janvier 2010 aux éditeurs à partir du travail préparatoire (et non final) d'un groupe d'experts   mandaté par le Ministère de l'Education Nationale , le nouveau programme a soulevé en effet différentes interrogations reprises dans la presse.

L'APSES fut la première à réagir par un communiqué de presse publié le 24 janvier et mettant en avant trois critiques : le retrait des différents enjeux économiques et sociaux du programme (comme la question du chômage et du pouvoir d'achat), la marginalisation des sciences sociales autres que l'économie (puisque, sur les 12 questions à traiter, 7 à dominante économique sont obligatoires et 1 seule à dominante sociologique est obligatoire, sans mentionner la disparition des approches anthropologiques et ethnologiques) et l'inadaptation des notions au niveau actuel d'élèves de 15 ans (qui devraient apprendre à interpréter des élasticités, des coûts marginaux et des coûts moyens sans avoir appris en tronc commun de mathématiques à calculer des taux de variation et des dérivées).

Différents professeurs de Sciences Economiques et Sociales se sont également prononcés sur la réforme à titre individuel sur différents sites et blogs (Arnaud Parienty, Gérard Grosse, Denis Colombi) et par le biais de l'AEF (dépêche d'Alain Beitone, accessible uniquement aux abonnés) de dimanche à mardi. Les positions y sont diverses sans être forcément contradictoires : Alain Beitone juge le programme trop lourd mais capable d'amener à des questionnements économiques et sociaux pertinents socialement et scientifiquement moyennant un travail didactique des professeurs consistant à reformuler les questions du programme (en réintroduisant par exemple la question du pouvoir d'achat)  ; Denis Colombi trouve que les outils intellectuels demandés aux élèves sont plus précis mais que les questions formulées comportent moins d'enjeux sociaux qu'auparavant (retrait de la question du chômage par exemple) ; Gérard Grosse considère également que le programme est trop lourd, regrette que les questions formulées comportent moins d'enjeux sociaux qu'auparavant et déplore que les outils économiques présentés dans le programme ne représentent qu'une des manières d'enseigner l'économie en France, enseignement proche des recommandations de l'Institut de l'Entreprise ; enfin, Arnaud Parienty regrette la lourdeur du programme alors que les horaires de Sciences Economiques et Sociales sont réduits en Seconde et que le cours ne devrait être qu'un enseignement d'exploration, et regrette également la proximité du programme avec des attentes universitaires bien différentes des attentes du secondaire.

Depuis mardi, l'information relative au programme de Seconde a été reprise par différents médias. Alternatives Economiques a ouvert le bal. Rue89 a relayé l'information des différents blogs, reprise par Zinfos et Libération le soir même. Le Figaro a cloturé la soirée de mardi en publiant une interview de Luc Chatel n'abordant pas le détail du programme mais simplement "l'esprit de la réforme" et jugeant que "personne n'est sacrifié", ni les professeurs de Sciences Economiques et Sociales, ni les professeurs d'Economie et Gestion, ni les différentes sciences sociales antérieurement enseignées en Seconde.