Se préparer à la robotique sociale : telle est la proposition de l'auture, qui en appelle à une réflexion renouvelée sur notre rapport aux robots de demain.

Dans ce livre, Laurence Devillers projette sur grand écran notre futur proche et quotidien en compagnie des robots sociaux que l’on retrouvera en permanence dans les espaces publics, les entreprises  mais également dans nos domiciles.
Elle stimule notre réflexion avec une grande pédagogie, pas à pas, en s’appuyant sur un référencement riche et complet qui nous "titille" tout le long de la lecture pour nous placer dès le point final, dans la stupéfaction de s’entendre dire : "Nous y sommes !".
Avant de nous plonger dans la lecture du coeur de son livre, Laurence Devillers nous propose une fiction dans laquelle Lilly est une robote assistante de santé qu’elle vient d’acquérir ; nous sommes en 2025. Cette projection futuriste pose le premier contact avec la réflexion sur les robots en tout genre et nous permet une identification dans la posture de possesseur de robot et son cortège de questionnements qui trouveront réponse par la suite.

Dans la première partie, l’auteure décortique l’image que nous avons construite au fur et à mesure des croyances mythologiques, culturelles et cultuelles, romanesques ou  cinématographiques. Cette image des robots, qui fascinent ou font peur, est déconstruite afin de préparer notre acculturation sur le sujet et nous permettre progressivement de construire une nouvelle idée et une nouvelle appropriation de cette technologie qui nous accompagnera très vite.
Laurence Devillers ancre et encre cette première partie sur les nombreuses réflexions de l’écrivain prolifique et précurseur Asimov qui, dans sa vision des robots, a établi des lois et règles qui pourraient régir le fonctionnement éthique de ces machines intelligentes.

Dans la deuxième partie, la chercheure fait un état de l’art de la robotique à ce jour en analysant les connaissances actuelles ainsi que les pistes de recherche menées par les laboratoires dédiés. Son travail cible, en particulier, le robot social, dans sa définition, ses mécanismes d’interaction avec les humains ainsi que les conséquences de sa présence parmi nous.
Cette partie extrêmement riche et très référencée nous fait découvrir un monde encore très confidentiel qui va exploser dans les années à venir grâce à des robots déjà à l’œuvre et dont les améliorations vont prendre un essor considérable et occuper une place non négligeable dans notre quotidien aussi bien au travail ou à l’école, qu’à la maison avec des missions multiples (santé, éducation, information, communication, etc.)

Avant de trouver un glossaire riche, le livre se conclut par un épilogue dans lequel, l’auteure nous gratifie de ses onze commandements à inclure dans la pensée robotique afin que tout se passe pour le mieux entre les robots et les hommes.

Nous proposons de développer un peu plus chacune des parties de ce livre afin d’en suivre le déroulement des arguments et réflexions de Laurence Devillers.


Lily, ma robote assistante de santé

L’auteure nous fait entrer dans le monde des robots sociaux au travers d’une fiction qui se situe dans un futur proche, 2025, dans lequel elle entre en possession d’un des cinq exemplaires livrés dans son immeuble. Il s’agit de Lily, une robote assistante de santé qui lui a été prescrite par le médecin suite à une dépression. Elle l’a choisit parmi les modèles "Marvin" en fonction de ses attentes et des capacités du robot.
Par sa compagnie, Lily lui permet d’aller de mieux en mieux car à la commande elle avait choisit un robot de niveau trois, capable d’apprentissage, de communication et d’interaction avec l’extérieur.
Tout en mélangeant avec justesse la fiction et la réalité, l’auteure questionne sur l’intelligence artificielle, l’apprentissage des robots mais également sur la gestion des nouvelles connaissances que les machines s’approprient et des interactions qui en découlent. La question de l’intimité est également évoquée car les robots, par leurs connexions vers l’extérieur, peuvent faire circuler toutes informations y compris les plus personnelles.
C’est à ce moment que le questionnement s’installe car d’un côté Lily apporte un véritable plus à sa propriétaire par ses compétences de robot social attentif, réactif et présent tout en montrant des défauts de compréhension à la fois de l’environnement et des règles de société.    
L’auteure vient de planter une graine…

 

Les conditions des révolutions scientifiques

Afin de poser la trame de son travail, Laurence Devillers s’appuie sur la réflexion d’Idriss Aberkane à propos des trois étapes à franchir lors des révolutions scientifiques : "ridicule" ; "dangereux" ; "évident".  Elle nous place ainsi dans la troisième étape qui est l’évidence de l’acceptation et l’importance de travailler sur toutes les composantes du sujet de la robotique, et principalement celui de la robotique humanoïde et sociale.
Face aux robots "Marvin" imaginaires, la chercheure nous place dans la réalité de la robotique humanoïde en nous présentant les robots : Pepper, Nao   , Paro   et bien d’autres dont nous voyons poindre les silhouettes au gré de reportages, d’articles ou de publicités (Pepper pour Renault par exemple). Ces robots sont déjà distribués dans des centres de santé comme les EHPAD   ou les hôpitaux et font l’objet de nombreuses recherches et travaux afin justement de formaliser les effets négatifs ou positifs de leur  "emploi" auprès des personnes fragiles dans le cadre de pathologies comme Alzheimer ou l’autisme pour ne citer qu’elles. On peut le voir aussi à l’école. C’est cette piste que la chercheure, qui fait autorité en la matière par ses nombreuses implications dans les organismes scientifiques nationaux et internationaux, invite à prendre afin de préparer le changement vers cette nouvelle ère. Intégrer la discipline robotique à l’école, de façon à ce que les enfants prennent le train de la nouveauté, devient une certitude pour préparer le nouveau paysage du monde du travail de demain.
Mais avant d’y arriver, il faut comprendre, décortiquer et s’appuyer sur les éléments qui constituent la première partie de ce livre.

 

Les robots : science-fiction, mythes et fantasmes

Dans ce chapitre, l’auteure définit la science-fiction, en fait l’histoire et nous montre son évolution jusqu’à nos jours. Elle met en avant l’auteur Isaac Asimov (1920-1992) précurseur dans sa vision de la vie en compagnie des robots et toutes les questions (philosophiques, éthiques...) qui la sous-tendent.
    
L’auteure nous plonge ensuite dans les mythologies anciennes et religieuses qui continuent d’exister sous différentes formes dans l’inconscient collectif. Elle nous montre combien nous sommes sensibles aux délires de puissance qui peuvent nous tenter comme pouvait l’imaginer Mary Shelley avec son Frankenstein inspiré du Golem de la mythologie juive sans oublier les héros de Marvel, qui allient puissance et invincibilité.
Cet intérêt pour les robots s’est construit progressivement au fil des ans et de sa matérialisation au travers des écrits ou de leurs transferts dans le septième art.
Une revue des œuvres majeures, à découvrir à la lecture du livre, construit pas à pas les interrogations que nous nous posons à propos des robots.

Le point d’orgue de la réflexion porte sur l’intelligence des machines, leur créativité, la conscience et leurs émotions. Nous en sommes encore loin mais pas si loin que cela puisque les travaux des chercheurs visent cet aspect de la vie artificielle afin de rendre les robots sociaux plus adaptés à la relation humaine.
Pour l’instant, les machines montrent encore trop d’erreur dans leur interprétation pour que l’on puisse parler d’intelligence supérieure à celles des humains. Cependant les entreprises du numériques mènent une course effrénée dans la construction d’algorithmes, de modèles prédictifs et d’objets connectés qui instaurent, en dehors de la prouesse technique, une société de contrôle. Comme l’évoque Philippe Vion-Dury dans son livre La nouvelle servitude volontaire : "l’individu comme le collectif abandonnent la maitrise de leurs destins…".
Gérard Berry, informaticien et professeur au Collège de France explique : "l’homme est lent, peu rigoureux et intuitif. L’ordinateur est super rapide, très rigoureux et complètement con". Cependant on ne peut pas rester sur ces mots car la recherche avance à grandes enjambées et des tests d’évaluation de l’intelligence artificielle   s’améliorent au fur et à mesure des progrès des robots. De même que toutes les recherches sur les améliorations techniques que l’on pourrait apporter à l’être humain comme le développe le transhumanisme   dans son interdisciplinarité internationale qui permet aux scientifiques des prouesses techniques comme par exemple les prothèses internes, le pace-maker ou la Stimulation Electro Fonctionnelle pour les patients atteints de maladie neurologique.

Nous entrons dans le cœur du débat grâce à cette deuxième partie qui décortique les éléments présents afin de mieux les définir et de mieux les envisager demain.

 

A propos des robotos : d’aujourd’hui à demain

Laurence Devillers nous interroge sur la notion de robot social en distinguant le robot de l’automate à partir des principes 4D et 4E :

  • 4D pour l’automate : Dangerous, Dull, Dirty & Dub soit Dangereux, ennuyeux, sale et stupide.
  • 4E pour le robot social : Everyday, E-Ealth, Education & Entertainment soit Quotidien, santé, éducation & divertissement.

Le robot social se doit d’être autonome, capable d’apprentissage et montrant une possibilité d’affectivité. Le robot social interagit avec son environnement et les humains. Son intelligence artificielle lui permet de mémoriser, d’apprendre, d’interagir et/ou d’agir directement sur son environnement. Aujourd’hui doté de la parole, il utilise des connaissances intrinsèques ou indirectes (recherche sur le web) afin d’interagir avec les humains ou pourquoi pas avec d’autres robots.
Tous les pays travaillent sur le sujet et le Japon avance à grands pas dans le domaine et explore toutes les facettes de la robotique. La France n’est pas en reste puisqu’elle a produit des robots humanoïdes de très belle facture (Nao, Roméo, Pepper de la société Aldébaran robotics leader mondial de la robotique humanoïde mais qui a été rachetée par le japonais Softbank robotics).
L’auteure n’exclut pas du catalogue, les robots sexuels qui feront ou font déjà partie du paysage social, avec inconvénients et avantages, opposants et défenseurs cela va s’en dire. Cette idée m’a renvoyé au film AI - Intelligence artificielle de Steven Spielberg dans lequel l’acteur Jude Law interprétait justement un robot sexuel nommé Gigolo Joe…

Pour clore ce chapitre, la chercheure nous surprend en évoquant le fait que l’homme pourrait préférer les robots aux hommes car ils sont toujours prévisibles, de bonne humeur et sans écarts.

 

La robotique sociale

La robotique sociale au service des humains, autre élément de cette deuxième partie, s’introduit grâce à la notion d’Isaac Asimov selon laquelle l’homme est dans la nature le plus aboutit en terme de rendement et, dans cet esprit, pour chercher le mieux il faut l’imiter.
De part leurs compétences (communication, stimulation, assistance, écoute unilatérale, etc.), les robots sociaux seraient avant tout des compagnons adaptés. Le robot humanoïde reste la préférence des hommes car il est objet de projection et d’identification plus concret.
Il faut cependant que la relation de confiance s’établisse entre l’humain et le robot. C’est ce qui se  passe pour les personnes âgées et isolées qui ont besoin d’empathie et qui la trouvent avec les compagnons sociaux non humains comme les chiens ou les chats. Affection et surveillance c’est ce qui est recherché dans l’engagement affectif avec un robot pour devenir un bénéfice positif pour l’individu. Sans omettre, comme l’a évoqué la chercheure plus en amont, de réfléchir sur les aspects de la sexualité humaine avec ses déviances et ses pathologies en face de la robotique sociale.
Une des priorités des chercheurs est de rendre l’Intelligence Artificielle morale et éthique surtout dans un monde qui court après les progrès techniques et technologiques sans forcément se soucier des conséquences. Ceci est donc l’objet de communautés scientifiques dont Laurence Devillers fait partie et qui œuvrent dans cet objectif de préserver la société et construire la robotique sociale de demain. De nombreuses questions apparaissent : quels contrôles sur les robots, quelles traçabilités (boite noire ou pas ?), quelles normes (ISO ?), quelles autorisations de mise sur le marché ?
Toutes ces questions sont posées face aux principes de loyauté, respect des règles sociales, respect de l’intimité etc. Mais peut-on inclure ces éléments dans les robots sans en contraindre le fonctionnement ? Peut-on permettre la levée de ces limites en fonction des situations ? Qui sera autorisé à le faire ? En fait autant de questions sur lesquelles les instances scientifiques et politiques devront statuer pour établir un espace clair et sans danger.

 

Interaction des robots avec l’humain

L’interaction entre humain et robot implique que l’on s’intéresse à la communication verbale et non verbale mais également à l’empathie sans laquelle une relation ne peut naitre même avec un robot. Depuis de nombreuses années on assiste, selon l’auteure, à une robolution (révolution/robotique) qui prépare à la fois l’humain et le robot à une relation sociale. D’un côté, les chercheurs étudient les dialogues, les mimiques, le sens de l’humour et d’empathie mais également ils décortiquent la paralinguistique qui complète le langage par le timbre de voix, le rythme, l’énergie, les gestes et mimiques. En apprenant sur nous, nous permettrons aux robots de nous comprendre…
Pour cela, on considère généralement que les constituants du phénomène émotionnel sont les aspects cognitifs, physiologiques et expressifs qui permettent de retrouver des notions comme l’humour, l’ironie ou l’autodérision générant de la facilité de communication.
Nous n’en sommes pas tout à fait à ce stade mais la relation affective est bien présente avec pour preuve l’utilisation qui est faite des robots de compagnie testés dans les EHPAD et autres accueils de personnes âgées comme l’ont fait les ergothérapeutes de l’association Approche ou les gérontologues de l’hôpital Broca de Paris grâce à leur "living lab". Il faut donc rester en alerte sur toutes ces expériences qui ont cours en France et ailleurs.
Le projet européen Joker mené par le LIMSI-CNRS   , dont fait partie Laurence Devillers, cherche justement à comprendre les comportements humains en identifiant les indicateurs comportementaux des interlocuteurs. Ce projet est renforcé par d’autres expérimentations tel que le projet Roméo2 qui met en présence humains et robots (Nao, Roméo, Pepper) face à des personnes âgées notamment afin de décrypter toutes les attitudes et comportements et les transcrire en vue d’analyses et d’études.
Mais cela reste délicat à mettre en œuvre, notamment faire en sorte que la machine s’approprie les situations de façon autonome sans nuire à la relation bilatérale avec l’humain tout en restant dans la moralité.

 

Intégration des robots

Dans ce nouveau chapitre, la moralité et l’éthique sont décortiquées afin d’en trouver la bonne recette à intégrer dans les robots.
La chercheure nous propose le concept de loyauté des systèmes et des données en mémoire de robot. Pour cela, il est nécessaire d’avoir des données neutres, diverses, justes et transparentes. Ceci forme la première étape dans l’acquisition de la morale et de l’éthique et à propos d’éthique, nombres d’auteurs en références ont proposé trois éthiques : l’éthique des vertus qui est conforme aux valeurs ; l’éthique déontologique qui permet l’adaptation du comportement face à la situation et enfin l’éthique conséquentialiste qui se doit d’être à la mesure des conséquences. Cela nous amène aux conscience de soi et conscience morale humaines que l’on comprend parfaitement mais qu’en est-il de la conscience du robot ? Sera-t-il capable de conscience introspective ? Quelle conscience artificielle ?

La programmation de la compréhension et de la représentation des états mentaux d’autrui sera la clé de l’interaction sociale des robots avec comme critères principaux de moralité : autonomie, intentionnalité, responsabilité. Le robot social doit donc impérativement avoir un code de conduite en société valide et validé. Ce qui renvoie aux notions d’autorisation de mise sur le marché et/ou permis d’utilisation d’un robot. Quelles seront les responsabilités imputables au robot, à ses concepteurs, à ses programmeurs ou ses entraineurs ? De nombreuses situations sont décrites par l’auteure et nous montrent que l’aspect juridique s’invite dans la réflexion. On en trouve tous les principes dans le livre blanc édité par le SYMOP   sur le droit de la robotique en 2016 et coécrit par le cabinet Alain Bensoussan Avocats Lexing et la société Primnext. Les recommandations de cet ouvrage sont ou seront le pré-requis de la sécurisation des robots de demain.

 

Coévolution

C’est dans cette coévolution de l’homme et du robot que se fabriquent les interactions du futur. Si nous cherchons la ressemblance intrinsèque du robot avec l’homme, nous recherchons également la ressemblance externe dans l’anthropomorphisation car les robots humanoïdes facilitent grandement l’interaction sociale. Le risque, pour l’homme, de faire du robot son objet transitionnel n’est pas anodin sur le plan émotionnel. Tout comme l’enfant avec son "doudou"   , il va falloir s’en détacher et considérer le robot comme un objet ou une machine à part entière de façon à ne pas brouiller les pistes entre le vivant et l’artificiel. Pourtant  aujourd’hui cela est déjà compliqué de se démunir de… son Smartphone, véritable crainte de perdre le contact. Qu’en sera-t-il par la suite ?
C’est vers cette frontière avec l’inconnu, sujette à de nombreuses craintes et peurs, que l’auteure nous emmène  dans ce nouvel espace en décrivant les sept peurs concernant les robots : le piratage, le pouvoir sur l’homme, la perte des libertés et de l’identité, la déshumanisation, les robots tueurs, le clivage technologique, le remplacement de l’homme.
Toutes ces peurs sont reprises et décrites une à une dans cette partie avec de nombreuses explications et transpositions dans notre quotidien.
Le changement est bien en marche et la valeur du travail des humains est à réinventer et si l’on s’en tient aux seuls métiers de la robotique on imagine très bien : les concepteurs, les entraineurs, les vérificateurs, les éducateurs, les évaluateurs en Intelligence Artificielle, et tous les métiers qui ont trait à la fabrication du robot lui-même. Vaste programme…

Véritable mutation de la société, l’arrivée des robots nous entraine dans une rupture aussi bien technologique qu’économique, sociétale et juridique. Il s’agit bien là d’une révolution qui est prise avec beaucoup d’intérêts et de convictions par nos universitaires. Par sa contribution, le professeure Laurence Devillers agit dans une initiative mondiale auprès des instances gouvernementales, universitaires, entreprises parties prenantes et participe à l’information, la communication et à des travaux qui influencent le sens que doit prendre la réflexion sur la robotique sociale. Ces travaux ont permis d’élaborer une charte disponible depuis 2016 qui continue son élaboration vers une seconde version. Il est possible de trouver des informations sur le site du gouvernement qui montre à quel point la prise en compte du sujet par tous les protagonistes est fondamentale.
Tous ces enjeux sont abordés dans cette partie, l’auteure montre ainsi l’étendue du travail à mener et les nombreuses disciplines concernées par le sujet.
Enfin, dans l’épilogue, l’auteure nous gratifie des onze commandements qu’elle propose pour établir les règles de fonctionnement des robots : Données privées, Droit à l’oubli, Sécurité, Contrôle, Traçabilité, Loyauté, Consentement, Risque de dépendance, Risque de confusion, Adaptation aux règles sociales, Utilité et bienveillance.
Laurence Devillers insiste également sur le fait de rapidement construire des robots sociaux éthiques et sécurisés.

 

Laurence Devillers a réussi son pari de générer du questionnement dans nos esprits. Son travail richement documenté et commenté nous entraine dans les recoins les plus étonnants de cette discipline de la robotique sociale. Les parallèles que l’on y trouve avec notre vie quotidienne y sont nombreux et évidents une fois lus.
Son expertise dans le domaine lui permet de nous apporter une clarification sur chacune des branches de la robotique, de l’intelligence artificielle et principalement de la robotique sociale. On s’aperçoit avec étonnement que nous sommes dans le bain depuis de nombreuses années et avec beaucoup de pédagogie, l’auteure nous délie des idées reçues afin d’en construire de nouvelles sur des bases scientifiques et validées.
Les pages web citées en référence ne sont plus forcément accessibles à l’heure actuelle mais cela ne doit pas empêcher d’aller sur les sites racines au risque, par une fébrile curiosité, de s’oublier ou se perdre dans un flow, à la lecture de tout ce qui est disponible sur le sujet comme rappels, comptes-rendus et réflexions.
Un livre nécessaire pour les étudiants en santé ainsi que les professionnels de la rééducation, réadaptation, réinsertion tels que les ergothérapeutes, kinésithérapeutes, psychomotriciens, éducateurs qui savent faire le lien entre la personne, la pathologie et l’environnement car demain, ils auront les robots sociaux entre les mains

 

A lire aussi sur Nonfiction :

- Sherry Turkle, Seuls ensemble. De plus en plus de technologies de moins en moins de relations humaines, compte rendu par Benjamin CARACO.