Un outil de travail complet tout autant qu’un ouvrage de recherche pointu sur le fonctionnement financier des cités grecques.

Léopold Migeotte, a consacré toutes ses recherches à l’économie grecque antique. Sa maîtrise impressionnante des sources, littéraires, épigraphiques et bibliographiques fait de cet ouvrage sur les finances des cités grecques un état des lieux très utile. Mais il ne s’agit pas simplement d’une mise au point descriptive. L’auteur tente de dépasser la fragmentation des sources et la technicité du sujet pour proposer des arguments originaux, prend position, et réinscrit fortement la question des finances au cœur de la politique grecque.

La bibliographie détaillée, les notes de bas de page très complètes, la mention systématique des sources, la présence d’un index général mais aussi d’un index des sources anciennes en font un outil indispensable pour le chercheur qui veut faire des recherches sur des points précis sur les finances grecques, et qui s’intéresse de façon plus générale à l’économie grecque dans ce qu’elle a de plus concret, loin des polémiques théoriques. La lecture est cependant à réserver à des lecteurs déjà bien formés en histoire grecque voire en économie antique. L’auteur est toujours clair et pédagogique, mais cet ouvrage reste dense et complexe. Il se prête très bien à un survol, en lisant les introductions ou les conclusions, pour avoir une vision d’ensemble, avant d’entrer ensuite et au cas par cas dans le détail de la démonstration et des cas particuliers.

Comment étudier les finances des cités grecques ?
   
L’une des difficultés de cet ouvrage réside dans son projet même : écrire une synthèse aussi complète que possible sur les finances dans les cités grecques, alors que les sources sont très inégales selon les aspects, selon les zones géographiques et selon les périodes. Il fallait la maîtrise de l’auteur pour réussir à dépasser cette diversité, tout en la soulignant. L’une des grandes qualités de l’ouvrage est le souci constant de donner au lecteur tous les éléments nécessaires à la compréhension de la question évoquée : les sources, souvent une partie du texte en grec, également toutes les références bibliographiques pertinentes, en français, allemand, anglais, italien, etc. L. Migeotte prend parfois position, mais jamais de façon péremptoire ; le lecteur a toujours à sa disposition les références qui lui permettent de vérifier les allégations de l’auteur et les positions des autres chercheurs.

Le livre se compose de deux grandes parties. Dans la première, de loin la plus longue, les finances des cités grecques sont étudiées de façon thématique, en présentant au cas par cas divers exemples. Cette fragmentation rend parfois difficile la compréhension d’ensemble, mais elle est inhérente aux sources : seules deux cités, Athènes et Délos, nous ont laissé une documentation suffisante pour permettre une étude de leurs finances dans le temps. La seconde partie du livre est ainsi consacrée à l’analyse approfondie des finances de ces deux cités, ce qui permet de remettre en perspective les chapitres précédemment lus, en leur donnant une cohérence géographique et politique. L’auteur présente une synthèse des données mais également de nombreuses propositions de calculs des dépenses ou des recettes, grâce à des tableaux clairs, en donnant là encore tous les éléments utilisés, dans les sources comme dans l’historiographie.
Le plan peut sembler austère, mais l’on retrouve l’économie concrète dans les exemples donnés, qui rendent cette synthèse extrêmement vivante. L’adoption d’un plan unique pour étudier les finances, décliné pour l’ensemble des cités, puis pour Athènes et Délos, conduit nécessairement à certaines répétitions, ce que reconnaît l’auteur, mais permet de gagner en cohérence.

Un plan d’étude rigoureux des finances des cités grecques

En introduction et dans le premier chapitre, L. Migeotte explicite sa méthode et inscrit son travail dans le contexte historique des cités grecques aux époques classique et hellénistique. On aurait aimé une réinscription des finances dans une réflexion plus générale sur l’économie grecque, son organisation, son étude, mais l’introduction replace bien les débats historiographiques et l’intérêt d’une synthèse. L’auteur assume de ne pas nécessairement proposer de réflexion théorique d’ensemble, estimant que «  la méthode éprouvée par une longue tradition reste à (son) avis la meilleure : partir constamment des témoignages anciens, les analyser de manière attentive en les citant aussi fréquemment que possible et s’appuyer sur eux pour dégager, dans des pages de synthèse, les caractères marquants des institutions. »   La question des sources est rapidement présentée, puisque chaque chapitre revient sur cette question. Il rappelle ainsi très utilement « que la grande majorité des documents relatifs aux finances publiques n’ont pas atteint l’étape de la gravure sur pierre, car les citoyens ont habituellement privilégié les actions remarquables plutôt que les pratiques ordinaires et les activités sacrées plutôt que les affaires civiles »   .

Une pensée grecque de l’économie ?

Le premier chapitre revient sur la question des finances de façon plus générale. L’» originalité de la cité grecque » dans le domaine politique est soulignée, notamment « la distinction progressive entre le domaine public et le domaine privé »   , mais également les liens complexes entre domaine public et domaine sacré. Une attention marquée est portée à la définition des termes : Migeotte reprend les textes grecs pour montrer la différence qui existe entre nos conceptions et celles des Grecs, par exemple sur la propriété. Les rapports de la cité et des citoyens avec les étrangers, xenoi résidents ou maîtres étrangers à partir de l’époque hellénistique, sont également abordés.

Les débats sur l’économie grecque, entre interprétations modernistes ou primitivistes, sont utilement résumés, notamment pour montrer la spécificité de la cité grecque, avec une très juste analyse du modèle wébérien de la cité de consommation antique ; Migeotte rappelle que Weber entendait par là « le point de vue des citoyens dans leurs décisions collectives »   , et il estime que ce modèle a un intérêt certain pour l’étude de la fiscalité et de sa gestion par les citoyens d’une cité. Il évoque enfin la question de la pensée grecque antique sur la fiscalité. On retrouve là un point central des débats sur l’économie grecque antique : dans quelle mesure les auteurs ont-ils conçu l’économie comme un secteur à part entière? Il apparaît qu’ils ont réfléchi sur des domaines de l’action économique, sur des faits économiques, mais qu’ils n’ont pas conceptualisé l’économie comme l’ont fait les penseurs européens à partir du XVIIIe siècle   . Il étudie des passages d’Aristote dans la Politique et de Xénophon dans Poroi et surtout l’Economique.

L’économique et le politique

Le second chapitre aborde la question de l’administration des finances, pour voir quelles sont, dans les cités grecques, les différentes institutions qui interviennent. L’Assemblée et le Conseil, plus restreint, jouaient un rôle important, mais les magistratures spécifiques, ici présentées via des exemples précis, ont eu tendance à accaparer en un petit « nombre de mains la haute administration des fonds publics »   . Migeotte souligne également l’existence dans de nombreuses cités d’une sorte de « trésor public », institution centrale qui montre une grande modernité du système grec. Il constate également un vrai effort de mise en ordre des finances, voire de planification des dépenses, mais également la présence de nombreuses mesures de contrôle des actions des magistrats, qu’il relie au système de démocratie directe.

Un sous-chapitre très intéressant examine ensuite la question des livres de compte et des calculs, centrale dans les appréciations du degré de rationalisation des finances grecques, et donc importante dans les débats sur la modernité ou l’archaïsme de l’économie grecque antique. Les banques, puis la perception des taxes, ou leur exemption, sont ensuite abordées. Ce chapitre à portée assez générale présente les modalités concrètes de gestion des finances, des acteurs institutionnels aux modalités de perception des taxes, avant d’aborder plus en détail les finances concrètes des cités, dans leur diversité.

Financer la dépense publique

Dans les deux chapitres suivants, les finances sont étudiées en séparant les ressources et les dépenses. Le chapitre III étudie les ressources des cités en distinguant, comme les Grecs eux-mêmes, entre prosodoi, sources de revenus et poroi, revenus. La distinction n’est pas nécessairement évidente : plusieurs types de revenus peuvent provenir d’une même source (par exemple les terres appartenant à la cité), et vice-versa. On voit bien dans ce chapitre la difficulté que tente de surmonter l’auteur : organiser en un ensemble cohérent une foule de cas concrets, en l’absence de textes antiques proposant justement un plan d’étude défini. Migeotte choisit ici de présenter les différents prosodoi, sources de revenus, et d’étudier les revenus afférents au cas par cas. Il présente ainsi les ressources patrimoniales, en en proposant une typologie : les terres de culture et d’élevage, les mines, forêts, carrières, les immeubles, les biens meubles, en distinguant quand cela est nécessaire entre biens publics et biens sacrés. Il présente ensuite des études de cas concrets qui complètent sa typologie et l’illustrent. L’utilisation de réserves monétaires, éventuellement pour faire des prêts à des particuliers, ou le recours au crédit, interne ou non à la cité, sont ensuite présentés, avec un grand nombre d’exemples concrets. Différents expédients sont ensuite présentés : la vente de produits issus des terres sacrées ou publiques, la vente de prêtrise, de droit de cité, etc. En conclusion de cette étude des ressources financières des cités, L. Migeotte souligne ainsi la grande diversité des sources de revenus, avec l’originalité des contributions individuelles de riches citoyens. Cela constituait un système relativement « souple », malgré la dépendance des cités vis-à-vis des riches évergètes, de plus en plus prononcée au fil du temps.

Le chapitre IV présente l’autre aspect de ce bilan comptable : les dépenses des cités. Une typologie est là encore proposée, illustrée d’abondants exemples. Les dépenses liées à la célébration des dieux sont d’abord présentées, en particulier celles qui concernent les dépenses périodiques pour des fêtes. Comme souvent, les dépenses de routine, comme l’entretien des lieux, les salaires du personnel, sont moins connues que les dépenses somptuaires. Un autre poste de dépenses important pour la cité concerne l’entretien des bâtiments publics et sacrés : sanctuaires, théâtres, gymnases, etc. La guerre est également très coûteuse pour une cité, qu’il s’agisse de la construction de défenses ou de l’entretien des soldats. Le fonctionnement de la cité, comme centre de décisions politique, entraîne également des dépenses, que l’auteur classe en deux grandes catégories : d’une part, celles qui assurent la bonne marche des institutions politiques ; d’autre part, celles qui sont liées aux missions que l’on dirait aujourd’hui de « service public » : salaires des médecins, des maîtres d’école, allocations diverses, etc. Le système démocratique en place dans la plupart des cités se voulait de démocratie directe, impliquant donc une large participation des citoyens. Afin de permettre aux plus pauvres de se rendre à l’Assemblée, un système de rémunération a ainsi souvent été mis en place. L. Migeotte cite ainsi plusieurs textes épigraphiques qui appuient cette idée, provenant d’Iasos, Rhodes, Priène, Thasos et Delphes.

Une des spécificités de la vie politique des cités grecques, en particulier à partir de l’époque hellénistique, a souvent été leur soumission à un maître étranger, des rois macédoniens à la République romaine. La question des « redevances extérieures » conclut ainsi ce chapitre. L’étude est ici souvent chronologique : une fois envisagé le cas des confédérations de cités grecques, les dominations perse, macédonienne et romaine sont étudiées. Les conséquences financières de cette domination étrangère sont diverses : captation de taxes, réquisitions, tributs. Les dépenses des cités grecques ont en général été gérées de façon équilibrée, souligne l’auteur, même si les dépenses de guerre ou les réquisitions de souverains étrangers ont souvent mis en péril cet équilibre.

La gestion financière entre politique, religion et pragmatisme : le cas athénien

Après ces chapitres généraux, L. Migeotte présente de façon détaillée les finances de deux cités, Athènes et Délos. Il est ici dépendant des sources, qui ne permettent cette présentation diachronique que pour ces deux sites. Cela permet ainsi de replacer les thématiques abordées auparavant dans un contexte donné.

Le chapitre V est ainsi consacré à Athènes, en reprenant le plan adopté plus haut. L’administration des finances, les différentes caisses sont ainsi présentées. La question des tributs versés par les alliés d’Athènes au Ve siècle av. J.C. est présentée en détail, et l’auteur en propose une estimation documentée, tout en faisant le point sur les controverses qui entourent ces tributs et l’utilisation de leur produit. Il rappelle ainsi l’énormité des dépenses militaires d’Athènes pendant cette période. Planification des dépenses et contrôle des magistrats sont ensuite étudiés, ainsi que la perception des revenus et des taxes. L’organisation athénienne apparaît assez rigide selon l’auteur : les dispositifs qui contrôlent les dépenses des magistrats sont ainsi particulièrement importants, et les exemptions fiscales rares. Les ressources financières de la cité étaient vastes, notamment grâce à la possession de terres hors d’Attique, mais c’est surtout l’exploitation des mines du Laurion et des carrières de l’Attique qui ont permis à Athènes de se constituer des réserves financières importantes.

L. Migeotte revient ensuite en détail sur la question très débattue du trésor d’Athéna sur l’Acropole, considérable. L’importance des divisions territoriales, comme les dèmes, est soulignée, notamment pour la perception des revenus liés aux propriétés immobilières ou agricoles. La fiscalité athénienne est ensuite présentée : imposition directe de la production agricole, taxation directe des personnes, taxation indirecte du commerce de gros ou des transactions locales, taxes cultuelles, taxes locales. Les contributions individuelles sont également une importante source de revenus, et L. Migeotte revient sur l’eisphora, contribution en argent imposée aux citoyens riches et parfois aux métèques aisés, sorte d’» impôt de répartition »   . Liturgies, souscriptions publiques et évergétisme permettent également à la cité d’accroître ses revenus, de même que divers revenus judiciaires, redevances cultuelles ou des ventes et emprunts. Athènes, souligne en conclusion l’auteur, a disposé à la période classique de « ressources exceptionnelles », liées à son « Empire », aux mines et aux profits de guerre. Mais cet afflux de richesses a immédiatement été consommé en dépenses, également exceptionnelles. Celles-ci sont d’abord liées à la célébration de fêtes et de concours, mais avant tout aux nécessités de la guerre. La constitution d’une flotte de guerre, l’entretien des Longs Murs qui reliaient la ville au port du Pirée, l’entretien d’une cavalerie sont ainsi très coûteux.

L’auteur propose une reconstitution du montant de ces dépenses de guerre pour plusieurs périodes du Ve siècle av. J.C., en fonction des sources. Dans le financement de celles-ci, la part des contributions des plus riches, via l’eisphora ou les triérarchies, s’est maintenu entre 10 et 13%. Le tribut des cités alliées finançait entre 44 et 48 %, et la cité d’Athènes environ 40 %. Mais une telle évaluation est selon Migeotte impossible pour le IVe siècle av. J.C. Les travaux publics, notamment la construction et l’entretien de bâtiments sur l’Acropole, sont un autre poste important de dépenses, ainsi que les frais liés à la vie politique athénienne : allocations, distribution de grain. En conclusion de ce chapitre athénien, l’auteur conclut sur les aspects fondamentaux qui caractérisent la vie financière de la cité : «  l’importance des célébrations cultuelles, la vigueur des institutions démocratiques, l’ampleur des programmes de constructions, le poids des ambitions impérialistes et la présence quasi permanente de l’état de guerre. »  

Une caisse sous protection divine : Délos

Le dernier chapitre est consacré à Délos, qui constitue un cas très particulier, où l’entremêlement entre la cité et le sanctuaire est très étroit. La cité a également connu trois changements de régime politique : elle a été contrôlée par Athènes pendant la majeure partie du Ve et du IVe siècle av. J.C., puis elle a retrouvé son indépendance de 314 à 167 av. J.C. Les Déliens ont ensuite été expulsés et remplacés par des Athéniens, quand l’île est passée sous le contrôle total d’Athènes. Cette tripartition est présente dans la plupart des sections déjà étudiées pour les finances : leur administration, avec la question de l’autonomie financière de l’île sous le contrôle d’Athènes ; la tenue des comptes, les revenus, la fiscalité, les dépenses, avec une présentation double : la caisse sacrée d’un côté, la caisse publique de la cité de l’autre.

Un point fait l’objet d’une analyse renouvelée, parmi d’autres, par l’auteur : la « fortune monnayée d’Apollon ». Il propose ainsi un tableau général de l’état des fonds sacrés, avec une série de tableaux récapitulatifs très clairs, en donnant là encore toutes ses sources épigraphiques, littéraires et bibliographiques, et en explicitant ses calculs de façon très claire et convaincante. On peut ainsi évaluer l’évolution dans le temps, et au fil des changements politiques, de la richesse du sanctuaire. Le recours au crédit du sanctuaire par la cité de Délos était d’ailleurs fréquent. Pendant leur domination, les Athéniens ont tenté de faire fructifier ces fonds sacrés en prêtant à des particuliers ou à d’autres cités égéennes. L. Migeotte souligne que « cette entreprise audacieuse […] n’a pas produit tous les gains espérés, mais elle témoigne de l’inventivité athénienne. En effet, elle fut unique dans l’histoire des cités, à notre connaissance, et fut la source d’une intense circulation monétaire dans le monde égéen pendant plus d’un siècle. »  

Un système financier rationnel et régulé

Le chapitre conclusif permet de synthétiser l’ensemble ; il est en cela extrêmement utile. La difficulté de l’ouvrage, inhérente à son thème, est ainsi la fragmentation des témoignages, que le plan adopté ne surmonte pas toujours entièrement. L’auteur rappelle ainsi la complexité des institutions financières grecques, loin de toute simplification opposant primitivisme et modernisme. Il replace celles-ci dans des économies dominées par l’agriculture, souvent pratiquée par chaque famille dans une forme d’autosubsistance. Sacré et politique sont étroitement liés, et le développement des échanges commerciaux depuis l’époque archaïque devient souvent une source de revenus importante, notamment pour les cités portuaires. « Dans l’ensemble, la gestion financière fut donc marquée par un réel effort de rationalité et d’efficacité. De ce point de vue, Athènes et Délos […] se distinguent seulement par la richesse de leur documentation et n’étaient pas des exceptions. »   En ce qui concerne les réflexions des philosophes, Aristote et Xénophon en particulier, l’accent est mis sur l’équilibre des finances et la réduction des dépenses. L. Migeotte pose alors la question d’une croissance de revenus de la cité : était-elle recherchée ? Il conclut par la négative, et voit là un trait marquant des finances grecques, très liées au fonctionnement des institutions politiques avec le renouvellement rapide des magistrats chargés des questions financières, et l’importance du contrôle de leur action. L’importance de la contribution des riches citoyens, sorte d’» imposition », est ainsi contrebalancée par le rôle souvent éminent de ceux-ci dans les instances politiques, au point qu’à l’époque hellénistique la démocratie se transformait parfois en « oligarchie de fait ». Cependant, L. Migeotte conclut son ouvrage imposant sur une note politique, en soulignant l’importance des organes de contrôle des finances, qui « servai(ent) de rempart contre l’envahissement de l’intérêt commun par les intérêts privés »