Intéressante information publiée chez BookStats : en 2013, la vente de livres en ligne (livres imprimés et e-books) a généré plus de bénéfices que la vente physique. Et encore, ne sont comptés que les livres dotés d’identifiant international (numéro ISBN), ce qui signifie que la plupart des e-books auto-édités ne sont pas pris en compte !

 

La vente d’e-books en hausse de 10% aux USA

 

Au total, plus de 512 millions d’e-books ont été vendus en 2013, soit une hausse de 10% par rapport à l’année précédente ! Si l’on compare ces chiffres aux 63 millions d’e-books écoulés en 2008, on constate que la croissance du secteur est aussi régulière que rapide…

Bien sûr, cela n’est pas lié à une révolution culturelle autour de la lecture en tant que hobby, mais à l’équipement technologique des foyers, avec la démocratisation des smartphones, des tablettes et des liseuses. Là aussi, les chiffres sont éloquents : 5 % des Américains possédaient une liseuse en 2010, contre 32% en 2014 !

 
Quid de la France ?
 

Dans l’Hexagone, le marché du livre numérique n’a pas vraiment décollé et constitue un infime partie du chiffre d’affaires des éditeurs : en 2011, les ventes d’e-books représentaient moins de 1% des ventes totales de livres en France.

Pour autant, même si les chiffres sont faibles, ils sont en progression continue, notamment grâce à l’arrivée en France de la liseuse Kindle d’Amazon en novembre 2011 : 5 % des Français avaient déjà lu un e-book en 2012, contre 14 % en 2013. Et les ventes suivent le mouvement puisque les ventes représentaient 12 millions d’euros en 2012 pour 21 millions en 2013.

 

Pourquoi l’e-book pousse-t-il le livre traditionnel vers la sortie ?

 

La bonne question n’est pas celle du support mais de l’usage : ce n’est pas le livre qui invente le numérique, ce sont les pratiques quotidiennes et les activités culturelles qui évoluent, notamment en raison des nouveaux outils informatiques et nomades.

Et ce ne serait pas la première fois qu’on assiste à une modification des supports de lecture : il y a encore mille ans, on utilisait levolumen (rouleau de papyrus), puis on est passé au codex (cahiers superposés), qui est encore la base du livre tel qu’on le connaît aujourd’hui. Mais cette évolution ne s’est pas faite pour le plaisir de la nouveauté, elle correspondait à une modification des usages : le livre était devenu un objet de consultation et plus seulement un outil de conservation.

 

Le livre numérique va-t-il remplacer le livre papier ?

 

Je ne suis pas un oracle et je n’ai pas la réponse, mais si la révolution doit se faire, elle sera lente : le livre papier et le livre numérique vont sans doute cohabiter pendant encore quelques décennies, ne serait-ce qu’en raison des usages générationnels.

Mais le livre papier ne va pas forcément disparaître : si l’invention du DVD a causé la mort de la cassette VHS, l’arrivée du CD n’a pas causé la disparition du disque vinyle, ce dernier ayant rencontré des usages contemporains en raison de sa qualité auditive (profondeur du son) ou de sa maniabilité tactile (pour le scratching). Il pourrait en être de même pour le livre en raison de sa dimension affective (bel objet à offrir, symbole d’histoire…) et de sa spécificité sensorielle (contact des pages, odeur de l’encre et du papier…).

 
Qu’en pensez-vous ?