Arlette Jouanna parvient, dans ce livre, à rendre intelligible l'impensable et brutale manifestation de violence que fut la Saint-Barthélémy. Un livre majeur.

Impensable et brutale manifestation de violence, mystérieux événement dont les sources ne parviennent pas à dessiner tous les contours, objet d’interprétations multiples et de débats historiographiques passionnés, la Saint-Barthélémy se présente comme un événement singulier à l’intelligibilité fuyante. C’est ce mystère du 24 août 1572 qu’Arlette Jouanna cherche à éclairer dans une synthèse qui s’appuie sur un large éventail de sources et tire parti des nombreuses études précédemment réalisées sur le massacre.


3 énigmes

Comme l’auteur l’évoque en introduction, la Saint-Barthélémy se présente d’emblée à l’historien comme une triple énigme dont l’ouvrage propose un nouveau décryptage. Comment comprendre d’abord le basculement de la fête au carnage ? La capitale du royaume de France se pare de faste le 18 août 1572, pour les noces de la sœur du roi Charles IX, Marguerite de Valois, avec le chef huguenot Henri de Navarre, qui doivent symboliser la réconciliation des confessions catholique et protestante ; elle devient, moins d’une semaine plus tard, le théâtre du massacre de plusieurs milliers de protestants. Cette soudaine explosion de violence, dont les sources s’accordent à souligner l’intensité, laisse les contemporains interdits. Dès les lendemains de la Saint-Barthélémy et jusque dans les études les plus récentes, plusieurs explications sont ainsi élaborées pour tenter de découvrir la logique de ce contraste saisissant : entreprise machiavélique de la reine mère Catherine de Médicis qui aurait attiré les chefs protestants dans un piège, complot catholique contre la France planifié par le roi d’Espagne et le pape, crime d’amour perpétré par un pouvoir royal qui, confronté à la nécessité, fait le choix temporaire de la violence. Toutes ces hypothèses atténuent néanmoins l’opposition entre le mariage et le massacre : l’intention d’Arlette Jouanna est, au contraire dans cet ouvrage, de prendre toute la mesure de ce paradoxe et d’éclairer ce mystère en conséquence.

L’auteur ne manque pas de souligner une seconde énigme : l’exécution des chefs huguenots va paradoxalement de paire avec une politique royale de paix à l’œuvre depuis la promulgation de l’édit de Saint-Germain en 1570. Face au problème protestant, le pouvoir royal oscille, il est vrai, constamment durant les guerres de Religion, entre pacification et éradication : nombreuses sont, à ce titre, les volte-faces. La Saint-Barthélémy est néanmoins le seul cas où les deux politiques sont menées de manière concomitante. Pour Arlette Jouanna, le recours à cette extrémité violente dans un cadre de coexistence pacifique doit être interprété non comme un geste fragile de panique du monarque, mais bien comme une première manifestation de la raison d’Etat, comme une volonté d’affirmer la toute-puissance de la souveraineté monarchique, libre d’exercer une justice d’exception face à une situation d’exception.

L’événement pose une troisième question : pourquoi l’exécution des chefs huguenots ordonnée par le pouvoir royal dégénère-t-elle en un massacre de grande ampleur qui échappe à tout contrôle ? Il faut souligner, pour comprendre ce paradoxe, le profond malentendu installé entre le pouvoir, animé par un profond désir de paix, et les catholiques zélés, farouchement opposés à la concorde, qui considèrent le massacre des chefs huguenots comme une invitation du roi à tuer tous les protestants. Pour Arlette Jouanna, le seul zèle religieux n’explique pas un massacre qui est plus qu’un déchaînement archaïque. Le caractère méthodique du carnage relèverait en outre d’une volonté parisienne d’éradiquer un ennemi intérieur qui menacerait les vies et les biens.

Pour éclairer l’événement et ses mystères, de nombreuses sources sont disponibles non sans néanmoins souvent poser problème : descriptions imprécises de rescapés, relations rédigées a posteriori dans un contexte polémique, mémoires difficilement exploitables. L’historien Denis Crouzet a ainsi parlé de la Saint-Barthélémy comme d’"un événement sans histoire". Arlette Jouanna fait le pari de l’utilisation de ces récits fragmentaires. C’est à partir d’un corpus de sources élargi, pour montrer que la Saint-Barthélémy marque une réelle rupture dans l’histoire des guerres de Religion et plus largement, de la monarchie française, qu’elle se propose d’abord d’examiner les conditions de surgissement de l’événement, puis ses modalités et la manière dont il a été justifié par le pouvoir royal, enfin les réactions qu’il a provoquées à la fois chez les protestants et les catholiques.


Idéal d’amnésie et réalité des tensions

Dans un premier livre intitulé "Fragilité de la concorde", Arlette Jouanna pose très clairement le contexte dans lequel s’inscrit la Saint-Barthélémy. Elle s’attache à décrire l’instabilité du royaume de France qui, malgré tous les efforts d’un pouvoir mû par un désir de paix, est traversé par des tensions et des crispations interconfessionnelles croissantes.

L’auteur commence par rappeler les modalités de la paix rétablie à l’issue de la troisième guerre de Religion par l’édit de Saint-Germain du 1er août 1570 tout en soulignant ce qui est à ses yeux essentiel pour comprendre la politique royale à la veille de la Saint-Barthélémy : la volonté et la mise en œuvre par le pouvoir d’un oubli des violences religieuses passées qui doit permettre de fonder une concorde durable entre sujets catholiques et protestants. Cet idéal d’amnésie volontaire se heurte rapidement cependant à la réalité de tensions persistantes entre catholiques et protestants et d’une méfiance croissante des deux camps à l’égard du pouvoir royal dont on ne comprend pas la politique d’apaisement interprétée comme une faiblesse.

Cette politique royale de concorde s’inscrit dans un plus vaste projet de paix à dimensions européennes qui doit se construire par les liens diplomatiques et matrimoniaux renforcés. Arlette Jouanna reconstitue la trame des liens conjugaux tissés pour ses enfants par la reine mère Catherine de Médicis qui entend, par des unions choisies, rétablir l’équilibre et l’harmonie d’une Chrétienté troublée depuis la rupture luthérienne. C’est le projet de mariage de Marguerite de Valois avec Henri de Navarre qui doit parachever cette œuvre de paix et être le vivant symbole de la concorde retrouvée.  L’auteur montre bien l’opposition farouche des catholiques comme des protestants à ce mariage dont elle ne manque pas de souligner l’enjeu dans un contexte international compliqué par la révolte des Pays-Bas protestants contre l’Espagne. Arlette Jouanna invite, se démarquant par là des historiens défendant la thèse du complot espagnol, à nuancer l’importance du contexte international dans la genèse du massacre du 24 août qu’il ne faudrait pas trop mécaniquement lier aux tensions qui animent la scène diplomatique à la veille de la Saint-Barthélémy. Malgré les tensions et les malentendus qui agitent alors le royaume de France, le mariage de Marguerite de Valois et d’Henri de Navarre est bien célébré avec faste ; les fêtes qui sont données à cette occasion sont, dans l’esprit du roi et de la reine-mère, comme des talismans qui doivent, dans un contexte troublé, permettre de conjurer les forces mauvaises et de favoriser la concorde.

C’est l’attentat manqué du 22 août contre l’amiral Coligny, chef du camp protestant, qui fait vaciller ce bel édifice. Cet attentat a souvent  été considéré comme un prélude au massacre de la Saint-Barthélémy : Arlette Jouanna invite à abandonner cette démarche téléologique pour considérer l’événement pour lui-même. Revenant sur la question controversée du commanditaire de cet attentat, elle élimine, de manière convaincante, en montrant qu’ils n’ont aucun intérêt à provoquer un nouveau confit religieux, les Guise, la reine mère, Charles IX, le roi d’Espagne et le duc de Savoie qui ont les uns ou les autres, été désignés comme responsables de l’événement par les contemporains. Pour l’auteur, les responsabilités sont à chercher ailleurs, chez ceux qui souhaitaient véritablement la reprise de la guerre et l’éradication définitive des protestants : ce sont vraisemblablement les plus radicaux des catholiques parisiens qui ont fomenté ce complot. Revenant sur le climat d’angoisse qui anime les catholiques parisiens confrontés à la division religieuse, Arlette Jouanna interprète l’attentat contre Coligny comme une vengeance préparée par des catholiques intransigeants qui entendent ainsi restaurer, au nom de Dieu, la cohésion sociale et religieuse de leur communauté menacée. Plutôt que de chercher la logique de cet attentat à l’horizon international, il faudrait plutôt, selon elle, en souligner l’ancrage parisien.


L’engrenage

Ce guet-apens parisien remet complètement en cause la politique menée par le roi et la reine-mère depuis la signature de la paix de Saint-Germain. Le choc de l’événement dérègle le beau mécanisme conçu pour consolider la paix et provoque un tragique engrenage. Le second livre, "Glaive de Dieu, glaive du roi", rend compte de cet emballement qui conduit au massacre.

Arlette Jouanna commence par se pencher sur l’énigme du basculement de la politique royale de la faveur au massacre : comment expliquer le revirement de Charles IX qui, jusqu’au 22 août, manifeste toute sa confiance à l’égard de Coligny ? Plusieurs témoignages suggèrent qu’il y a eu, à la veille de la tragédie, des gestes et des paroles de la part des chefs huguenots qui ont pu être interprétés par Charles IX comme des provocations, comme une démonstration accrue d’audace : les protestants demandent instamment réparation au roi suite à l’attentat contre Coligny et menacent de faire justice eux-mêmes. Ce sont ces propos alarmants de dénégation du pouvoir qui ravivent les inquiétudes et cette attitude pressante des huguenots qui expliqueraient pour Arlette Jouanna, le brutal revirement royal. Charles IX, jaloux de son autorité et craignant un coup de force, et son Conseil, persuadé que la monarchie était mencée par la subversion huguenote, auraient acquis la conviction de la nécessité de vite châtier les coupables. C’est dans un contexte ressenti comme dangereux, que le pouvoir fait le choix de la justice extraordinaire, mettant en application les préceptes des légistes médiévaux sur la necessitas récemment réactivées par les propositions de Machiavel. La décision du 23 août a pour but le salut de l’Etat. Pour Arlette Jouanna, l’exécution des chefs huguenots n’est pas le fait de pressions extérieures : la menace d’un "putsch" catholique orchestré par les Guise ou d’une rupture diplomatique avec l’Espagne ne résistent guères à l’examen. La seule pression subie par les membres du conseil apparaît bien être celle de la peur et de la méfiance à l’égard des réformés dont les propos font craindre pour l’Etat. Le massacre des chefs huguenots doit alors être compris comme le recours à une justice préventive pour anticiper le pire.

Le désordre vient néanmoins d’ailleurs surprendre et menacer l’autorité royale : le massacre des chefs huguenots dégénère en effet en un massacre populaire de grande ampleur. C’est le temps des "fureurs catholiques" et d’une deuxième Saint-Barthélémy qui a de tout autres enjeux. Dès le matin du 24 août et au cours des jours et des semaines qui suivent, les sujets catholiques prennent, dans la capitale puis dans d’autres villes du royaume, l’initiative d’une généralisation des exécutions. Cette deuxième Saint-Barthélémy a le plus souvent été comprise comme pulsionnelle : des catholiques zélés se sont en effet alors considérés, dans ce temps d’exception, comme le bras armé de Dieu et ont entrepris, à ce titre, une œuvre purificatrice, dans une geste furieuse semblable à une transe. Arlette Jouanna contribue cependant à enrichir l’analyse de ces violences populaires en montrant qu’elles ne sont pas mues par la seule irrationalité. Elle montre que le massacre s’inscrit dans une durée et prend un tour systématique et organisé qui lui donne l’allure d’une guerre défensive et non seulement d’un déchaînement irréfléchi. C’est contre des protestants considérés comme hérétiques et pour défendre l’honneur de Dieu, mais aussi contre des ennemis malfaisants et dangereux et pour défendre leurs vies et leurs biens, que les catholiques auraient pris les armes. Toute l’originalité de l’analyse d’Arlette Jouanna repose dans la mise au jour de cet enchevêtrement des enjeux. Cette violence parisienne imprévue prend le pouvoir royal en défaut : le massacre prend un caractère rapidement insurrectionnel puisque le roi ne peut, malgré des ordres précis en ce sens, le faire arrêter. Les catholiques parisiens, conscients de la méprise initiale qui les avait portés à croire que le roi, enfin illuminé par Dieu, leur commandait l’extermination des huguenots, loin de se ranger aux ordres du roi, entrent en désobéissance, persuadés qu’il leur appartient de pallier eux-mêmes la faiblesse royale. La capitale est ainsi durant plusieurs semaines le théâtre d’une sédition ouverte et l’impuissance royale est patente. La violence se répand à l’échelle du royaume avec une vague de massacres provinciaux dont l’auteur souligne la complexité. La Saint-Barthélémy, décidée à l’horizon de la sauvegarde de l’Etat, déchaîne ainsi en réalité des pulsions de violence dans les deux camps et fait complètement trembler sur ses bases l’autorité monarchique.

Dans ce contexte, il devient très vite nécessaire pour le roi de se justifier auprès d’une opinion internationale interdite devant l’événement, et de bâtir une légitimité de l’exécution des chefs protestants. Charles IX fait pour cela appel tant aux diplomate qu’aux publicistes qui mettent en œuvre une véritable campagne de persuasion à l’échelle européenne, cherchant à justifier la Saint-Barthélémy par la raison d’Etat. C’est sur ces justifications théoriques, à relire à l’aune de la lente affirmation de l’idée d’un pouvoir royal absolu, et sur leur faillite qu’Arlette Jouanna se penche pour conclure ce second livre.


Penser l’événement

La violence comme l’apparente incongruité de la Saint-Barthélémy peuvent facilement expliquer le traumatisme qu’elle constitue pour les protestants comme pour les catholiques français. Il leur apparaît vite nécessaire de penser l’événement, d’essayer de le décrypter pour mieux l’exorciser. Ce sont ces "Déchiffrements et ripostes" que l’auteur met en lumière dans le dernier livre de cette synthèse.

C’est la lecture religieuse des faits qui est sans surprise la plus courante. Le massacre de milliers de protestants est trop exceptionnel pour être autre chose que la conséquence de la colère divine pour les contemporains. C’est dans le texte biblique que protestants comme catholiques cherchent les clefs pour interpréter l’événement. Pour les catholiques intransigeants, la colère divine s’est clairement abattue sur les protestants hérétiques qui ont divisé la Chrétienté et souillé la pureté de la foi : cette explication est largement diffusée par les libelles, poèmes, chansons qui fleurissent aux lendemains du massacre et exploitent volontiers les modèles de châtiments bibliques, tels que le Déluge. Puisant aux mêmes sources bibliques, les protestants cherchent les raison de cette ire divine dans le péché et la folie qui les ont laissés songer à une coexistence possible avec des catholiques ennemis de l’Evangile véritable. La Saint-Barthélémy est ainsi certes un châtiment qui les punit de leur aveuglement et de leurs compromissions, mais elle apparaît surtout dans le discours protestant, comme une délivrance qui doit ramener le peuple dans les voies de Dieu. Les récits de martyres contribuent dans le même sens à forger, chez les huguenots français, le sentiment d’une élection. Comme le montrent ces discours de décryptage, la Saint-Barthélémy est une étape fondamentale dans la formation d’une identité protestante forgée dans les épreuves et les persécutions sur le modèle d’Israël, peuple élu.

Mais au delà de l’épreuve subie par les protestants, c’est le royaume de France tout entier qui apparaît en souffrance dans d’autres prises de parole rétrospectives de nature plus politique. Emerge l’idée selon laquelle le massacre de la Saint-Barthélémy marque une rupture dans l’histoire du royaume et qu’il constitue le paroxysme d’une guerre fratricide. Au delà de la lecture religieuse, les ouvrages rédigés par ceux que l’on appelle bientôt les "monarchomaques", remettent en question les institutions du royaume et le pouvoir absolu, dénoncent la tyrannie et l’arbitraire qui règnent en France. On retrouve des contestations du même ordre dans la bouche de nobles "Malcontents" selon lesquels la Saint-Barthélémy a été ordonnée par le roi pour éliminer les lignées nobles les plus prestigieuses, garantes des anciennes lois du royaume. Nombre de leurs écrits réaffirment le rôle traditionnel de la noblesse et vont à l’encontre de l’idée d’une puissance royale absolue. Cette opposition de nature politique au pouvoir royal absolu, qui trouve des partisans chez les protestants comme chez les catholiques, fait de la Saint-Barthélémy un événement fédérateur qui devient le flagrant symbole d’une tyrannie à combattre. Le combat déborde la seule littérature à l’occasion de la cinquième guerre de Religion dont Arlette Jouanna rappelle la genèse et qui doit permettre à ces "Politiques" d’établir une monarchie rénovée garantissant la liberté aux sujets des deux confessions.

La mort de Charles IX, qui succombe le 30 mai 1574 des suites de la tuberculose, réveille la fièvre de lectures spirituelles du cours de l’histoire : catholiques comme protestants recherchent avidement dans cet événement les signes permettant de dévoiler le véritable sens des tueries de la Saint-Barthélémy. Les plus intransigeants des deux camps lisent triomphalement dans cette mort sanglante la damnation d’un roi hérétique ou au contraire le martyr d’un souverain se sacrifiant pour ses sujets. Grâce à des exemples éclairants, Arlette Jouanna explique combien cette controverse sur la mort du roi, que les polémistes mettent en relation avec la question de la responsabilité du souverain dans la Saint-Barthélémy, contribue au lent processus de sacralisation de la personne royale qui trouve sa pleine expression à la fin du siècle suivant. Evoquant la figure d’Henri IV, elle conclut que la dimension théologique sans précédent du pouvoir qui est alors le sien, doit être comprise à l’horizon de l’ébranlement de l’autorité monarchique durant les guerres de Religion et dont la Saint-Barthélémy constitue le paroxysme.

Revenant en conclusion sur le titre de la collection dans laquelle s’insère son ouvrage, Arlette Jouanna explique que la Saint-Bathélémy est bien "une journée qui a fait la France", qui a bouleversé le royaume du point de vue religieux comme politique. Alors que dans les années 1560, le devenir religieux du pays pouvait apparaître incertain, la Saint-Barthélémy signe définitivement la fin du rêve réformé d’une conversion de tout le royaume pour ouvrir le temps des abjurations et de l’exil. Elle a des conséquences politiques tout aussi importantes puisqu’elle fait violemment émerger la question de la nature du pouvoir royal, de la raison d’Etat, de la sacralisation de la personne royale. En entraînant une dramatisation des débats, cet événement inédit contribue à la clarification des positionnements et participe à l’avancée de la réflexion sur des notions aussi essentielles que celles de citoyen, d’autonomisation du politique, de tolérance ou de garantie des gouvernés contre l’arbitraire.

Dans un ouvrage toujours clair, Arlette Jouanna parvient à proposer un éclairage nouveau sur les mystères de la Saint-Barthélémy et à insérer l’événement dans le temps long de l’histoire des idées, des représentations et des pratiques politiques. Son ouvrage dépasse largement, à ce titre, grâce à sa précision, à l’attention portée aux sources et à ses propositions novatrices, l’horizon de la seule synthèse.