Ouvrage de synthèse en cognition sociale, ce livre intéressera les cognitivistes et psycho-sociologues, mais aussi (et peut-être surtout car ce sera une découverte pour eux) les psychiatres, psychologues et psychanalystes.

Vingt-quatre ans après la première publication de Susan T. Fiske et Shelley E. Taylor sur la cognition sociale, à propos duquel peut-on lire dans la préface que l’ouvrage avait été estimé n’être qu’un gadget par les sceptiques, pas assez social pour la psychologie sociale pas assez cognitif pour les cognitivistes, voici le second opus de 2007 et traduit en français l’an dernier et qui rend compte des avancées des neurosciences sociales, et annonce un champ de recherche qui devrait se développer : les neurosciences affectives socio-cognitives.
Ainsi, après une introduction à la cognition sociale, les auteurs proposent une première partie consacrée aux concepts de base en cognition sociale : les modes duaux en cognition sociale, de l’attention et de l’encodage, de la représentation en mémoire. La seconde partie est consacrée au "soi en cognition sociale" avec, entre autres, le concept de soi, les schémas de soi, l’estime de soi, la culture et le soi mais aussi les bases neuronales des perceptions de soi. On y lit également des parties consacrées au besoin d’exactitude, de cohérence, d’amélioration, et de promotion de soi comme par exemple l’affirmation de soi. Suivent des chapitres intitulés "les processus attributionnels", "heuristiques et raccourcis mentaux", "structures cognitives des attitudes", "traitement cognitif des habitudes", "les stéréotypes – cognition et biais", "les préjugés", "de la cognition sociale à l’affect" et "de l’affect à la cognition sociale" et "comportement et cognition".
Bien loin d’être un ouvrage destiné aux spécialistes des neurosciences, lesquels y trouveront bien évidemment un savoir intéressant avec plus de 400 pages denses, des références abondantes avec plus de 1200 auteurs cités et plus une centaine de pages de bibliographie, ce gros volume qui peut se lire comme un dictionnaire intéressera les "psys". En effet, à l’heure où s’estompent les guerres de chapelles prétendant détenir "la" vérité (unifocale) du sujet et la seule façon sérieuse d’y répondre, les psychiatres-psychologues-psychanalystes qui regardent autour d'eux ce que font leurs voisins des neurosciences cognitives trouveront dans cet ouvrage quelques billes supplémentaires bien intéressantes. Aux côtés de la mise en perspectives de la Théorie de l’Attachement avec la psychanalyse   , des neurosciences et de la psychanalyse, ou encore le regard de la biologie sur les passions   , cet ouvrage de cognition sociale vient nous éclairer d’une façon très abordable sur le concept de soi, l’estime de soi, l’émotion, la culpabilité, l’anxiété, les préjugés (raciaux, sexuels etc.), l’humeur, la mémoire, l’autoritarisme etc.