Un ouvrage remarquablement documenté qui permet d'appréhender la Bible dans toute sa dimension culturelle.

Si la Bible se révèle l’œuvre la plus lue et la plus traduite au monde, elle reste néanmoins difficile d’accès : les différentes strates de rédaction, la diversité des genres littéraires, la complexité théologique de certains textes ainsi que le contexte culturel rendent l’interprétation du texte biblique parfois peu aisée. Qui veut ainsi appréhender, ne serait-ce que partiellement son sens, doit accepter de s’immerger dans un univers antique, à la croisée des civilisations égyptiennes, mésopotamiennes, assyriennes et très éloigné de notre vision occidentale du monde. Or, une telle immersion, en prise directe avec le texte biblique, demeure périlleuse si l’on ne recourt pas à des livres-relais tels que les travaux d’exégètes ou les dictionnaires de la Bible censés guider le lecteur dans les méandres du corpus biblique.


Un dictionnaire remarquablement documenté


Le présent ouvrage, Le grand dictionnaire de la Bible, paru aux éditions Excelsis    pour la première fois en 2004   , faisant ici l’objet d’une seconde édition, répond précisément à  cette attente. Les quelque 2100 articles, rédigés par une équipe internationale de près de 170 spécialistes   , couvrent des domaines aussi variés que l’archéologie, la géographie, les arts, l’architecture, la Bible et son histoire, les civilisations du Proche-Orient ancien et de l’Egypte en passant bien sûr par les thèmes, livres et personnages de la Bible. Les articles sont accompagnés de 70 cartes (en noir et blanc), de 40 plans, schémas et illustrations et de 60 tableaux généalogiques, chronologiques et récapitulatifs ainsi que d’une sélection bibliographique   . Le lecteur trouvera également à la fin de l’ouvrage un index très détaillé des entrées et des principaux sujets, peuples et personnages ainsi qu’une liste des cartes, illustrations et tableaux. Mentionnons enfin la présence au début du dictionnaire de très utiles tables de transcriptions de l’hébreu et du grec.
 

Un précieux éclairage sur le contexte culturel de la Bible


Ce qui fait l’originalité et l’intérêt de ce dictionnaire, c’est la présence d’articles qui excèdent le seul domaine théologique ou biblique. Ainsi, aux côtés d’articles correspondant à des figures imposées ("Pentateuque", "Moïse", "Jésus-Christ", "jugement", "résurrection", "messie"…), le lecteur trouvera certaines entrées, rarement présentes dans d’autres dictionnaires bibliques, qui éclairent avec bonheur le contexte culturel  de la Bible : on pense notamment  aux articles consacrés aux "cosmétiques et parfumerie", "herbes et épices", "bijoux et pierres précieuses" (avec un tableau des pierres précieuses et semi-précieuses rencontrées dans les différents livres de la Bible) ou encore à l’article "peaux de dauphin" qui nous rappelle qu’à l’époque vétérotestamentaire, la peau de dauphin était précieuse et qu’elle servit à couvrir la tente du tabernacle et l’arche   . On peut également  évoquer, dans l’article "déluge", le très instructif tableau récapitulatif des données archéologiques sur les inondations majeures des diverses villes de la Mésopotamie (Kish, Our, Shourouppak) aux IV-IIIe av. J.C.


On l’aura compris : Le Grand Dictionnaire de la Bible, par la variété de ses articles et la précision de ses références (bibliques ou autres), constitue un précieux outil de travail pour le chercheur et un passionnant lieu de découverte de l’univers biblique pour les autres. Précisons que cet ouvrage correspond à une série d’articles colligés et non pas à un travail de synthèse placé sous le patronage d’un ou de plusieurs spécialistes. De fait, le contenu des articles, comme le rappelle la préface, relève de la seule responsabilité des auteurs. Le lecteur pourra être ainsi surpris de trouver, dans l’article consacré au "chameau", des assertions en contradiction avec certaines études archéologiques récentes. K.A. Kitchen (professeur émérite d’égyptologie et chercheur honoraire à l'Université de Liverpool) considère en effet dans l’ouvrage que la domestication du chameau, attestée par certaines données archéologiques   , est effective dès le  IIe millénaire av. J.C. De tels propos entrent en contradiction avec les affirmations de l’archéologue Israël Finkelstein selon lesquelles la domestication du chameau, évoquée en Gn 37, 25, n’a eu lieu qu’au milieu du Ier millénaire av. J.C.   . Cela dit, on sait que l’interprétation des données bibliques reste très souvent difficile et c’est un autre mérite de cet ouvrage que de porter sur le devant de la scène la richesse et la complexité du débat exégétique

 

Adresse du site Internet de l’éditeur : www.xl6.com.