Nous apprenons le décès du philosophe Daniel Bensaïd à l’âge de 63 ans. Représentant éminent de la tradition trotskiste, il s’éteint au terme d’une vie d’engagements et de combats politiques toujours recommencés. Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud, membre actif de la Jeunesse Communiste Révolutionnaire (JCR) aux côtés de ses amis Henri Weber et Alain Krivine lors des événements de mai 1968, puis théoricien de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), et du jeune Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), il ne dissocia jamais pensée théorique et action militante.


Sans cesse indigné par les compromissions de la gauche de gouvernement et le renoncement des intellectuels qui la soutiennent, il ne cessa de plaider en faveur d’une gauche critique, radicale et soucieuse de son histoire. Formé à la politique dans les bouillonnantes joutes verbales et luttes sociales des années 1960, il voulut croire encore et toujours à la possibilité de la révolution. Son internationalisme, produit des espérances tiers-mondistes de sa génération, l’amena à accompagner le mouvement altermondialiste né au Forum Social de Porto Alegre.


Longtemps professeur à l’université Paris-VIII , Daniel Bensaïd nous laisse une œuvre de théorie politique et philosophique dense, largement inspirée d’une lecture attentive de Karl Marx et de Walter Benjamin. Ses mémoires, Une Lente Impatience, constituent un très beau témoignage d’une vie de militant entièrement dédiée à la  politique et portée par une foi inébranlable dans la capacité des hommes à transformer la société

 

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