Quatre ans après la tribune de Jean-Noël Jeanneney dans le Monde dénonçant le projet de bibliothèque numérique et universelle de Google et appelant les bibliothèques européennes à la résistance, la bibliothèque nationale de France serait en passe de faire appel aux services du géant californien pour numériser une partie de son fonds tombé dans le domaine public.


Les services proposés par Google présentent les avantages d’être rapides et gratuits aux yeux de la BNF désormais dirigée par Benoît Racine (moins virulent que son prédécesseur sur la question) et en y faisant appel, la BNF rejoindrait les 29 autres bibliothèques prestigieuses collaborant avec Google (parmi lesquelles, entre autres, celles d’Harvard, de Stanford et la fameuse Bodleian library de l’université d’Oxford).


Néanmoins cette information relayée en premier par la version papier de la Tribune du mardi 18 août (qui annonçait la fin du rapport de force entre le géant américain et le chef de file de la résistance des bibliothèques européennes en titrant "Google a gagné") reste à prendre au conditionnel ; les deux protagonistes en n’étant qu’au stade de la négociation.


Par ailleurs, même si un tel partenariat est à l’ordre du jour, le débat est loin d’être enterré ; les tensions entre Google et un groupe de bibliothèques et d’éditeurs sont toujours présentes et certaines alternatives (bien que moins bien développées que Google Books) existent ; Gallica par exemple   .


Enfin, la firme de Mountain View n’a pas fini de faire parler d’elle puisque se tiendra à la rentrée son audience devant un tribunal qui déterminera si, oui ou non, elle sera habilitée à vendre des ouvrages numérisés.

A lire sur ce sujet :
*Alain Beuve-Méry, « Google, l’utopie du livre pour tous », Le Monde, 21 août 2008.