Alex Ross revient dans un article du New Yorker sur l'oeuvre de Philip Glass, "sans aucun doute le plus célèbre compositeur de musique classique vivant aux Etats-Unis. Il est même probablement le seul" écrit-il. Ross souligne que Glass ne reçoit pas, pour autant, les mêmes honneurs que certains de ses collègues. Ainsi, le compositeur a eu 70 ans le 31 janvier 2007, mais aucune rétrospective ou cérémonie n'a été organisée à cette occasion. Pourquoi un tel désamour? L'article revient sur sa musique, et montre que le manque d'originalité que l'on peut ressentir à l'écoute de ses oeuvres peut expliquer en partie le désintérêt relatif dans lequel évolue le compositeur. La musique de Glass peut aussi bien résonner dans les murs du Carnegie Hall que dans les salles de cinéma et les concerts de David Bowie. Les amateurs se demandent donc si cette profusion de travaux n'est pas néfaste à la qualité du travail, et si l'écriture ne perd pas en originialité.

Cette année, deux travaux de Glass ont été créés aux Etats-Unis : Appomattox, un opéra en deux actes et Book of Longing un cycle de chansons de 100 minutes basé sur les textes de Leonard Cohen. En dépit d'une impression de déjà-vu qui accompagne l'auditeur à certains moments des oeuvres, A. Ross considère que celles-ci placent leur compositeur bien au-dessus du lot des compositeurs américains contemporains. L'auteur espère voir là une renaissance que les mélomanes attendaient depuis "Einstein on the Beach".

Il souligne aussi la modestie du personnage, son engagement en faveur des jeunes compositeurs, et sa philosophie de la musique, qu'il situe aux antipodes des Romantiques. Le message qui se dégage de l'oeuvre de Glass serait celui-ci : "arrêtez de rêver à Beethoven et faites en sorte que votre musique soit jouée".