Le 25 octobre 2008, le livre numérique a fait son entrée sur le marché français grâce au Reader de Sony. La Fnac, qui a obtenu un accord d'exclusivité de six mois pour la commercialisation de ce produit, vient de publier une enquête sur le profil, les motivations d'achat, les usages et les attitudes des acheteurs du Reader. Bien qu'exclusivement centrée sur le livre de Sony, cette étude fait néanmoins un bilan sur les débuts du livre numérique en France, avec ses points forts et ses faiblesses.

Du 25 février au 2 mars 2009, La Fnac, assistée par l'institut de sondage Harris Interactive, a donc enquêté, via des questionnaires Internet, auprès de 400 clients ayant acheté le Reader. Les résultats de cette étude révèlent que l'acheteur du livre numérique de Sony est "majoritairement masculin", âgé de plus de 46 ans et se présente initalement comme un "gros lecteur". Les "romans et nouvelles" arrivent en tête des genres littéraires téléchargés, suivis des "policiers et thrillers". Concernant la partie technique du Reader, 59% sont satisfaits par les prouesses de l'appareil ; les clients interrogés évaluent par ailleurs très bien le confort de lecture de ce livre numérique.

Les résultats de l'enquête menée par la Fnac montrent également que le prix et le choix des ouvrages téléchargeables sont jugés "insatisfaisants pour 80% des personnes interrogées". Bien que les éditions Hachette proposent aujourd'hui plus de 2000 ouvrages numérisés, toutes les maisons d'édition ne parviennent pas à suivre ce mouvement et montrent une réticence certaine à numériser l'ensemble de leurs ouvrages du fait, notamment, d'une législation qui tarde à se mettre en place. Peu exhaustif, limité à certains ouvrages, le catalogue des oeuvres numériques ne donne pas encore accès "aux nouveautés concomitantes avec les sorties papier" ; aujourd'hui, les utilisateurs du livre numérique ne peuvent donc jouir pleinement de leur appareil.

Par ailleurs, 75% des personnes interrogées affirment que "le livre numérique devrait être en moyenne 40% moins cher qu'un livre papier" ; bien qu'une baisse du livre numérique par rapport au livre papier soit envisagée et souhaitée par les éditeurs comme par le ministère de la Culture, il est cependant peu probable qu'une telle différence de prix puisse être appliquée

 

 

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