Quelques jours après le lancement des États généraux de la presse, Bertrand Pecquerie, directeur du World Editors Forum (qui représente les rédacteurs en chef et les autres responsables éditoriaux) publie "à titre personnel" une tribune dans Le Monde et conteste le bien-fondé de cette "mise en scène".


Un "État-Zorro sauveur de la presse"

Bien que l’intention de se préoccuper du devenir de la presse et des difficultés qu’elle traverse soit louable, la place de l’État, à la fois  "juge et partie", "donneur de leçons", est responsable de différentes erreurs dans l’organisation de ce Grenelle, estime Bertrand Pecquerie.

Le premier échec, selon lui, vient de ce qu'un tel événement aurait dû être l'initiative du milieu de la presse et non de l'État. Il dénonce également un diagnostic erroné : l’identification d’une "crise de la demande", alors que c’est à l’offre qu’il faut s’attaquer, avec aujourd’hui une innovation en panne et un État français qui institue avec sa presse une relation de dépendance.


Développer la "démocratie du XXIème siècle"

Cependant, la parole de Bertrand Pecquerie ne se résume pas à une simple condamnation. Il dégage quelques pistes qui, selon lui, auraient dû guider la réflexion.

Pour lui, le défi de ces prochaines années sera de "favoriser l'émergence du pluralisme sur Internet et les nouvelles plates-formes numériques".  Plus généralement, il s’agira aussi de développer l’innovation et la diversité dans l’offre proposée sur Internet ou en presse écrite. Dans la lignée de nos voisins européens, améliorer le rapport quantité/qualité/prix de nos journaux est une urgence, tout comme l'ouverture de la France à d’autres grands groupes, à l’heure où notre modèle national est "à bout de souffle"


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