Sous le titre "Élections américaines : le réveil de l'intolérance morale", Nicole Bacharan décrypte dans le Figaro le choix de John McCain de retenir comme colistière du ticket républicain Sarah Palin. La désignation d'une femme très conservatrice n'est en effet pas anodine. On l'a déjà dit, c'est d'abord la première femme candidate à la vice-présidence chez les républicains (qui s'oppose à la première candidature d'un métis à la présidence), et ensuite elle est jeune (comme Obama). Mais il ne faut pas s'arrêter là. Bien sûr ces symboles sont importants, reste que l'essentiel est ailleurs : "rallier à John McCain l'ultra-droite chrétienne", électorat indispensable à la victoire républicaine (entre le tiers et la moitié des voix que Georges Bush a obtenues en 2000 et 2004 étaient d'origine évangélique). En effet : "Sarah Palin est une chrétienne ultraconservatrice, partisane de l'enseignement du créationnisme (qui réfute la théorie de l'évolution), militante antiavortement acharnée ; elle soutient les programmes qui prônent exclusivement l'abstinence auprès des adolescents et ignorent la contraception (hypocrisie dont sa fille se trouve aujourd'hui la première victime)." Visiblement, le message semble entendu : les ultra-conservateurs seraient "au-delà de l'extase". Nul doute, dès lors, que l'élection présidentielle américaine soit "devenue un test in vivo de l'état réel de la société américaine"...
* Nicole Bacharan, "Élections américaines : le réveil de l'intolérance morale", Le Figaro, 02.09.2008
* À lire également sur nonfiction.fr :
- L'Amérique de George Bush : premier bilan.
- La critique du livre de Denis Lacorne, De la religion en Amérique (Gallimard), par Arthur Goldhammer.
