Alors que le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov, a annoncé hier soir le retrait complet des forces russes présentes en Géorgie, les analyses de la crise qui agite le Caucase vont bon train. Qu'il s'agisse des origines du conflit, des parallèles historiques et de l'attitude souhaitable des Occidentaux, les universitaires proposent des réponses divergentes. On pourra ainsi trouver, par exemple, sous la plume d'Alain Besançon (Le Figaro du 19.08.08) ou de Françoise Thom (Le Monde du 20.08.08) une critique très vive de la politique extérieure de la Russie inscrite dans la continuité de l'URSS (et comparée à certains égards à l'attitude d'Hitler par Françoise Thom), doublée d'une exhortation adressée à l'Occident de "se débarasser de [sa] culpabilité débilitante" afin de s'opposer clairement aux ambitions russes qui seules porteraient la responsabilité de la situation actuelle.

Dans un entretien accordé au Nouvel Observateur (21.08.08), Pierre Hassner, livre un point de vue plus large et plus complexe sur les causes de la crise et sa signification, mais regrette également l'insuccès de l'Europe et des États-Unis à apporter une réponse adéquate à la Russie, même si la première responsabilité du conflit revient à la Géorgie. Pierre Hassner nuance ainsi fortement les analyses présentées ci-dessus, insistant sur les torts partagés des deux camps en présence. On retrouve également ce propos dans la tribune de Mark Almond (Le Monde du 21.08.08), qui compare davantage la situation actuelle à la guerre des Malouines qu'à un épisode de la guerre froide, et semblant plutôt inviter les Occidentaux à ne pas se mêler... des affaires des autres.