Une nouvelle tentative de rectifier les discours erronés sur le phénomène migratoire assortie d'une série de propositions pour une politique migratoire alternative.

Plusieurs livres destinés à un large public se sont déjà attelés à la réfutation des idées fausses concernant les migrations (on peut mentionner, parmi les parutions récentes, celles de Catherine Wihtol de Wenden et de François Héran). Le dernier en date, qui déconstruit méthodiquement soixante d'entre elles, est une production des États Généraux des Migrations (EGM), qui réunissent un grand nombre d’associations engagées aux côtés des personnes migrantes et qui œuvrent pour un changement radical de politique migratoire.

Les différentes parties du livre s’attachent chacune à un ensemble d’idées erronées et répandues, portant sur les caractéristiques des migrants — autrement plus diverses que l'on croit —, sur l’importance du phénomène migratoire et les raisons habituellement invoquées pour l’expliquer, ou encore sur les menaces que les migrants sont supposés représenter pour notre identité, notre sécurité ou encore notre bien-être économique. 

Les auteurs rappellent, par exemple, que la moitié des migrants sont des femmes, qui, de plus en plus, migrent seules ou avec des enfants, ou encore que leur niveau d’instruction est de plus en plus élevé.

Ils rappellent encore que les étrangers ne prennent pas le travail des Français, puisque les emplois augmentent avec la population, et qu'ils ne vivent pas au crochet de la sécurité sociale, car s'ils bénéficient d'aides, ils y contribuent, de façon non négligeable, par les impôts et les charges qu'ils payent.

La quatrième partie de l'ouvrage critique la politique de fermeture des frontières mise en œuvre au niveau européen et les aberrations de ses différents volets, et notamment l’externalisation de la surveillance des frontières et du tri des migrants à des pays tiers, souvent peu recommandables, de départ ou de transit. Le livre décrit cette politique comme (très) coûteuse, inefficace et faisant peu de cas de la vie des migrants.

La cinquième et dernière partie plaide finalement pour un changement de modèle radical, qui ferait le choix de l’ouverture des frontières et de l’accueil inconditionnel des migrants, en démontant les arguments qu’on lui oppose généralement (« C'est impossible... »). Les auteurs renvoient également au Cahier des alternatives rédigé par les États généraux, qui présente des actions souvent déjà expérimentées au niveau local, qui sont autant de pistes pour mettre en œuvre un meilleur accueil des exilés.