Dans ce deuxième volet d’un examen critique des recherches post-coloniales, François Rastier précise les révisions de l’histoire qu’elles imposent.

À partir de publications récentes et de projets de recherche en cours, cette étude souhaite évaluer les prétentions scientifiques des concepts de « genre » et de « race » au sein des recherches postcoloniales. En France, elles sont financées et soutenues notamment par le CNRS et l’Agence Nationale pour la Recherche. Faut-il chercher à caractériser le prétendu retard français en la matière ? Au-delà même des questions académiques, la question des standards scientifiques s’impose, dès lors que les revendications idéologiques font fi de la complexité des objets de recherche, des principes méthodologiques, sans même évoquer les normes du discours rationnel.

Sous le titre général « Sexe, race et sciences sociales », l’étude se décompose en quatre livraisons : (1) Sexe, race et CNRS, (2) Révisions historiographiques, (3) Enjeux managériaux et politiques, (4) Contre les sciences de la culture. En voici la deuxième partie.

 

Interrogations des historiens

La première section de cette étude analysait notamment un ouvrage collectif paru aux Éditions du CNRS et préfacé par son Président : Sexualité, identité & corps colonisés. L’ouvrage fait une large place aux rapports sexuels interraciaux. En quoi par exemple la pornographie interraciale américaine actuelle, qui fait l’objet d’un chapitre majeur, éclairerait-elle la colonisation européenne depuis cinq siècles ? Cela semble acquis pour les auteurs de Sexualité, identité & corps colonisés.

Cependant, de longue date, des historiens spécialistes de la colonisation ont critiqué les simplifications des théoriciens décoloniaux. Ceux-ci gardent notamment le silence sur l’histoire de l’esclavage, de l’Antiquité à nos jours, pour ne retenir que l’esclavage occidental à l’époque coloniale. Leur silence s’étend aux mouvements abolitionnistes, qui ont pourtant rencontré le succès, et même à la Guerre de Sécession, pourtant remportée par les abolitionnistes. Le 22 mai 2020, jour anniversaire de l’abolition de l’esclavage, des militants décoloniaux ont détruit des statues de Victor Schœlcher à Fort-de-France, alors même qu’il fut le promoteur du décret d’abolition en 1848 ; puis ce fut le tour de la Guadeloupe et de la Guyane. Sa couleur l’aurait-elle condamné ?

Enfin, le silence s’étend à l’esclavage moderne, toujours présent dans des pays islamistes comme la Mauritanie ou l’Arabie Saoudite. Pour ce qui concerne la colonisation, les colonisations non occidentales, ottomane, japonaise, chinoise notamment, sont si rarement évoquées qu’un critère racial implicite semble à l’œuvre dans la définition même de l’objet d’étude : il n’y aurait de véritable colonisateur que blanc, donc les blancs seraient par essence colonisateurs.

Il ne s’agit pas seulement ici de différences d’appréciation : en 2006, le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) a mené campagne pour faire interdire le livre d’Olivier Pétré-Grenouilleau, Les Traites négrières. Essai d’histoire globale   , qui avait le mérite de synthétiser des recherches reconnues et des faits établis, mais s’écartait du paradigme racialiste. Les attaques contre cet auteur, dont la suspension pour « révisionnisme » fut exigée, ne sont pas restées isolées, et en 2020 l'historienne Virginie Chaillou-Atrous a à son tour été dénoncée, notamment par le même CRAN, pour « néocolonialisme », au motif que cette « femme blanche», et pire encore « nantaise », avait obtenu un poste universitaire à l’Université de La Réunion pour y enseigner l’histoire de l’esclavage. Elle a dû renoncer à son poste, mais a porté plainte pour diffamation. Olivier Pétré-Grenouilleau est également nantais et à ce titre suspecté d’être complice des traites. Il avait eu le tort d’étudier non seulement la traite occidentale, mais la traite orientale, de l’Afrique vers l’Orient, sans oublier l’esclavage en Afrique même, et de relever que la traite occidentale a compté pour un quart environ de l’ensemble. Cela était connu depuis les travaux de l'historien africain Dia Kité. Aussi Olivier Pétré-Grenouilleau rappellait : « La traite n'est pas une histoire en noir et blanc »   .

Des historiens importants ont de longue date soulevé des objections touchant les biais de l’histoire décoloniale. Prenons l’exemple d’Olivier Le Cour Grandmaison, auteur du chapitre « Hygiène coloniale, sexualité et métissage » dans Sexualité, identité & corps colonisés. Son ouvrage Coloniser, Exterminer (Fayard, 2005) fut l’objet de critiques vigoureuses. Pour Emmanuelle Saada, cet ouvrage « s'ancre dans un refus de l'histoire » et « néglige les dynamiques historiques, uniformise les longues et complexes relations entre la France et l'Algérie »   .

Les historiens Gilbert Meynier et Pierre Vidal-Naquet lui ont aussi consacré un long article publié dans la revue Esprit, où ils fustigent les infractions à la méthode historique de cet auteur, et relèvent chez lui une propension à ne retenir « de ses lectures que ce qui conforte ses thèses et nourrit ses stéréotypes. » : « À le lire, on ne peut s'empêcher de poser la question : un sottisier peut-il tenir lieu d'œuvre de réflexion et de synthèse historique ? (...) Assimiler peu ou prou le système colonial à une anticipation du IIIe Reich, voire à un ’’précédent inquiétant” d'Auschwitz, est une entreprise idéologique frauduleuse   .

Le Cour Grandmaison publia aussi De l'indigénat. Anatomie d'un « monstre » juridique : le droit colonial en Algérie et dans l'empire français (La Découverte, 2010). Selon l’historienne Isabelle Merle, dans cet ouvrage, le « caractère expéditif » de l'analyse passe « sous silence les contradictions, contestations, tensions qui caractérisaient aussi ce régime colonial » et empêche de voir les caractéristiques de la « gestion républicaine des populations colonisées [qui] se caractérise précisément par une tentative de normalisation de l’usage de la force »   .

Les objections des historiens n’ont pas reçu de réponses relevant du débat scientifique. Ainsi, après la publication de La Fracture coloniale (La Découverte, 2005), un premier ouvrage collectif dirigé par Nicolas Bancel et Pascal Blanchard (ensuite premiers directeurs de Sexe, race et colonies), Daniel Lefeuvre publia à l'automne 2006 Pour en finir avec la repentance coloniale (Flammarion). Bancel et Blanchard publièrent une réponse, sans pour autant contredire les arguments de Lefeuvre, mais en l’accusant d’être politisé et en se contentant de citer Catherine Coquery-Vidrovitch (auteur également très critique à l’égard de Pétré-Grenouilleau) : « ce que prouve ce pamphlet, c'est l'inculture de son auteur concernant la colonialité ». Depuis, les militants décoloniaux éludent de fait le débat historique. Jean-Pierre Chrétien, spécialiste de l'Afrique des Grands Lacs, l'anthropologue Jean Copans et le politiste Romain Bertrand analysèrent ce silence sur le fond dans « Pour en finir avec la repentance coloniale : l'aphasie des idéologues de la fracture »   .

Intersectionnalité providentielle

Les mêmes axiomes idéologiques s’appliquent à la race et au sexe, selon la théorie de l’intersectionnalité qui pose que les mêmes discriminations s’appliquent en même temps, et pour les mêmes raisons. Ainsi l’historienne Aurélia Michel, auteur d’Un monde en nègre et blanc. Enquête historique sur l’ordre racial (Le Seuil, 2020) affirme : « Historiquement, le procédé raciste qui consiste à justifier l’esclavage par le biologique, au début du XIXe, est contemporain des lois sur l’état civil qui conditionnent la domination sexiste. De la même manière que les Noirs sont devenus naturellement nègres à cette époque, les femmes sont devenues biologiquement femmes par l’inscription du sexe social à la naissance, la mise en place des règles de la filiation, de la paternité et du mariage ». Négligeant que le début du XIXe est aussi, dans toute l’Europe, celui des grands mouvements abolitionnistes, en Angleterre tout d’abord, l’auteur fait l’impasse, comme la plupart des essayistes décoloniaux, sur les Lumières, la prise de position des Encyclopédistes, l’action de la Société des amis des Noirs, et l’abolition de l’esclavage votée par les révolutionnaires en 1794. Le XIXe est le siècle des abolitions, même par les colonisateurs, qui promouvaient d’autres formes d’exploitation. À la fin du siècle, ils ferment de grands marchés aux esclaves : ce fut le cas par exemple de celui de Tunis par le Protectorat français, ou celui de Khiva par le régime tsariste en 1873, celui de Kano par les Britanniques en 1900.

Mais quel rapport entre race et sexe ? Pour justifier la confusion entre race et sexe, il fallait bien une concomitance, appelée par la théorie de l’intersectionnalité, comme si un même complot fomentait le racisme et le sexisme. Le monde historique n’est pas si simple qu’on puisse le décrire « en nègre et blanc », au prix de confusions entre colonialisme et esclavagisme, et même entre sexisme et racisme. Sauf à promouvoir la conception radicalement foucaldienne de la Domination qui s’exercerait sans partage et partout, par de mystérieuses concomitances qui justifient la théorie de l’intersectionnalité.

On ne sait pourquoi l’inscription du sexe social à la naissance ferait devenir les femmes « biologiquement femmes » : ne l’étaient-elles pas avant cette inscription ? Ou dans sa toute-puissance l’état-civil nous « crée homme et femme » à l’instar de l’Éternel dans la Genèse ? L’inscription du sexe à la naissance remonte à la création des Etats antiques, et les lois sur la filiation et l’alliance ne sont pas plus des innovations de Napoléon que celles du roi de Babylone Hammourabi   . Bref, notre historienne a raison d’évoquer une rupture au XIXe siècle, à condition de préciser « avant l’ère chrétienne », pour désigner le moment où naquit Hammourabi.

Le retour du racisme scientifique

Prenons enfin quelque recul historique à l’égard du racisme scientifique. Alors qu’au long du XIXe siècle, l’anthropologie physique s’était évertuée à catégoriser des races par toutes sortes de mesures, en crâniométrie notamment, en raison des variabilités individuelles, elle vit ses hypothèses infirmées et connut une crise, si bien qu’en 1891, Paul Topinard, pourtant successeur de Broca, tenant des mesures crâniennes, pouvait affirmer : « la race n’existe pas ». « La race n’existe pas dans l’espèce humaine (…) Elle est le produit de notre imagination (…) Les hommes semblent ne présenter que des variations individuelles »   . En 1922, l'anthropologie autrichien Felix von Luschan, résumait : « Toutes les tentatives pour découper l’humanité en groupes artificiels en se fondant sur la couleur de la peau, la longueur ou la largeur du crâne ou le type des cheveux, etc., se sont totalement fourvoyées »   .

De nos jours, en 2019, Éric Fassin intitule pourtant un article-manifeste « Le mot race – Cela existe » (AOC, 10 avril 2019). Que s’est-il donc passé ? À la fin du XIXe siècle, le darwinisme social prit le relais de l’anthropologie physique, pour réintroduire les inégalités psychiques là où les inégalités anatomiques se révélaient évasives. Francis Galton publiait dès 1869 Hereditary Genius, puis élaborait une théorie de l’eugénisme ; et son disciple Karl Pearson, titulaire de la chaire d’eugénisme à l’University College de Londres, adoptait les théories du quotient intellectuel dues à Alfred Binet puis Wilhelm Stern.

Cependant, les inégalités psychiques entre individus n’excluaient pas les différences de mentalités entre groupes sociaux. Les mentalités purent même primer dans la définition des races : ainsi Hitler pouvait-il déclarer que les Juifs sont une « race mentale » (geistige Rasse), dans un propos du 13 février 1945 recueilli par Martin Bormann. Il voyait même là une preuve de la supériorité de l’esprit sur la matière.

Aussi, loin de s’opposer au racisme biologique, le racisme idéologique peut-il en devenir le complément, voire le couronnement idéal. Par exemple, Martin Heidegger, en qualité de recteur, demanda avec succès la création d’une chaire d’hygiène raciale ; mais il méprisait toutefois la biologie trop bourgeoise à ses yeux : la mentalité des Juifs, leur « tenace habileté à compter », leur « prédisposition à la criminalité planétaire » l’emportait évidemment sur les critères trop incertains du racisme biologique.

À chaque identité raciale correspondrait ainsi une mentalité qui prime sur tout critère biologique, devenu secondaire. Il suffira aux idéologues décoloniaux de réaffirmer l’existence de races mentales (et non biologiques) pour prétendre qu’ils ne sont pas racistes, puisqu’ils inversent explicitement les hiérarchies coloniales de jadis. Ainsi le sociologue Éric Fassin écrit-il : « Dire de personnes qu’elles sont ’’blanches’’ (ou ’’non-blanches’’), ce n’est donc nullement revenir à la race biologique. Au contraire, c’est les caractériser, non par leur couleur de peau, mais par leur position sociale. Ainsi, quand on étudie la ’’blanchité’’, l’abstraction du concept protège d’une vision substantialiste (’’les Blancs’’) »   .

Or la « blanchité » résulte précisément de la substantification de l’adjectif blanc et a pour fonction de l’essentialiser : c’est donc un pur fantasme substantialiste, malgré la dénégation de l’auteur. La formule position sociale semble certes conférer une caution « de gauche » à l’inégalité. Comme en outre une dénégation temporaire affecte la race biologique, elle peut se métamorphoser et se politiser en « race sociale » : un blanc miséreux sera un dominant, un non-blanc richissime sera un dominé.

On reconnaît là la théorie du privilège blanc, formulée en 1989 par Peggy McIntosh dans un article jugé pionnier : « White Privilege: Unpacking the Invisible Knapsack »   . Elle découvrait ceci : « Comme personne blanche, j’ai réalisé qu’on m’avait dit que le racisme était quelque chose qui désavantageait d’autres personnes, mais on m’avait enseigné aussi à ne pas voir un de ses corollaires, le privilège blanc, qui me procure un avantage. Je crois qu’on enseigne avec soin aux blanc.he.s à ne pas reconnaître le privilège blanc, tout comme on enseigne aux hommes à ne pas reconnaître le privilège masculin ». L’auteure, héritière fortunée, pourrait bien avoir voulu oublier et faire oublier ses privilèges économiques en les transposant en privilèges raciaux. N’importe, les Whiteness Studies s’ensuivirent et l’une de ses théoriciennes majeures, Robin DiAngelo résume : « Le racisme a deux fonctions principales : l’oppression des racisé-e-s [people of color], oppression que la plupart des gens reconnaissent, mais aussi l’élévation simultanée des Blancs. Vous ne pouvez pas tenir un groupe vers le bas sans élever l’autre vers le haut. Donc, quand je pense à la blancheur, je pense à ces aspects du racisme qui élèvent spécifiquement les Blancs »   . On aura reconnu au passage la transposition d’un passage évangélique (Luc, 1, 46-56) repris dans le Magnificat sous le nom de Cantique de la Vierge : « Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles » (Deposuit potentes de sede, et exaltavit humiles). De tels schèmes religieux, réinterprétés en termes racialistes, ne sont pas rares dans cette littérature. Il est clair que la notion même de droits humains fondamentaux est éludée par cette vision manichéenne.

Éric Fassin conclut donc à bon droit : « L’approche critique de la race, qui caractérise aujourd’hui ce champ d’études au sein des sciences sociales, est ainsi la figure inversée du racisme scientifique. C’est d’ailleurs pourquoi elle connaît un écho important dans les milieux militants d’un antiracisme qui se revendique ’’politique’’»   . Hélas, la figure inversée du racisme scientifique reste un racisme à prétention scientifique qui renverse simplement la hiérarchie des races, en passant de la race biologique à la race mentale.

Race et sexe, même combat

Dans le même article cité plus haut, « Le mot race – Cela existe », Éric Fassin applique la même méthode au sexe : « Le sexe est une catégorie du savoir (et non de la réalité elle-même). D’ailleurs, inscrit dans l’état civil, n’est-il pas institué par l’État ? Celui-ci a le pouvoir de le redéfinir en reconnaissant d’un côté la possibilité du changement de sexe, de l’autre l’existence de personnes intersexuées, soit deux manières de remettre en cause l’évidence d’un ordre binaire réputé ’’naturel’’ ».

Par le biais d’une confusion entre deux acceptions du mot état, voilà que l’état-civil fait de l’État l’instaurateur des sexes. À ce compte, le certificat de décès et l’arrêt de mort se confondraient. Se réclamant d’un constructivisme si radical qu’il en devient magique, ce genre de propos permet de nier l’existence des sexes, pourtant amplement documentée dans les règnes animal et végétal, pour en faire une catégorie politique au demeurant fantomatique, en raison de confusions constantes entre sexe biologique et sexe « ressenti » sinon fantasmé. Par exemple, une chirurgie pour modifier l’appareil génital d’un transsexuel sera désignée par la formule « réassignation de genre » (et non de sexe)   .

Dans la pensée décoloniale, le monde humain se divise sans reste en deux catégories, les racisés et les racistes. Comme les racistes sont blancs, mais non les « racisés », l’antiracisme se résume à dénoncer le privilège blanc, l’oppression blanche, etc. Bien entendu, il ne saurait exister de racisme anti-blanc, puisque les racistes sont blancs. Ainsi, pour conclure une invitation engageante à une rencontre non mixte, un groupe féministe radical, spirituellement baptisé Meute de chiennes, précisait : « Aucun propos ou comportement raciste, classiste, islamophobe, putophobe, transphobe, agiste, validiste, psychophobe, spéciste, grossophobe, homophobe ne sera toléré. Le sexisme anti-homme comme le racisme anti blanc-he-s n’existent pas. ». Le lien entre ces deux phrases laisse entendre que le sexisme anti-homme comme le racisme « anti blanc-he-s » seront donc tolérés, pour autant qu’ils existent. La négation de leur existence accompagne la violence, fût-elle verbale, et la justifie par avance, qu’il s’agisse de sexisme (anti-homme) ou de racisme (anti-blanc).

Les activistes négligent cependant que la race n’a pas d’existence scientifique, à la différence du sexe, puisque dans l’idéalisme militant devenu solipsisme performatif, il suffirait de déclarer un sexe ou une race pour les faire exister. Ainsi, pour Éric Fassin comme pour Aurélia Michel, la race comme le sexe sont imposés par l’ordre blanc et patriarcal — car seuls les mâles blancs, c’est bien connu, s’opposent à l’émancipation des femmes. Enfin, la confusion entre sexisme et racisme laisse à supposer que les femmes et les hommes appartiennent à deux races différentes, si bien que la guerre des sexes et celles des races, même quand elles emploient des tactiques diverses, ne connaissent pas de distinction stratégique.