Atelier n°3 : La pérennité de l’œuvre numérique. Transmettre, prêter, donner son livre numérique
[mercredi 09 janvier 2013 - 22:00]

Comment prêter et donner son livre numérique ? Comment transmettre son patrimoine numérique à ses héritiers ? La question de la pérennité des formats numériques se pose aujourd’hui avec de plus en plus d’acuité.

Se pose tout d’abord la question de la conservation du livre numérique. Il faut s’assurer de son intégrité sur son support, avec la sous-question de l’interaction entre le contenu et le support de stockage. Se pose également la question d’assurer la préservation de l’intelligence d’un livre numérique, que le fichier reste compréhensible et accessible à ses utilisateurs dans le temps.

Premièrement, un système de dépôt légal web à la BnF a été mis en place il y a 6 ans. Il manque toutefois un système permettant aux bibliothèques de s’articuler sur le robot de la BnF. Cela dit, pour certains participants, on est ici sur des sables mouvants avec la constante évolution des standards. Aujourd’hui, on semble se diriger vers le format ePub. Mais on a toujours une cote mal taillée sur nos différents supports. Se pose également les questions de la pérennité d’accès, notamment dans le cadre de la relation bibliothèques/lecteurs. Se pose enfin la question de la pérennité des normes typographiques, comme la césure française.

Deuxièmement, se pose la question de la relation contractuelle entre l’éditeur et le lecteur. Se pose également la question de la garantie pour le lecteur d’une transaction commerciale, c’est-à-dire d’un contrat moral entre le libraire et le lecteur pour que ce dernier puisse revenir mettre à jour son livre numérique, et notamment l’avoir dans le dernier format numérique en vigueur. Ici émerge la question du streaming où il n’est plus question de fichier mais d’accès à un flux. L’achat du droit d’accès au livre doit pouvoir se transmettre et se revendre. Le numérique ne doit pas être une régression dans ce domaine. Pour garantir l’intégrité de l’œuvre numérique, il faudrait créer un label pour instaurer la confiance chez les consommateurs. Ensuite, il faut avoir conscience que dans cette logique de partage collectif de données, la première victime est l’auteur du livre numérique (même si en contrepartie, le numérique rend très difficile le plagiat). L’éditeur peut, lui, trouver un rôle de metteur en scène de ces nouvelles interactions.

Enfin, se pose enfin la question de la notion du patrimonial. Lorsqu’un consommateur achète un fichier de livre numérique, où est le service ? Comment transfère-t-on son compte ? Ici, l’on voit bien que le livre-objet ou livre-bibliothèque ne marche plus avec le numérique. Le numérique fait apparaître l’éclatement de la patrimonialité. Le numérique ne renvoie pas à la propriété d’un fichier, mais d’un droit d’accès. La plus-value est ce que chacun va pouvoir apporter aux fichiers numériques. Le patrimoine va se créer tous les jours, créant ainsi "une nouvelle manière de s’emparer du temps.".

 

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rédacteur : LA RÉDACTION