Le but premier du Groupement de recherche ESARS, du CNRS, dirigé par Christian Jacquemin, Zoi Kapoula et Louis-José Lestocart, est de promouvoir la jonction entre Sciences et Arts. Le but de ce GDR est d’offrir une structure d’échange scientifique à des chercheurs,  de contribuer à ce que leur activité innovante soit reconnue.

Enoncé de l’axe : " Il s’agit pour nous d’explorer et de remettre en évidence l’imbrication " par nature " ( ?) de l’Esthétique, des Arts et des Sciences ". Le lien entre Arts et Sciences serait fondateur ( ?), autour de " créativités " artistiques et scientifiques inextricablement liées. Et l’un des motifs en serait que la dimension esthétique des images scientifiques (biologie, imagerie médicale, astrophysique) peut être, par exemple, une source d’inspiration pour l’artiste. 

 

Une banque de données constituée par des savoirs provenant des activités artistiques ou encore relevant des sciences humaines et sociales est constituée.  Les organisateurs reconnaissent tout de même que « le partenariat artiste/ scientifique est d’une complexité particulière ». Fort des expériences (positives ou négatives des chercheurs ayant travaillé avec des artistes) apparues au cours du GDR, des redéfinitions des rôles sont même nécessaires. 

 

Trois types de recherches sont prévus : 

 

1 - Une recherche en art et informatique qui porte sur de nombreux champs disciplinaires artistiques et de nombreux domaines de la recherche en informatique. Ces recherches convoquent d'autres champs scientifiques tels que la psychologie (pour les études de l'humain dans les systèmes informatiques), les mathématiques (pour les parties théoriques de l'informatique), la linguistique (pour l'analyse automatique des langues écrites ou parlées, voire des langages musicaux), la physique (pour la modélisation de systèmes physiques complexes)...

2 - Une recherche en épistémologie artistique. Elle s’inspire de travaux américains privilégiant l’hypothèse dynamique portant sur la perception y compris celles des œuvres d’art et le comportement. Dans des expériences réalisées pour étudier la dynamique des bistabilités et des multistabilités dans la perception de certaines œuvres d’art (peintures, vidéos, installations interactives, cinéma, cinéma expérimental, etc.), on a alors eu recours à des notions appartenant en propre à la terminologie dynamique (phase, espace de phase, structures dissipatives, multi-stabilité, transitions de phases, boucles d'hystérésis, bifurcation, attracteur, etc.) ; à savoir les caractéristiques fondamentales de l'auto-organisation et les modèles des systèmes dynamiques avec leurs notions d’attracteur, cycle limite, stabilité, bifurcation ou transition de phase, hystérésis. Ces actions fondent ce que ces chercheurs appellent le " sentiment esthétique ".

3 - Des recherches portant sur la neuro-esthétique. L’œuvre d’art est par excellence un objet complexe par rapport à la perception de l’observateur et son impact sur celui-ci. La psychologie de l’esthétique serait donc maintenant une discipline à part entière, de nombreux laboratoires développant des activités de recherche liées à l’art. L’intérêt porte sur la perception des œuvres d’art, mais aussi sur le processus de création. La sensation primaire provoquée par l’œuvre peut être étudiée par des eye-trackers captant les mouvements du regard, par des capteurs des accélérations et des oscillations du corps, par des capteurs émotionnels (cardiaques et réponses épidermiques). Enfin des techniques de pointe en neuroscience cognitive comme la stimulation transcrânienne magnétique (TMS) peuvent être utilisées pour investiguer l’impact des œuvres d’art, par exemple des images bistables induisant différentes perceptions