Amazon.com lance cet automne le « Kindle », nouvelle version du livre électronique. Principale innovation : le Kindle bénéficiera d'une connexion sans fil vers un « e-book store » sur le site d'Amazon. Plus besoin donc d'être relié à un ordinateur pour télécharger livres et articles. Avec le Kindle, Amazon devrait également fournir gratuitement quelques livres de référence, et offrir aux utilisateurs la possibilité d'être abonnés à certains quotidiens de référence comme le New York Times, le Wall Street Journal ou encore le Monde. Le Kindle sera également doté d'un clavier pour permettre aux utilisateurs de prendre des notes. Reste un inconvénient majeur : Amazon utilise un format (Mobipocket) ne permettant pas aux utilisateurs de livres électroniques de marques concurrentes d'acheter leurs textes sur Amazon.com. Le Kindle sera vendu entre 400 et 500 dollars.

Egalement cet automne, Google devrait fournir à ses utilisateurs un accès payant à certains livres numérisés. Les prix seraient fixés avec les éditeurs concernés qui partageraient les recettes avec Google. Ce service pourrait être particulièrement utile aux étudiants et aux chercheurs qui recueillent un certain nombre de leurs informations à partir du moteur de recherche de Google.

Ces nouveaux services, fournis par deux poids lourds de l'Internet, ne devraient pas pour l'instant bouleverser fondamentalement le marché du livre (35 milliards de dollars par an), mais ils sont en revanche censés apporter un début de réponse à cette question : les lecteurs sont-ils prêts à lire leurs livres sur un écran digital ?

Car depuis le lancement du « RocketBook » et du « SoftBook Reader » par quelques starts-up de la Silicon Valley à la fin des années 1990, le livre électronique n'est pas encore parvenu à trouver son public. Toutefois, la mise sur le marché l'an dernier du Sony Reader va peut-être bouleverser la donne : de la taille d'une quatrième de couverture (un écran de six pouces), le Sony Reader est capable de contenir l'équivalent de 80 livres et dispose d'une autonomie correspondant à la lecture de 7 500 pages...

Compte tenu de l'arrivée de ces nouveaux produits sur le marché du livre électronique, la plupart des grandes maisons d'édition ont accéléré ces derniers mois la conversion de leurs titres en format électronique. A titre d'exemple, l'éditeur américain Random House prévoit de disposer de 6 500 livres numérisés d'ici 2008.

Eloïse Cohen-de Timary.


« Envisioning the Next Chapter for Electronic Books », New York Times, 6 septembre 2007