Deuxième volet de l’autobiographie de Paula Dumont ou la découverte de la complexité des relations amoureuses lesbiennes…
 

Une suite réussie

 

Avec La Vie dure de Paula Dumont, nous avons effectivement affaire, comme l’indique son titre, au récit d’une existence éprouvée, "dure"… mais, le moins que l’on puisse dire, c’est que celle-ci n’est pas dure à lire ! Ce deuxième volet autobiographique, qui fait suite à La Mauvaise Vie (le récit d’enfance et d’adolescence de l’auteure) narre les histoires d’amour lesbiennes plus ou moins chaotiques de Paula à peu près entre sa vingtième et sa quarantième années, avec des femmes qui ont essayé de l’aimer, l’ont mal aimée, ou se sont mal aimées. Peut-être les trois en même temps d’ailleurs. Et c’est tout simplement passionnant. De l’extérieur, le livre paraît plus imposant à lire que La Mauvaise Vie. Mais l’écrivaine a su, par sa plume de passionnée de littérature et de sentiments, nous faire oublier le nombre de pages. Et on la suit volontiers dans ses aventures du quotidien, dans ses réflexions. Elle rend la routine palpitante. C’est un beau tour de force !

Paula Dumont nous donne l’impression de devenir intelligents ! Elle enrichit même notre vocabulaire (savez-vous ce que veut dire "imprécations", "acrimonie", "être bégueule", "argutie", "jocrisse", "impécuniosité" ??), à force de disséquer les subtilités des comportements humains. Paula Dumont aime le Verbe et aime les gens. Il suffit de commencer à la lire pour le comprendre. Ses écrits sont d’une étonnante sensibilité. Pas d’une sensibilité féminine, lesbienne ou masculine mais d’une sensibilité humaine, tout simplement.


La simulation du self-control chez la Marquise de Merteuil

 

Le livre de Paula Dumont constitue une mine d’or pour comprendre comment nous fonctionnons quand nous nous jetons à corps perdu dans l’amour homosexuel sans lui reconnaître ses limites : nous devenons complexes, paradoxaux, fragiles. Paula Dumont fait parfois penser au personnage admirable et souffrant de la Marquise de Merteuil, du roman épistolaire Les Liaisons dangereuses (1782) de Choderlos de Laclos, celle-ci se fait piéger en amour par sa sincérité, son intellect, et son self-control et est présentée, non sans raison, par certains critiques comme l’archétype de "la" lesbienne. Tout comme la célèbre courtisane qui passe pour un modèle d’ascèse, de savoir-vivre, de maîtrise de soi, de sérieux et d’intelligence, dans sa gestion des histoires amoureuses. Paula Dumont "consciencieuse prof de Lettres qui a passé sa vie à compulser des dictionnaires"   est loin d’être bête ou rustre. Comme la Marquise, elle écrit de belles missives, tantôt pour elle, tantôt pour les autres. Elle calcule tout. Elle croit qu’elle va créer l’amour par elle-même, à bout de bras et à coup de volonté ("Je n’arrivais pas à prendre au sérieux cette peur de l’amour et du désir sur laquelle elle [Catherine] revenait sans cesse et il me semblait, tant l’amour peut rendre présomptueux, que j’en viendrais facilement à bout"    . Elle trouve son plaisir dans l’introspection, l’analyse littéraire, l’écriture analytique (même si elle se méfie chez les autres des analyses "psychololos"). Elle fuit la niaiserie et la naïveté comme une peste. Pour elle, la naïveté est une hérésie, une faute de goût terrible : être prise en flagrant délit de naïveté, c’est le summum de la honte, surtout quand on se revendique, comme elle, Sainte Gardienne de la Franchise et de la Maîtrise, et que l’on adopte une "vision de l’existence où la fidélité à soi-même et la recherche de l’épanouissement personnel sont primordiaux"   . Et si, comme c’était déjà le cas il y a plus de deux cents ans pour la Marquise de Merteuil, cet excès de maîtrise, ce refus du lâcher-prise, qui vise pourtant l‘amour, empêchait finalement d’aimer ?

Sa technique de drague se veut moins grossière que celle du débauché - comme dirait l’héroïne de Laclos - à la recherche d’un simple "plan cul", car Paula Dumont, en vertu de son code moral d’esthète surdouée, désire, exige, faire l’amour… mais pas aussi naïvement que tout le monde. Elle n’est pas "tout le monde" ! Elle ne ressemble pas au commun des "pauvres femmes" qui sont assez aveugles pour rester "stupidement hétérosexuelles toute leur vie"   . Elle ne joue pas dans la même cour que la majorité des femmes lesbiennes. Non ! Elle, elle ne baise pas que pour le sexe, ni pour des idéaux d’amour mièvres (… même si dans les faits, ça finit quand même par être parfois le cas). Le fin’ amor est un art dont elle serait une des rares personnes à détenir les clés. "Ah la littérature! Quelle invention géniale pour séduire les femmes ! (...) Quels ravages je vais faire auprès des jeunes goudous, à cent ans, quand mon talent sera enfin reconnu !"   . La libertine homosexuelle ne rate pas une occasion pour "éblouir par sa culture"   et par ses lettres la prétendante qu’elle se sera choisie.

Notre Merteuil d’aujourd’hui est aussi une conquérante, en lutte contre son propre sexe ("Qu’en était-il des autres, asservies à leur mari et à leurs enfants, sans ressources personnelles, sans voiture, sans autre nourriture spirituelle que Marie-Claire, Elle ou Femme d’Aujourd’hui ? Bonne Déesse, quel obscurantisme !"   ), en lutte contre les êtres du sexe "opposé", et contre la sexualité en général : par exemple, elle ne se reconnaît pas dans la tiédeur de ses consœurs lesbiennes qui, à son goût, ne s’engagent pas assez pour la "Cause lesbienne" ("Pauvres femmes, pauvres goudous, chacune dans votre coin, au mieux avec votre chère et tendre, au pire seule et désespérée, ce n'est pas demain la veille que vous comprendrez que la sororité est vitale pour les goudous encore plus que pour les hétérottes"    ; et son but est de renverser la "millénariste" domination masculine patriarcale, bien que ce soit une bataille annoncée comme perdue d’avance : "Même quand elles ont fait de longues études et qu’elles ont bénéficié d’une formation sérieuse, les femmes n'ont rien de plus pressé que de se coller à mi-temps dès qu'elles ont un boulot ! Les institutrices que je forme font comme ça dès qu'elles sont titulaires de leur poste... Avec une mentalité pareille, ce n’est pas demain qu'on va prendre en main les commandes de la planète !"   .

La technique de drague de notre ascétique Marquise passe généralement par la victimisation, la pitié, et la stratégie de la folle perdue : "Paula Dumont-Merteuil" se présente d’office comme fragile ou comme une oubliée de l’amour, pour apitoyer sa proie : "À 18 ans, je me suis repliée sur moi-même, et j’ai abandonné jusqu’à la simple idée qu’on puisse m’aimer d’amour"   . Avec son air de chien battu, elle demande à sa compagne du moment de lui faire le plaisir de lui prouver qu’elle vaut encore quelque chose en acceptant de sortir avec une "maudite d’amour" comme elle. On observe une forme de victimisation, de chantage aux sentiments stratégique de la libertine homosexuelle qui se croit la seule à aimer au maximum contrairement à ses amantes de passage qui n’auraient pas "joué le jeu" de l’amour jusqu’au bout, qui n’auraient pas su l’aimer comme elle les a aimées d’un cœur entier, sacrificiel, pur, gratuit, à la limite de l’ascétisme. Dans La Vie dure, on trouve ce genre de plaintes, sans jamais tomber dans le ridicule, tant la sincérité en est grande : "Lui dirais-je combien j’avais pu, adolescente, me sentir infirme, monstrueuse, vouée à jamais à la solitude quand je m’éprenais d’une fille de mon âge ?"   .

La libertine homosexuelle recherche ce partage amoureux dans la souffrance, tout en le trouvant intellectuellement insupportable. Elle déplore que son bonheur doive passer par le malheur. Elle sait bien au fond que les êtres humains ne peuvent pas aimer uniquement sous prétexte qu’ils détestent ensemble, qu’ils pleurent ensemble, ou pour combler une solitude mutuelle. Elle connaît par cœur la mise en scène mélancolique de l’amour homosexuel, mais la blâme surtout chez les autres. En revanche, quand elle-même devient théâtrale en amour, elle ne s’en aperçoit généralement pas. Au contraire, elle mord à l’hameçon de sa propre sincérité. Elle tombe mal amoureuse en croyant être folle d’amour, parce qu’elle se persuade que dans ses différentes liaisons sentimentales, elle est la seule à aimer véritablement comme il faut. Dans la distance, elle enjolive et pleure une relation avec une regrettée amante qu’en réalité elle n’aurait jamais aimée si celle-ci avait été accessible et vivante (c’est le cas avec Catherine dans La Vie dure). Elle est prête à se priver d’aimer, et même à considérer ses futures conquêtes amoureuses comme des objets de vengeance et d’expiation de ce cruel coup du sort qu’elle ne veut surtout jamais digérer, plutôt que de regarder la réalité en face : elle tient à son malheur et à son amour désincarné plus qu’à l’amour concret qu’elle chante pourtant à tue-tête. La libertine homosexuelle se convainc que l’amour vrai ne peut pas se dissocier de la souffrance et de la mort. Pour elle, la véritable passion se trouve dans la tyrannie doucereuse. Elle définit l’amour comme une force incontrôlable qui soumet et assigne un destin de despote ou de martyr. Elle rêve d’être possédée par l’amour, ou de faire de ce dernier un instrument de pouvoir.

 

Le paradoxe de la libertine

 

Pour se venger d’elle-même parce qu’elle s’est laissée croire à sa faiblesse de folle perdue, la libertine homosexuelle va alors, pour attirer les prétendantes, prendre le total contre-pied de sa première tactique de séduction qui consistait à se montrer fragile. Elle se décide à masquer sa dépression par la prétention. Elle éprouve par exemple une sorte de fierté à ne pas aller draguer (d’ailleurs, elle déteste le mot "drague"), simplement pour ne pas prendre le risque d’être congédiée, et pour avoir le plaisir de se faire éternellement désirer. Elle a honte de prétendre à l’amour, d’être fougueuse ou passionnée ("J’ai essayé de ne pas me gargariser de romantisme à deux sous",   ), car pour elle, aimer, c’est davantage une faiblesse qu’une force, davantage une maladie qu’une énergie curative et positive : "Je me savais incurablement sentimentale"    ; "La sagesse populaire a raison de comparer l’amour à une rage de dents"   . L’une des règles d’or de ses manœuvres amoureuses est l’interdiction d’aimer ou de se laisser aimer. Paradoxalement, c’est pour cacher qu’elle considère l’amour comme une affreuse maladie, qu’elle cherchera à tout prix à tomber maladivement amoureuse.

Peu à peu, la libertine homosexuelle se lasse de ses stratégies compliquées qui finissent par surcharger ses amours d’artifice et de calcul. La complexité en amour, ça va bien un moment !... et elle aspire à la légèreté de "Monsieur Toutlemonde", à la simplicité "triviale", à la spontanéité, au cliché "bobo-Nature". "J’ai rêvé un instant (puisque tout le monde rêvait, pourquoi aurais-je dû être la seule à coller à des réalités triviales ?) à 8 jours de vacances, en ce lieu, avec Catherine. Je l’ai entrevue, devant son chevalet de peintre, sous le soleil méridional, dans l’odeur du thym, de la menthe et du romarin. Là ou ailleurs, arriverais-je un jour à vivre une semaine entière auprès d’elle ?"   . Elle rêve d’être l’Exception qui confirme la règle de la complexité des amours homosexuelles (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle La Vie dure s’achève par un happy-end non-étayé…). Elle reproduit dans sa vie des clichés romantiques cartes postales : "Une fois rentrées à la maison, nous avons écouté Jessye Norman en nous serrant tendrement l’une contre l’autre sur le vieux canapé du salon où nous avions pris place"   . On mesure toute la part de narcissisme (même inconscient, même pétri d’intentions altruistes) de la personne qui s’imagine aimer parce qu’elle s’aime elle-même "en amoureuse", que l’amante en face soit là ou pas, que ce soit celle-ci ou une autre : "C’est une véritable histoire de dingue, j’aime une femme dont je ne sais rien... C'est peut-être pour ça que je l’aime, ai-je ironisé"   .

Nous touchons là au paradoxe de notre courtisane homosexuelle qui, encore et toujours à l’instar de Madame de Merteuil, entre libertinage et ascèse, condamne le plaisir sexuel jusqu’à l’obsession et jusqu’à la frustration. Chez notre Marquise, la course au sexe et à la reconnaissance par l’image dévoile son insatisfaction et son perfectionnisme cachés. Son refus catégorique de l’hypersexualité dit aussi sa focalisation sur le génital. Elle incarne tour à tour la célébration excessive de la sexualité et sa négation dans l’intellectualisme ou le volontarisme. Ne perdons pas de vue que derrière la Marquise de Merteuil, "la lesbienne" amoureuse de Cécile Volanges, dissimulant son mépris du corps et sa frustration d’amour par une maîtrise quasi-parfaite d’elle-même, derrière celle qui privilégie le devoir conjugal sur l’amour, l’esprit sur le plaisir génital (même si elle réitère sans cesse dans son discours l’idée de jouissance), se cache le Vicomte de Valmont (rôle qui pourrait très bien convenir à Marc, le meilleur ami gay de Paula, et qui est décrit dans La Vie dure comme le pendant volage et dévergondé de l’auteure : Paula dit d’ailleurs que c’est leur immense solitude qui est le dénominateur commun de leur amitié). Chez la libertine lesbienne, ce n’est pas la bêtise ni la soif de sexe, qui la poussent à l’illusion amoureuse, mais bien l’excès de raison pour maîtriser l’amour : "Nous avions fait, sans le savoir, un mariage de raison" (dit Paula en parlant de son couple bancal avec Martine   ).

À force de self control, "Paula Dumont-Merteuil" ne se voit plus agir et ne maîtrise plus la course à l’amour qu’elle avait méthodiquement organisée pour ne pas se donner totalement (l’attente des lettres ou des coups de téléphone devient un calvaire ; il lui arrive d’écrire la "lettre de trop" ; etc.). Derrière l’excès de maîtrise, il y a ce que le fin stratège homosexuel veut intellectuellement fuir à tout prix, mais qu’il rejoint parfois en actes : la bestialité, la vile pulsion. C’est bien là son drame ! D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Paula Dumont insiste beaucoup dans ses écrits sur la comparaison entre l’amour lesbien et l’amour des chiens, en sachant qu’elle met le second bien au-dessus du premier : "Ce qu’il y avait entre nous [Martine et elle], c’était quelque chose de bien plus fort, à savoir la peur de la solitude (…). On prend bien un chien, pour ne pas être seul !"   ; "Quiconque n’a pas été aimé d’un cocker ne sait rien de l’amour"   . "Je suis allée brosser la chienne qui en avait grand besoin et qui m’aimait, elle, d’un amour exclusif"   . Déjà, dans La Mauvaise Vie, l’auteure vantait les mérites de l’amour des chiens, en citant Marguerite Yourcenar comme exemple et en parlant de la place considérable que le "meilleur ami de l’homme" avait pris dans sa vie. Fuyons le naturel et il revient au galop…

La fausse dureté

 

On sent chez Paula Dumont que, sous ses airs surjoués de "gros dur" qui maîtrise sa situation amoureuse, qui sait s’imposer et taper du poing sur la table quand il le faut, la recherche de soumission gagne bien souvent le tableau. Sa dureté à elle est plus télévisuelle qu’effective, plus un mime de force (de magazines) qu’une force réelle. Elle l’avoue humblement : "Ne nous cherchons pas d’excuse et soyons honnêtes, mon propre idéal d’élégance, c’est celui du cow-boy Marlboro. À défaut d’être capable de ses prouesses au rodéo, je suis fascinée par les vrais jeans américains et les chemisiers à carreaux"   . Face à l’amour lesbien, c’est comme si elle perdait tous ses moyens, alors que dans sa vie professionnelle, amicale, associative, elle semble pourtant être un modèle de solidité, de lucidité, et de mesure. Alors on comprend encore plus combien déchirante doit être pour elle ce décalage, cette schizophrénie, cette contradiction qui est à la fois ce qui lui permet de montrer à la face de son lectorat une inquiétante fragilité, et ce qui lui donne matière à écrire un essai si touchant, si poignant, si humain. Le lecteur assiste à la méticuleuse description d’une blessure qui suinte, qui mène continuellement la vie dure à celle qui la décrit sans la dénoncer. Comme un schéma amoureux qui se reproduit à l’infini, sans que la concernée s’en rende compte puisqu’elle se donne l’illusion par l’écriture, par sa réflexion brillante, par sa posture physique même, qu’elle ne tombera jamais.

Au final, à son grand dam, elle est la femme faible, trop gentille, trop bonne poire, capable de se laisser marcher sur les pieds par amour… alors que l’amour véritable n’a jamais demandé une telle abnégation : par exemple, elle logera et entretiendra pendant une douzaine d’années – quand même… – l’envahissante Martine, son "ex" ; elle se voilera la face sur les indécisions de Catherine et justifiera pendant très longtemps l’immaturité et le mutisme de celle-ci ; elle idéalisera un "je t’aime" furtif, ou s’emportera dès qu’on remettra en cause la force de l’amour lesbien ; elle sera même capable de se rabaisser au statut de cinquième roue du carrosse en acceptant de jouer la maîtresse d’une femme déjà en couple avec une autre… C’est étonnant – et pourtant logique, si l’on perçoit les paradoxes de la sincérité chez la libertine homosexuelle –, cette capacité à l’avilissement et à la soumission en amour par excès de self-control. Fascinant. Paula Dumont passe sont temps à dire "La coupe est pleine"   , précisément pour mieux se laisser dominer, pour mieux se laisser déborder. Comme un disque qui tourne intérieurement, pour rien : "Catherine pensait-elle que j’étais une marionnette dont elle pouvait tirer les ficelles à son gré pour la faire gesticuler selon ses humeurs ?"   . Quand Paula nous offre dans son écrit un extrait d’une des lettres de Catherine, son plus grand amour de jeunesse, on a envie d’abonder dans le sens de cette dernière quand elle s’adresse à Paula en ces termes : "Tu ne sais pas te protéger"   . C’est en effet le constat final qu’on a envie de faire : c’est en cultivant une fausse dureté que Paula s’est fragilisée. "Quel gâchis que mes amours !"   finit-elle par conclure. Elle en a connu des misères affectives… entre Catherine, l’amante bisexuelle qui ne sait pas ce qu’elle veut, Martine, l’amante immature et assistée qui se laisse entretenir, les lesbiennes hommasses de "Goudouland" comme elle le dit elle-même, Chantal l’amante cultivée et distante jouant au chat et à la souris, on a l’impression que la recherche d’amour va lui donner du fil à retordre toute sa vie… d’où "la vie dure"…

 

Or ce qui rend la vie dure, que l’on soit homosexuel ou non, c’est bien cela finalement : la seule présence d’un "désir en négatif", "par défaut": mieux savoir ce que l’on ne veut pas que ce que l’on veut    : l’absence du Désir…

 

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- Paula Dumont, Mauvais genre. Parcours d'une homosexuelle, par Philippe Ariño.