On a beaucoup vanté, en France, les mérites de la campagne électorale menée aux États-Unis par Barack Obama, et notamment son usage de l’Internet, facteur important de son succès.  Le think tank Terra Nova avait d’ailleurs publié peu de temps après une riche étude sur ce sujet (lire la synthèse). Celle-ci insistait en particulier sur la fusion réussie entre le « on line » et le « off line » ou, pour le dire autrement, entre l’Internet et le terrain. La campagne d’Obama ne fut en effet pas gagné sur Internet, mais grâce à son organisation via Internet permettant de « recruter et [d’]organiser massivement les sympathisants […] pour les envoyer de manière coordonnée militer sur le terrain. » Barack Obama avait ainsi pu lever 750 millions $, dont les deux tiers provenaient de petits dons   presque exclusivement collectés sur Internet, et mobiliser 1,2 millions de militants, ce qui avait représenté un avantage considérable sur son concurrent John Mc Cain.

La prochaine campagne électorale étatsunienne risque d’être très différente, car les républicains sont en train de combler leur retard en la matière. Sous la férule d’un jeune homme de 27 ans, Brendan Steinhauser, se développe en effet un important mouvement, FreedomWorks, fortement inspiré des méthodes de l’équipe de campagne d’Obama et tendu vers plusieurs objectifs parmi lesquels bloquer la réforme du système de santé ou encore les engagements de réduction d’émission de gaz à effet de serre, réduire les impôts, etc. FreedomWorks parvient ainsi, grâce au système de dons sur Internet, à financer à 80% sont budget de 8 millions $, et revendique un réseau de 800.000 personnes. Affaire à suivre…

 

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