William Grives a consacré il y a peu, dans le New York Times, un article assez favorable au dernier ouvrage de Simon Sebag Montefiore, Young Stalin, paru en octobre dernier. Le flou entourant sa jeunesse se dissipe grâce à cette étude très fouillée et reposant en partie sur des archives inédites. Aucun détail ne nous est épargné. Ainsi  est-on heureux d’apprendre que Staline, durant son exil  en 1911, se rendit à la bibliothèque 17 fois en moins de deux mois...

C’est que Staline était de cette catégorie d'hommes rares, selon Montefiore, "à la fois "intellectuel[s]" et criminel[s]". C’est dans l’enfance de Staline, tant dans sa famille que dans sa ville natale, que Montefiore cherche les racines de ce comportement violent. Battu aussi bien par son père alcoolique que par sa mère, il prit ensuite part à des de nombreuses actions révolutionnaires dans le Caucase.

Enfin, note William Grives dans son article, Simon S. Montefiore réfute la théorie selon laquelle Staline fut un agent de la police secrète tsariste, au motif qu’il passa trop de temps en exil ou en prison, sans compter qu’il recevait plus des indications qu’il n’en donnait lors de ses quelques contacts avec des agents de l’Okhrana.

L’article s’achève sur l’évocation des liens forts qui existèrent entre Lénine et Staline, le premier considérant le second comme un  "homme d’action" plutôt que comme un "buveur de thé"...


William Grimes, “The dictator as a Young Poet-Thug”, New York Times, 19 octobre 2007

Simon Sebag Montefiore, Young Stalin, Alfred A. Knop, 460p, $30

 

Ouvrage publié avec l'aide du Centre national du livre.

 

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Crédit photo : Jayel Aheram / Flickr