"Wikipedia, Flickr et Twitter ne sont pas seulement des révolutions dans les médias sociaux en ligne. Ils sont l'avant-garde d'un mouvement culturel. Oubliez l'étatisme et les plans quinquenaux. Une société collectiviste globale émerge - et cette fois vous allez l'aimer." Voici la thèse défendue par Kevin Kelly dans le dernier numéro du mensuel technophile américain Wired. L'auteur postule dans son article "The new socialism" l'émergence d'un "socialisme numérique" (digital socialism) qui succèderait au socialisme "old school" de nos grands-parents. La technique (les nouveaux outils collaboratifs) serait à l'origine d'une nouvelle culture, sorte de "troisième voie" entre entre le marché libre et la planification. S'appuyant sur les travaux de Glay Shirky, il envisage quatre degrés de participation bénévole d'invididus, pour lesquels la classe sociale ne signifie rien et qui ne se connaissent pas, à des projets collectifs considérablement facilités par les outils actuels : le partage (ex : vidéos sur YouTube - qui revendique 350 millions de visiteurs/mois), la coopération à travers les licences creative commons (ex : photos sur Flickr - plus de 35 millions de personnes partagent plus de 3 milliards de photos), la collaboration (ex : projets en open source comme le serveur Apache) et le collectivisme (ex : wikipedia - plus de 10 millions de contributeurs inscrits). "Quand des tas de gens qui possèdent l’appareil productif travaillent ensemble vers un objectif commun et partagent leur production, quand ils contribuent par le travail bénévole et bénéficient librement de ses fruits, il n’est pas déraisonnable de parler de socialisme." Kevin Kelly reconnaît toutefois qu'"[...] il y a un sens pour lequel socialisme n’est pas le bon terme pour décrit ce qui se passe : ce n’est pas une idéologie." Et vous, qu'en pensez-vous ?

 

* Kevin Kelly, "The new socialism", Wired, 17.06