Depuis longtemps, la place des juifs ultra-orthodoxes en Israël est problématique : ils vivent séparément du reste de la population, vivent dans la plus grande pauvreté en passant leur temps à étudier la Torah. Les plus extrémistes d’entre eux refusent de faire l’armée, et considèrent l’Etat hébreu comme illégitime ou même criminel, puisque pour eux il s’est substitué à Dieu pour le retour à la Terre Promise. Cet étonnant article du New-York Times décrit leur "adaptation à une modernité approuvée par la religion" : leurs téléphones portables ne représentent aucun texte et aucune image (adieu appareil photo intégré et textos !), qui font payer plus cher pour les appels le samedi (ce qui est assez étonnant : logiquement il devrait s’éteindre du vendredi soir au samedi soir). Plus généralement, Steven Erlanger, le chef du bureau israélien du New York Times, montre que leur démographie beaucoup plus dynamique que le reste de la population (des familles à 7 ou 8 enfants ne sont pas rares) et leur cohésion sociale en font une clientèle économique et politique d’intérêt, malgré leur pauvreté. Beaucoup sont des immigrés récents, souvent américains. Ils disposent de leurs propres bus (où les femmes sont séparées des hommes) et de leurs supermarchés ultra-cachers, de leurs émissions de télévision approuvées par leurs rabbins. Les  "étrangers" au quartier (et surtout les étrangères) qui passent dans leur quartier sans avoir la tenue ou l’attitude appropriée risquent de se faire poursuivre, se voir lancer des pierres ou des coups. Sans trop insister sur le poncif "tradition et modernité", l’article nous emmène avec discrétion dans cet incroyable ilot de fermeture et d’intolérance.